Logiquement, cette liste fait aussi la part belle à des auteurs frayant dans les eaux intellectuelles de la droite nationale comme l’artiste Aude de Kerros, feu le prix Nobel d’économie Maurice Allais, l’ex directeur de Minute et conseiller (malheureux) de Nicolas Sarkozy, actuel dirigeant de l’excellente chaîne Histoire Patrick Buisson, le professeur d’Histoire Louis Chagnon, des spécialistes des questions migratoires et démographiques comme Jean-Paul Gourevitch, Pierre Milloz et André Posokhow, notre camarade Thibaut de La Tocnaye qui contribue de longue date au programme économique du FN, les journalistes-romanciers-essayistes Laurent Obertone et Eric Zemmour … Mais pas que puisque y figurent aussi des d’auteurs de livres techniques, idéologiquement assez neutres -quand bien même cela serait-il possible…- comme Jean-Louis Butré, Eric de la Chesnais, François Costantini, Stéphane Courtois, Jean-Luc Gréau, Christophe Guilluy, Jean-Louis Harouel, Vaclav Klaus, Laurent Lagartempe, Frédéric Parrat, Nicolas Perruchot, Guillaume Sarlat, Christine Sourgins, Jana Vargovicikova…
Les articles consacrés à cette petite bibliothèque idéale de formation ont souligné aussi, parfois pour s’en étonner, la présence de personnalités qui, pour le coup, sont parfois publiquement et assez, voire franchement hostiles au FN comme MM. Onfray et Finkielkraut cités plus haut mais aussi les anciens ministres Claude Allègre et Luc Ferry, l’essayiste altermondialiste aujourd’hui disparue Viviane Forrester. Ou de personnalités dont nous sommes également libres de ne pas partager toutes les vues géopolitiques comme le journaliste Frédéric Pons (auteur cette année d’un bon livre sur les Chrétiens d’Orient) ou l’historienne britannique d’origine juive égyptienne Gisèle Littman, alias, Bat Ye’or , dont les travaux sur le prosélytisme islamique et la dhimmitude sont souvent cités, notamment par notre ami Bernard Antony.
A dire vrai, les auteurs, essayistes, universitaires spécialistes, intellectuels des différents courants (patriotique, national, identitaire, catholique de droite, essentialiste, souverainiste...) de notre famille de pensée, réunis par le même rejet du du mondialisme, sont suffisamment nombreux et talentueux pour couvrir la totalité des thématiques retenus dans cette liste. Aussi il ne semblerait pas a priori utile et nécessaire d’aller piocher chez d’autres auteurs, se situant ailleurs, parfois même en face, pour illustrer le bien fondé de nos propositions, dénonciations ou avertissements.
Pour autant, il est très pertinent sur un plan plus prosaïquement politicien et tactique, de mettre en avant des personnalités, des intellectuels qui, parfois à leur corps défendant, se livrent à des analyses confirmant celles de l’Opposition nationale, souvent au terme d’une évolution intellectuelle qui les conduit sur notre terrain. Du fait même de leur éloignement (originel) avec nous, ils ne peuvent être aussi facilement diabolisés, anathémisés, catalogués comme extrémistes. Bref ils sont susceptibles d’attirer des catégories encore rétives au vote FN, de changer la perception sur notre Mouvement, de susciter l’intérêt des esprits curieux, de désarmer les critiques convenues en validant de l’extérieur des idées, des axes programmatiques jugés irrecevables, délirants, odieux quand ils étaient énoncés par des nationaux ...
Au nombre des avertissements prémonitoires du FN validés par le temps, qui ont infusé dans l’opinion publique et que ce sont (ré) appropriés des personnalités de tous bords, figure la critique de la dérive autoritaire des instances bruxelloises. Le site Polemia a publié hier un excellent article de Michel Geoffroy, Pologne versus Commission européenne : la liberté européenne se lève à l’Est, dénonçant le totalitarisme d’une Europe bruxelloise qui, selon la vieille méthode de l’inversion accusatoire, prête à ceux qui dénoncent ses penchants liberticides… d’être des antidémocrates!
Aujourdhui écrit-il, « On reproche à la Pologne de vouloir y mettre fin en rétablissant la primauté des législateurs élus, sur les juges inamovibles et cooptés (…). Pourquoi la Commission Européenne affirme-t-elle qu’une telle réforme menacerait les valeurs de l’Union ?Tout simplement parce que le gouvernement des juges est une composante essentielle de la tyrannie post-démocratique qui s’installe en Europe (…) Au sein de l’Union européenne, les gouvernements gouvernent de moins en moins : ils ont en effet transféré l’essentiel des attributs de la souveraineté politique aux marchés, à la Banque centrale européenne, à la Commission et aux juges. Or, toutes ces entités ont la particularité essentielle d’échapper à la régulation démocratique, c’est-à-dire à la sanction électorale. Et les législateurs élus légifèrent de moins en moins car ils doivent, eux aussi, se soumettre au verdict des juges constitutionnels qui, eux, ne sont élus par personne.»
« En d’autres termes, les juges inamovibles et irresponsables ont progressivement usurpé à la fois le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif au sein de l’Union européenne. Ce contre quoi s’insurgent, hier, la Hongrie, et aujourd’hui, la Pologne, ce n’est pas l’État de droit mais bien la domination de l’oligarchie arrogante des juges qui prétendent gouverner à la place des gouvernements, ou empêcher les gouvernements de gouverner, tout en abusant de leur statut pour se mettre à l’abri de toute sanction démocratique.»
« Une fois de plus l’Est de l’Europe, moins décadent que sa partie occidentale, ouvre la voie. Elle nous rappelle à une antique sagesse européenne, aujourd’hui perdue de vue : les juges ne doivent pas faire la loi mais seulement dire le droit. La primauté des législateurs doit en effet être garantie : cela s’appelle la démocratie.»
Une démocratie confisquée de manière de plus en plus voyante en Europe de l’Ouest, avec la mise en place sans cesse renforcée d’un attirail législatif, judiciaire, d’une volonté (à l’échelle planétaire) d’un contrôle orwellien des canaux d’information alternatifs, sans même parler du dressage des jeunes générations dés l’école par le biais de manipulations sémantiques, d’une propagande négationniste de notre passé, de ce que nous sommes . C’est aussi la raison pour laquelle Bruno Gollnisch estime que la défense de la liberté d’expression, d’opinion, le droit de ne pas penser dans les clous, doivent être sanctuarisés et défendus plus que jamais par notre famille politique.
Car nous y trompons pas, au fur et à mesure que le réveil des peuples ira en s’amplifiant, que l’aspiration à la liberté, à la souveraineté se fera plus forte en Europe et en France, la grosse matraque frappera de plus en plus durement ceux qui refusent l’idéologie nomade comme horizon indépassable, la mise en place de sociétés hors-sol, transnationales, atomisées, soumises au règne de la quantité et de la marchandise. Il arrive que le diable porte Pierre. Que nous ne soyons plus le seuls à dénoncer cette involution là est une très bonne chose et un signe encourageant pour l’avenir, tant il est vrai que comme nous l’avons souvent rappelé, les victoires culturelles précèdent toujours les victoires politiques.