Euractiv précise encore dans un article publié ce matin que si proposition préparée par la Commission européenne sera a priori « moins radicale » que celle évoquée par Emmanuel Macron, Mariya Gabriel, lors « d’une conférence de presse en novembre, a annoncé que sa stratégie couvrirait divers secteurs, puisque les fake news menacent autant les médias audiovisuels que la presse écrite ou en ligne. La désinformation évolue en même temps que la technologie (…). Les fake news sont une maladie contre laquelle l’Europe doit se vacciner » a encore déclaré Mme Gabriel.
« Emmanuel Macron n’est pas le seul dirigeant européen désireux d’accélérer la mise en place de mesures réglementaires contre les fake news. En octobre, les chefs d’État des 27 États membres – seul Mariano Rajoy n’a pas participé au sommet – ont approuvé un document appelant à accélérer les efforts pour renforcer l’intégrité de nos sociétés libres et démocratiques à l’ère du numérique (…) L’Allemagne a adopté une loi controversée l’année dernière imposant de lourdes amendes aux entreprises de médias sociaux si celles-ci ne suppriment pas rapidement les contenus illégaux, y compris les discours de haine. Cette loi a poussé Facebook a embauché l’année dernière des centaines de personnes en Allemagne pour surveiller les publications des utilisateurs, repérer les informations illégales et les supprimer.»
Derrière les nobles intentions humanistes affichées, nous assistons à un nouvel épisode de cette course contre la montre engagée entre les tenants d’un vieux Système européiste qui fait eau de toute part, et le souhait des peuples européens d’une prise en compte de leurs aspirations nationales, souverainistes et identitaires. Cette crainte d’une réveil des nations libres était perceptible dans le discours d’Emmanuel Macron le 3 janvier. Il a ainsi qualifié de « propagande » toute contestation de la doxa dominante, propagande at-il ajouté, « parfois même financée par certaines démocraties illibérales. »
Cette notion de démocraties illibérales n’est bien sûr pas neutre et renvoi à l’alternative à cette construction européiste… foncièrement antireuropéenne dans son essence, qui est aujourd’hui battue en brèche par des exécutifs nationaux à la tête d’Etats membres de l’UE. Sur son blogue, (article repris sur le site d‘E&R), Alain de Benoist indique que cette « notion d’ illibéralisme », «qui n’est pas antérieure à la fin des années 1990», «est extrêmement intéressante». «(Le président hongrois) Viktor Orbán s’y est référé en 2014 pour défendre l’idée que l’idéologie ne doit pas être l’élément central des jugements que l’on porte sur l’organisation de l’État. Les médias en ont conclu que le Premier ministre hongrois voulait justifier la dérive autoritaire de son régime (…) Je pense pour ma part qu’on devrait plutôt se référer au populisme : une démocratie illibérale est une démocratie qui prend la souveraineté du peuple au sérieux.»
«Depuis des décennies, on cherche à nous faire croire que libéralisme et démocratie sont une seule et même chose. La démocratie libérale serait donc la seule forme possible de démocratie. Mais en réalité, c’est exactement le contraire (…). Lorsque le peuple comprend que ceux qui prétendent les représenter ne représentent plus rien, et que la représentation équivaut à une captation de la souveraineté populaire par la souveraineté parlementaire, il cherche à décider par lui-même de ce qui le concerne. Sonne alors l’heure de la démocratie illibérale. »
«Ce qui se passe actuellement en Autriche (la coalition gouvernementale entre conservateurs de l’ÖVP et nos amis nationaux du FPÖ, NDLR) va bien sûr dans le sens de l’ illibéralisme et je pense qu’il y a tout lieu de s’en réjouir» ajoute encore M. de Benoist . (…) La grande question qui se pose est de savoir si l’Autriche va s’intégrer au groupe de Visegrád, qui associe déjà la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. On verrait alors resurgir quelque chose qui ressemblerait à une nouvelle mouture de l’empire austro-hongrois et qui, surtout, pourrait constituer à terme l’embryon d’une Europe illibérale, en tous points opposée par ses valeurs et ses principes à l’actuelle Europe de Bruxelles. Le conflit entre les deux entités est déjà perceptible. Une autre question fondamentale, maintenant que l’après-Merkel a commencé, étant de savoir si l’évolution présente de l’Autriche n’annonce pas d’une certaine manière ce qui pourrait se passer dans l’avenir en Allemagne.» Une application de la théorie des dominos en quelque sorte, qui verrait la mitteleuropa basculer à terme dans le camp d’une franche alternative politique au suicide de l’Europe européenne auquel nous conduisent les forces obscures du mondialisme. Dans ce combat là, la France, le peuple français sont amenés, nous le croyons, à jouer un rôle essentiel, c’est la raison d’être du Front National d’y prendre toute sa part.