La ligue de défense des conducteurs (LDC) a eu beau jeu de rappeler que les résultats complets de l’expérimentation menée en France sur l’abaissement de la vitesse à 80 km/h n’ont pas été communiqués par le gouvernement. « On sait dorénavant que cette expérimentation a été faussée dès le départ par les autorités. En effet, des aménagements de chaussées et la pose de systèmes de sécurité ont été réalisés dès le début de l’expérimentation sur les tronçons routiers choisis pour cette dernière, faussant nécessairement le test du gouvernement. »
La LDC poursuit: « la supercherie découverte, voilà l’expérimentation subitement considérée par le gouvernement comme non satisfaisante. La Délégation à la Sécurité Routière reconnaît même que la période considérée et le faible nombre de kilomètres concernés sont trop faibles et qu’une étude scientifique aurait dû durer cinq ans. Dès le début, les pseudos experts auraient donc dû savoir que l’expérimentation était faussée ! (…) Le gouvernement s’appuie même sur une estimation totalement erronée, soutenant l’idée que vitesse et mortalité routière sont liées par la règle mathématique de Nilsson – règle dite du « modèle empirique agrégés du risque » citée par le rapport de la CNSR pour en déduire, comme Edouard Philippe, que 200 à 400 vies pourraient être sauvées chaque année sur nos routes en cas de baisse de la vitesse à 80 km/h, NDLR. Or, selon la Société de Calcul Mathématique, que la Ligue de Défense des Conducteurs avait mandatée pour la réalisation d’une contre-étude, ce modèle, 1 % de vitesse en moins, c’est 4 % de morts en moins , n’a aucun fondement scientifique. D’après l’analyse de la Société de Calcul Mathématique, non seulement de nombreux facteurs pouvant influencer le résultat ne sont pas pris en compte, mais les données sont carrément manipulées. »
Nous le savons tous, si une vitesse non appropriée aggrave les conséquences d’un accident, elle n’en est pas forcément la cause et n’explique pas la stagnation du nombre de tués sur les routes, voire sa légère hausse selon les périodes concernées comparées. Les causes principales des accidents mortels, n’importe quel professionnel, gendarme, pompier ou personnel du Samu vous le dira par expérience, sont le non respect des distances de sécurité, l’utilisation du téléphone portable au volant, la conduite sous l’emprise de l’alcool, de psychotropes, de stupéfiants et les portions de routes accidentogènes qui ne vont pas en diminuant du fait des défaillances inquiétantes, dans certains secteurs, du bon entretien du réseau…
Bref rappelons cette évidence, ce n’est pas la voiture qui tue mais le conducteur qui la conduit et les têtes brûlées, les racailles au volant doivent impitoyablement sanctionnées. Mais il est certes plus facile pour ces gouvernements, forts avec les faibles et faibles avec les forts, de taper au portefeuille nos compatriotes de cette France périphérique qui seront les premières victimes financières de cette baisse de la vitesse sur le réseau secondaire. La voiture est un outil d’autonomie, un instrument de liberté individuelle, souvent un moyen indispensable pour se rendre au travail. Toutes choses qui justifient dans l’esprit de nos dirigeants d’en infantiliser les propriétaires – pourquoi pas, pendant qu’on y est, baisser la vitesse demain à 60 km/h en ligne droite, sur route dégagée et par beau temps? – de les soumettre à un racket fiscal permanent et d’employer les grands moyens pour se faire.
La tolérance zero n’est appliquée que contre l’automobiliste. Or, comme le notait il y a déjà dix ans la LDC, « pour poursuivre les voyous, les voleurs, les forces de l’ordre manquent de moyens et de personnel. Mais pour vous persécuter sur la route, l’Etat mobilise des brigades entières de gendarmes ».
Bruno Gollnisch qui dénonce depuis longtemps, comme Marine par ailleurs, la persécution systématique des automobilistes, ne prône pas le laxisme, et les sanctions contre les chauffards doivent être particulièrement exemplaires. Mais il se souvient aussi de cet avertissement de Georges Pompidou à Jacques Chirac en 1966 qui, le moins que l’on puisse dire, n’a pas été suivi d’effet: «Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux ! Foutez-leur la paix ! Il faut libérer ce pays ! » Le Front National entend défendre l’immense majorité des gens dont le seul tort est de ne pas appliquer en permanence à la lettre des réglementations absurdes concoctées par des bureaucrates dont la principale préoccupation n’est pas la sécurité, mais le rendement financier…quoi qu’en dise aujourd’hui le Premier ministre.