Pourtant, comme le précise l’article paru le 13 mars sur le site du quotidien Les Echos, « pour l’instant, pas une recherche ne permet de certifier que la diffusion, parfois massive, de fake news a modifié une élection. Il y a une différence entre toucher des millions de personnes et les influencer.Des chercheurs de l‘université de Stanford ont étudié l’ impact des fake news sur la présidentielle américaine. Ils estiment, même s’ils précisent que leurs recherches sont loin d’être complètes, qu’il n’est pas possible d’assurer que la diffusion des fausses infos a modifié le résultat final du vote. Même conclusion pour le procureur spécial Robert Mueller , chargé de l’enquête sur l’ingérence russe dans le scrutin. S’il reconnaît une réelle tentative de déstabilisation, pour lui, il n’y a pas de preuve d’un impact sur le résultat de l’élection. »
« Les effets des fake news sont semblables à ceux des médias. Les effets les plus massivement prouvés sont des effets de renforcement de la conviction. Nous sélectionnons les médias que nous lisons en fonction de nos affinités. Cela fonctionne de la même façon sur les réseaux sociaux, et une bonne partie des fake news se développent dans des communautés préalables , explique Arnaud Mercier, professeur à l‘Institut français de presse de l’université Paris 2-Assas. »
M. Mercier affirme encore qu’« il faut combattre ces marchands de doute qui gagnent de l’argent et de l’influence en diffusant de fausses infos. Les marchands de doute prospèrent sur les crédules. » « (Les fausses infos) sapent l’une des idées structurantes de la démocratie : la confiance. La confiance envers les élus, les journalistes, le savoir. » Dans l’absolu, Arnaud Mercier dit vrai mais n’oublions pas pour autant que le doute peut aussi être une vertu, un réflexe sain et que nos concitoyens peuvent légitimement l’exprimer vis-à-vis des élus, des possesseurs d’une carte de presse et autres détenteurs du savoir qui, souvent, n’hésitent pas à travestir, à mentir effrontément à des fins idéologiques et partisanes – la cérémonie des Bobards d’or en apporte chaque année quelques illustrations confondantes.
Comment s’étonner dans ces conditions, constate Bruno Gollnisch, que la confiance soit rompue? Ce qui ouvre effectivement la brèche au profit d’autres canaux d’informations sur la toile, à la diffusion d’idées, d’analyses, de révélations certes parfois odieuses, fantaisistes, délirantes, mensongères mais aussi à des vérités occultées car dérangeantes. Nous estimons nous que les Français sont suffisamment intelligents pour trier le bon grain de l’ivraie, se faire une opinion, sans être infantilisés par le législateur et le pouvoir politique, mais c’est peut-être justement ce qui fait peur à certains. Une des premières qualités d’internet, nous l’avons déjà dit, est que si le pire s’y étale, il a aussi permis la mise en lumière de faits cachés sous le boisseau, d’analyses alternatives, intelligentes et de qualité. Toutes choses qui ont obligé de facto, au moins à la marge, les grands médias dominants à l’image très dégradée, à ne plus pouvoir taire totalement certaines réalités.
Ce même article des Echos cité ici évoque la volonté énoncée par la majorité présidentielle de légiférer contre les fausses nouvelles et donne la parole à maître Anne Cousin, qui estime qu’il s’agit ici de « beaucoup de bruit pour pas grand-chose. » « Nous avons suffisamment de possibilités avec les textes actuels (notamment la loi de 1881 sur la presse, NDLR). Le problème, c’est qu’ils ne sont pas assez appliqués. » Et « la plupart des procédures échouent, car (le juge) ne peut se prononcer que s’il y a une évidence. Les affaires sont donc renvoyées sur le fond. »
Or, les députés LREM ont accepté mardi, relayant sans surprise l’annonce d’Emmanuel Macron sur ce sujet, le dépôt de deux propositions de loi contre les fausses nouvelles. Sont évoquées les obligations imposées aux plateformes numériques, simples transpositions des vœux de la Commission européenne que nous évoquions plus haut. Mais il s’agirait aussi, durant les périodes pré-électorale et électorale, qui sont très nombreuses et s’enchaînent comme chacun peut le constater à la lecture de notre calendrier républicain, de permettre à la justice, dans le cadre d’un référé, de faire cesser rapidement la diffusion de fausses informations.
Or, une fois n’est pas coutume, Katia Dubreuil , présidente du Syndicat de la magistrature (SM) interrogée par Les Echos, estime comme nous que « vouloir ériger en toutes matières le juge comme gardien du vrai et du faux est une erreur. En référé, le juge n’aura pas les moyens de dire si une information est vraie ou fausse . Qu’est-ce que la vérité ? ajoute Anne Cousin. Moi, je ne sais pas. Et ce n’est pas au juge de la déterminer. Le risque de créer des dispositions liberticides semble infiniment plus grand que l’opportunité d’améliorer les lois actuelles , estime ainsi l’avocat Benoit Huet. »
En effet: peut-on parler à coup sûr de fausses informations…ou d’informations considérées comme telles par le gouvernent en place, la caste médiatico-progressiste? Car comme s’en inquiétait aussi Marine Le Pen, qui va décider de ce qui est une fake news et de ce qui n’en est pas une ?
Lesdites propositions de loi menacent directement et plus avant encore les espaces de respiration démocratique sur internet déjà visés par des lois iniques réprimant la liberté d’expression et d’opinion, de fdesouche à Egalité & Réconciliation, de Riposte Laïque au Salon beige. Le pouvoir entend aussi museler les médias qui ne sont pas dans l’escarcelle des grands groupes financiers et/ou dans l’orbite atlanto-européiste. Chacun l’aura compris, le succès rencontré auprès des Français par les canaux d’information en provenance du Grand Satan Russe (RT et Sputnik pour les nommer), dérange en haut lieu. Il est annoncé que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) se réserve le droit d’empêcher la réception par nos compatriotes de services de télévision contrôlés « par un Etat étranger ou sous l’influence de cet Etat», susceptible de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou participent à une entreprise de déstabilisation de ses institutions.
Formulation suffisamment subjective et floue pour frapper tout media rétif à a la catéchèse de ce Système antinational installé à la tête de l’Etat depuis des décennies. Ce personnel politique qui se dresse ici sur ses ergots en invoquant nos intérêts nationaux fondamentaux est celui qui, par pusillanimité ou adhésion consciente au parti de l’étranger, brade notre souveraineté nationale, ouvre nos frontières à tous les mauvais vents, organise l’immigration de peuplement… et qui parle au nom de la France au sein de notre démocratie confisquée.