Le journal de l’environnement l’évoquait alors, c’est en effet le 3 novembre 2015 que la Commission européenne avait dans ce dossier « adressé une mise en demeure au gouvernement français », au nom du dogme selon lequel « les Etats membres sont tenus de veiller, en ce qui concerne les entreprises publiques ou celles disposant de droits spéciaux ou exclusifs, à ne maintenir aucune mesure contraire aux traités, notamment en matière de concurrence. »
Faute de pouvoir donner l’assaut dans le cadre du marché de l’électricité contre le monopole de l’Etat sur nos centrales nucléaires, (encore) protégées des velléités prédatrices des bruxellois car incluses par la France au nombre des « activités d’importance vitale », nos ressources hydroélectriques sont dans le collimateur. En l’espèce celui de la Danoise Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence et accessoirement membre du très immigrationniste parti social libéral danois rattaché au parlement à l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE) et à l’Internationale libérale.
Mme Vesdtager s’est émue de la « position dominante » en France d’EDF, d’« une inégalité de chances » sur notre sol entre opérateurs pour l’accès à la production hydroélectrique. Le duo Hollande-Valls avait commencé à céder aux exigences de mise en concurrence de Bruxelles en avril 2016, avec la publication d’un décret ouvrant notamment à des sociétés d’économie mixte (SEM) la concession des barrages. Et pour mieux complaire à l’idéologie européiste, l’Etat interdit désormais à EDF de postuler à la reprise d’une de ses concessions…quand bien même l’offre proposée par celle-ci serait la meilleure!
Bref, une ouverture imposée au nom du principe de la concurrence libre et non faussée, auquel nous devrions nous plier au mépris de notre intérêt national, et qui attise sans surprise l’intérêt des groupes étrangers. Le contraire serait en effet étonnant au vu de la rentabilité des barrages hydroélectriques -ouvrages d’art construits et entretenus, faut-il le préciser, avec l’argent des contribuables Français-, les chiffres publiés évoquant environ 2,5 milliards d’excédent brut annuel pour les concessions.
En juin 2018, une dépêche de l’Afp reprise sur le site euractiv notait que le gouvernement d’Edouard Philippe « aurait proposé à Bruxelles la mise en concurrence de certaines concessions dès cette année, en plafonnant les lots que peut remporter une entreprise, selon la CGT et des députés qui suivent ce dossier. » « La crainte d’EDF comme des salariés est que les concessions les plus rentables partent à la concurrence et qu’EDF se retrouve avec les petits barrages, faisant dérailler l’équilibre économique de l’ensemble. » Une preoccupation parfaitement justifiée, d’autant qu’ en dépouillant ici EDF , dont le capital social est détenu à 83,7% par l’Etat, il est loisible de craindre une augmentation pour les Français du prix de l’électricité. A titre indicatif, soulignons le faible coût de celle-ci quand elle est produite par les barrages, entre 20 et 30 euros le mégawattheure, prix sensiblement plus bas que celui de l’électricité nucléaire notamment
En mars dernier, l’élue national Christelle Lechevalier (groupe ENL) rappelait à Strasbourg que «la privatisation des barrages hydroélectriques dépouillerait la France d’une ressource d’énergie, régulatrice de l’écosystème, décarbonnée et rentable. » La collègue de Bruno Gollnisch soulignait également que les syndicats (qui) protestent aujourd’hui contre la mise en concurrence des concessions hydrauliques s’étaient tous ralliés derrière l’européiste Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. « Syndicats (qui) ne remettent jamais en cause les traités européens et la mondialisation-destruction (…) complices, par leur silence, de la disparition de nos services publics et de la perte de l’autonomie de notre nation en matière énergétique.»
A la soumission des gouvernements successifs aux oukases de la technocratie européiste répond l’inféodation globale des syndicats à ce système par essence antinational. Mais peut-on demander à des syndicats dirigés, formatés, contrôlés par des socialo-trotskystes, des communistes de sortir de l’ambiguïté ? Comment pourraient-ils avouer que le Grand Satan national contre lequel ils appellent systématiquement à voter, défend avec une grande cohérence politique une préférence nationale plébiscitée par les travailleurs Français mais combattue par l’oligarchie bruxelloise?