Marine et Matteo ne se sont pas contentés d’afficher leur identité de vue «contre les ennemis de l’Europe que sont Juncker et Moscovici, fermés dans le bunker de Bruxelles»; leurs constats communs sur «l’Europe, l’agriculture, le travail, la lutte contre l’immigration», la nécessité de «construire (une autre Europe) avec d’autres Européens », sur la base du triptyque «sécurité, identité, prospérité», «pour remplacer ce qu’est devenu au fil des ans l’Union européenne. »
Cette conférence a aussi été le lieu d’une annonce importante, au moment ou les nationaux cherchent à mener à bien le rassemblement le plus large et le plus efficace possible pour mener la lutte contre le système bruxellois à tuer les peuples. La présidente du RN, le dirigeant de la Ligue et vice-président du conseil des ministres italien ont ainsi annoncé le lancement du Front de la liberté, une alliance électorale dans la perspectives des élections de mai prochain.
Les aspirations des peuples européens à plus de libertés, de protections, d’identité sont non seulement légitimes, mais elles peuvent être satisfaites et Marine a d’ailleurs loué les résultats obtenus par le nouveau gouvernement italien sur le front de la lutte contre la submersion migratoire. Beaucoup ont été frappés dans ce domaine par les propos de Gérard Collomb, lors de son discours de passation de pouvoir le 3 octobre . Le ministre démissionnaire a avoué ses échecs et ceux de ses prédécesseurs, malgré les milliards déversés dans les quartiers pluriels, par une gauche et une droite pareillement immigrationnistes, pour favoriser le vivre-ensemble. « Je suis allé dans tous ces quartiers » a déclaré M. Collomb, «la situation est très dégradée. On ne peut plus continuer à travailler commune par commune, il faut une vision d’ensemble pour recréer de la mixité sociale. » « Aujourd’hui, on vit côte à côte. Moi, je le dis toujours : je crains que demain on vive face à face. »
La seule vision d’ensemble qui tienne est celle développée et défendue par l’opposition nationale, et M. Collomb le sait peut-être dans son for intérieur, mais aura-t-il le courage de le dire, de confesser clairement que les politiques des partis du Système peuvent conduire la France à la guerre civile, si un changement radical n’est pas amorcé? Valéry Giscard d’Estaing lui au moins, a fait son mea culpa en se confiant à son biographe, dans un livre à paraître dont Le Point publie quelques extraits (repris sur le site fdesouche).
«Son grand regret» , est-il écrit, « le regroupement familial, décidé par un simple décret de Jacques Chirac en 1976. (…) L’idée de faire venir les familles des immigrés paraissait, à l’époque, naturelle. Avec l’augmentation massive de l’immigration en provenance de pays musulmans, elle divise profondément. Raymond Barre, d’ailleurs, le suspendit pour trois ans, avant que le Conseil d’État annule cette décision au motif que le regroupement familial faisait désormais partie de principes généraux du droit.»
« Avec le recul, Valéry Giscard d’Estaing regrette cette initiative : L’idée en soi était juste et généreuse (…) Mais elle a été mal appliquée, et j’ai eu le tort de ne pas plus surveiller l’application ; j’en ai donc la responsabilité (…). Dans son essai, Le sens de la République, l’historien (de gauche, spécialiste de l’immigration et favorable à sa poursuite, NDLR) Patrick Weil a aussi révélé que (VGE) avait eu le projet de dénoncer les Accords d’Evian pour pouvoir rapatrier quelque 500 000 Algériens en cinq ans.»
A l’évidence, les lignes bougent et nous verrons certainement dans les mois et les années à venir certaines personnalités contraintes, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle, à certaines révisions déchirantes, même s’il n’est jamais facile – ego quand tu nous tiens!- d’avouer ses erreurs ou de faire le deuil de ses illusions. Michel Onfray lui ne varie pas dans ses convictions d’homme de gauche réaliste comme il se décrit; l’homme par qui le scandale arrive en endossant dernièrement le costume du pamphlétaire attaquant la cour. Il a créé l’émoi avec sa seconde lettre publique adressée au président de la République dans laquelle il pourfend avec ironie, mais non sans une assez grande violence verbale, l’épisode de Macron et du selfie-doigt d’honneur lors du déplacement de ce dernier à Saint-Martin (voir ici et ici)
Accusé d‘homophobie et accessoirement d’atteinte à la dignité du chef de l’Etat, M. Onfray affirme que son ton voltairien et son insoumission expliquent que son passage prévu sur France 5 pour parler de son dernier livre en date, ait été déprogammé. Bref, l’essayiste libertaire et philosophe athée subirait à peu de chose près le sort d’un Eric Zemmour aujourd’hui banni du service public. Michel Onfray a rappelé aussi les attaques dont il a été l’objet par le candidat Macron au cours de la campagne présidentielle, du fait de ses critiques virulentes contre l’Europe bruxelloise et de la soumission à celle-ci de la classe politique.
Par mesure de rétorsion contre sa liberté de ton, l’Elysée aurait aussi fait pression pour que France Culture renonce à diffuser les cours qu’il donne à l’Université populaire de Caen (UPC) dont il est le créateur. Il a annoncé le 27 septembre sur le site de l’UPC que dans ces conditions il arrêtait ses activités. Il concluait son propos par l’avertissement suivant: «La lutte contre les idées du FN qui avait motivé la création de l’Université Populaire en 2002, doit désormais être élargie à tous ceux qui mettent en péril la liberté de conscience, de pensée et d’expression. Ils sont bien plus nombreux qu’à l’époque. Plus nombreux et d’autant plus dangereux qu’ils sont désormais au pouvoir. »
Ni Marine, ni Macron nous dit M. Onfray, c’est son choix et c’est son droit! Mais rassurons-le, il gardera sa liberté de ton et de parole si les Français nous confient les destinées de notre pays. Certes, et cela ne date pas d’aujourd’hui, la liberté de conscience, de pensée et d’expression est en effet menacée, mais par ceux qui sont les adversaires les plus acharnés des idées défendues par l’opposition nationale. Ce ne sont pas des groupes de pression émanant de notre famille de pensée qui concoctent des lois liberticides, communautaristes, entendent interdire la libre expression de M Onfray ou d’autres, quand bien même nous ne la partageons pas. Quant principe de réalisme dont il se targue, il devrait le conduire à mieux jauger et juger de l’action politique menée par notre courant politique qui en est épris. Et pour citer un philosophe qu’il apprécie, Nietzsche, disons que le RN, la Ligue, tous les nationaux lucides se veulent comme «l’Helléne ( qui ) n’est ni optimiste, ni pessimiste. Il est essentiellement viril; il voit les choses terribles telles qu’elles sont et ne se les dissimule pas. » C’est bien au fond le reproche principal qui nous est fait par nos adversaires…