Un peuple Français lui aussi largement arrivé à saturation des politiques euromondialistes menées depuis des décennies. L’acte IX de la mobilisation des Gilets Jaunes en a apporté une nouvelle démonstration avec un record de mobilisation dans de nombreuses villes de province , comme à Bordeaux notamment, aidée en cela par un président de la République qui selon certains continue de jouer, par perversité (?) , maladresse (?) ou inconscience (?), la carte de la provocation verbale. Dernier exemple en date, vendredi à l’Elysée, lors de la dégustation de la traditionnelle Galettes des rois, en présence de jeunes apprentis, Emmanuel Macron s’est adressé sans les nommer, aux Gilets Jaunes: « On n’a rien dans la vie s’il n’y a pas (d’) efforts. Beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir sans que cet effort soit apporté (…) «Et s’il n’y a pas ce sens de l’effort, le fait que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice par son engagement au travail, notre pays ne pourra jamais pleinement recouvrer sa force, sa cohésion, ce qui fait son histoire, son présent et son avenir.»
Cette manière de définir les GJ comme des tire-au-flanc ou des assistés professionnels n’a pas manqué d’exacerber les tensions. Sur le plateau de C dans l’air, le criminologue Alain Bauer a constaté avec consternation la déconnexion du locataire de l’Elysée avec les Français d’en bas: «Au-delà de l’arrogance du terme, Macron n’a pas compris qui il avait en face de lui. Ceux qu’il a en face de lui sont les gens de l’effort quotidien et pas des glandeurs. Cette erreur d’analyse provoque à chaque fois une recrudescence de colère. »
Colére dont sont victimes par ricochet certains médias, les chaines d’infos en continu notamment, qui couvrent les rassemblements de Gilets Jaunes. Médias (pré)jugés partiaux, menteurs, tricheurs, truqueurs dans leur couverture des événements,vendus au pouvoir, à la macronie car aux mains de la poignée de milliardaires qui ont fait campagne pour le candidat Macron en 2017 et qui possèdent 90 % des quotidiens nationaux, des télévisions et radios de grande audience.
Il est devenu ainsi très compliqué pour des journalistes de se montrer dans les rassemblements et ils ont été victimes d’agressions physiques et verbales, parfois violentes, comme ce fut cette fin de semaine à Rouen . Ces violences frappant des lampistes ont été dénoncées comme il se doit par l’ensemble de cette corporation et notamment par Reporters sans frontières (RSF). Secrétaire général de RSF, Christophe Deloire est pleinement dans son rôle quand il demande sur twitter « aux portes-paroles des Gilets Jaunes de dénoncer les violences croissantes contre les journalistes, qui relèvent clairement d’une logique totalitaire. Tout silence serait une forme de justification du lynchage.» Nous pouvons aussi comprendre qu’il ait été choqué, comme ses confrères, par cette déclaration de la magistrate et ancien ministre des Affaires Européennes (2002-2004) , Noelle Lenoir qui a déclaré que « les journalistes de LCI agressés (à Rouen) par les GJ sont responsables de ce qu’ils subissent, mais aussi de ce qu’ils font subir aux Forces de l’ordre jour après jour. Ils ont donné à longueur d’antenne une tribune à l’édification de la violence, de la provocation au meurtre, de l’insulte et de la bêtise.»
En avril dernier, M. Deloire expliquait que « contester aujourd’hui la légitimité du journalisme, c’est jouer avec un feu politique extrêmement dangereux . » Fort bien mais nous précisions aussi que tronquer sur ordre, par idéologie ou autocensure, la réalité, la déformer voire la passer sous silence quand celle-ci ne va pas dans le sens des puissants ou de l’histoire, c’est aussi jouer avec un feu politique extrêmement dangereux.
Pareillement il est aussi un peu curieux de voir Gilles Clavreul, ex préfet en charge à l’époque de Manuel Valls de la DILCRAH (Délégation interministérielle contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) se désoler de ce que « la liberté d’expression ( soit) malmenée» après les agressions de cette fin de semaine: «qui ose se prétendre démocrate en molestant des journalistes ?» Entendons ce cri du coeur mais M. Clavreul fut aussi à la tête de ce ce grand plan d’action à 100 millions d’euros contre le racisme lancé en avril 2015, qui, en synergie avec le minstre Le Roux, visait à aggraver la répression de la police de la pensée, à interdire toujours plus la liberté de pensée, de parole et de critique.
Autre exemple de ce double-langage, le journaliste Claude Askolovitch affirmait sur twitter qu’« Il faut être le dernier des imbéciles pour attaquer au nom du peuple La Voix du Nord, journal fondamentalement populaire. Il est temps que les représentants des Gilets Jaunes et leurs soutiens, tel le journaliste (et député) Francois Ruffin, repoussent fascistes, haineux et crétins.» Mais quid M. Askolovitch de l’attitude de La Voix du Nord qui mène ouvertement , en le proclamant et en s’en vantant, des campagnes à charge depuis des années contre le FN, Marine Le Pen , le maire d‘Hénin-Beaumont Steeve Briois? Il ne s’agit certainement pas pour nous de légitimer la violence, d’empêcher la libre expression de la sensibilité politique d’une rédaction, mais un journal fondamentalement populaire (sic) est-il dans son rôle en concentrant toutes ses attaques haineuses et crétines sur un mouvement qui receuille, notamment dans le Nord, une large majorité des suffrages des catégories populaires, du monde ouvrier?
Bruno Gollnisch avait fait sensation lorsqu’il avait détruit le micro espion d’un journaliste du petit journal de l’inénarrable Yann Barthès le 1er mai 2015. Mais cette défiance vis-à-vis des journalistes est largement partagée. Selon l’enquête annuelle du Cevipof, 88 % des Français ne font pas confiance aux partis polititiques, 73% des Français ne font pas confiance aux médias, ils sont pratiquement autant à ne pas faire confiance aux banques (70%). Ce sondage traduit un rejet des mensonges dont les Français sont abreuvés depuis quarante ans. Cette classe politico-médiatico-bancaire est totalement démonétisée, les Français ne sont plus dupes, toutes les belles lettres et autres déclarations la main sur le coeur n’y changeront rien. A fortiori quand ces mêmes médias et politiciens passent sous silence le bilan des consignes répressives données par Christophe Castaner pour mater les GJ, les dissuader de manifester: des milliers de blessés, des dizaines de femmes et d’hommes mutilés à vie (mains arrachées, yeux crevés, machoires en miettes…) y compris chez des manifestants pacifiques. Cela n’excuse certainement pas qu’un journaliste isolé soit tabassé, mais permet d’expliquer la fureur de certains. Encore une fois, cette stratégie de la tension est initiée par ce gouvernement, là où Marine Le Pen et le RN proposent une sortie de crise par le haut en redonnant VRAIMENT la parole au peuple souverain.