De qui se moquent-ils sinon des Français en jouant aux vierges effarouchées? Ils sont les premiers responsables des pertes de libertés des femmes, celle de s’habiller comme elles l’entendent, de circuler librement dans l’espace public, dans les transports en commun, à certaines heures et/ou dans certains quartiers. Ce sont eux, note Bruno Gollnisch, qui refusent l’inversion des flux migratoires. Ce sont eux qui vouent aux gémonies les lanceurs d’alertes qui ont averti des conséquences de l’immigration massive non européenne, étrangère à nos moeurs, à notre culture et dont l’ampleur même rend l’assimilation des populations en question, sinon impossible, du moins extrêmement problématique.
Le défi principal pour la survie d’une France française c’est le fait que Mme Bergé, Mme Buzyn, M. Bayrou, ce gouvernement, ce président, en un mot la quasi totalité de la classe politique de M. Mélenchon à Mme Pécresse, restent favorables au regroupement familial, au droit du sol, à l’immigration dite légale à haut débit. Si la France, mieux dirigée, avait été en capacité de maintenir sur son sol une immigration raisonnable et contrôléee, le fait que quelques femmes préferent courir en hijab plutôt que têtes nues ne serait pas vraiment un problème.
Le dogme de la laïcité dans notre pays, issu de la loi de 1905 et visant alors à combattre le catholicisme, est souvent très étranger à la mentalité et aux principes qui régissent la vie en société de nos voisins européens. Cette question a bien sûr une résonnance particulière aujourd’hui, d’autant que la France n’est pas (n’est plus) le seul pays de l‘UE à accueillir une immigration très massive. Les anglo-saxons notamment, qui assument le communautarisme, ont moins de pudeur sur la question des signes religieux dans l’espace public et les commentateurs ont eu beau jeu de souligner qu’une marque comme Nike par exemple commercialise sur le vieux continent et dans le monde entier des hijabs pour les sportives musulmanes. Une Amérique qui s’invite aussi, via un de ses symboles planétaires, à savoir Coca-Cola, dans le débat européen, alors que la Roumanie assure depuis janvier et pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.
Une présidence qui intervient à un moment ou la Roumanie, dont le gouvernement n’est pas exempt de critiques,est très remonté contre la Commission européenne qui lui reproche des atteintes à la liberté de presse. La meilleure défense c’est l’attaque et Bucarest vient ainsi d’ouvrir une enquête sur (le socialiste, vice-président de la commission européenne) Frans Timmermans et (la tchéque social-démocrate) Věra Jourová (commissaire européen à la Justice, aux Consommateurs et à l’Égalité des genres). Ils sont accusés par l’exécutif roumain d’avoir « falsifié le dernier rapport du mécanisme de coopération et de vérification sur la Roumanie, .évaluant les progrès du pays en termes d’état de droit et de lutte anticorruption.»
Bisbilles intra-européennes et lourdes accusations réciproques qui n’ont pas empêché la marque de soda amériaine, comme elle l’avait déjà fait en 2011 pour la Pologne, de soutenir financièrement la présidence roumaine du Conseil de l’UE. Un choix de sponsor qui a fait bondir l’ONG foodwatch en guerre notamment contre la mollesse avec laquelle nos gouvernants luttent contre la malbouffe dont sont victimes nos chères têtes blondes. Cette ONG s’est adressée au président du Conseil européen, le très altantiste polonais Donald Tusk, et au Premier ministre roumain, Viorica Dancila, pour leur faire part de son indignation.
Pour foodwatch, « il s’agit d’un criant conflit d’intérêt alors que la malbouffe et l’alimentation figurent parmi les sujets débattus à l’agenda européen (…). Ces conflits d’intérêts sont inacceptables. Quelle influence ce sponsoring par un poids lourd de la malbouffe a sur la politique européenne et, en fin de compte, sur le contenu de nos assiettes ? Par exemple, qu’adviendra-t-il du débat sur un logo nutritionnel, tel Nutri-Score, dont Coca-Cola ne veut pas ? Ou d’une loi interdisant de cibler les enfants avec des produits trop gras, trop sucrés, trop salés ? »
«Coca-Cola est allée trop loin en tentant d’acheter ses entrées politiques au niveau européen de la sorte. Nous refusons que Coca-Cola, ou toute autre multinationale, puisse être considérée comme sponsor de représentants politiques ou institutions.»
Un voeu parfaitement louable. Certes, quitte à lui trouver un intérêt politique, ce sponsoring manifeste de manière éclatante, aux yeux de tous, le poids des multinationales, des lobbies au sein de cette Union qui se qualifie bien souvent d‘Européenne par antiphrase. Mais cette Europe souffre plus largement de l’acceptation par ses élites d’un impérialisme marchand, économique, culturel, alimentaire, militaire yankee, qui colonise nos imaginaires, nos forces de production, assservit 512 millions d’Européens, dont ce sponsoring gazeux n’est qu’un épiphénomène. Le regretté Dominique de Roux dans son livre Le cinquième empire, le disait à sa façon: « Je préfère l’urine au coca-cola. l’une vient du corps et l’autre des Américains» . Lors de son fameux discours prononcé en tant que doyen du parlement européen en 1989, le député FN et grand cinéaste Claude Autant-Lara invitait les jeunes européens à redécouvrir les vertus d’un verre de vin blanc en lieu et place du Coca. Cette sentence métapolitique reste plus que jamais d’actualité!