Désespérant de trouver au sein du prolétariat la « minorité active » qui permettrait d’enclencher la révolution anticapitaliste, les héritiers idéologiques du fondateur de l’Armée rouge lorgnent sur les banlieues pour y puiser un petit capital de militants et d’électeurs. Avec un succès d’audience (pour l’instant ?) assez limité.
Dans sa tentative de séduction de ces « nouveaux damnés de la terre », le facteur Besancenot a fait très fort en défendant le projet de permettre à une femme voilée de représenter le NPA, sur la liste du Vaucluse, en région Paca. En l’espèce Ilham Moussaïd, étudiante et trésorière départementale de son parti, membre du «comité populaire» en Avignon. « Sans ciller rapporte Le Figaro, Besancenot affirme qu’une femme peut être « féministe, laïque et voilée ». Et encore qu’une femme voilée, «c’est l’image de notre intégration dans les quartiers» (sic). « Résultat, des femmes voilées militent au NPA et ont intégré les comités de base, jusqu’à donc le représenter aux prochaines échéances de mars. Autre signe assumé : les plateaux-repas servis à l’heure de la rupture du jeûne pour les participants attachés au ramadan, lors de la dernière université d’été du parti ».
Des femmes voilées militant au sein d’un parti violemment athée campant sur des positions morales et sociétales à mille lieux des préceptes coraniques voilà qui peut surprendre. Mais il ya eu au moins un précédent rappelle cet article « en 2007 au Danemark dans la coalition rouge-verte lorsqu’une jeune femme voilée s’était présentée aux législatives ». Une candidature qui avait alors profondément divisée l’extrême gauche danoise.
Nous verrons si les fortes oppositions internes à la ligne politique défendue par Besancenot s’empareront de cette affaire…au risque de désespérer Les Minguettes ?