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Vie privée, vie publique…

Conseiller de Nicolas Sarkozy, Pierre Charon l’a affirmé : «Nous voulons aller jusqu’au bout,  la peur doit changer de camp ». Une déclaration que toutes les victimes de l’insécurité auraient dû accueillir avec plaisir, alors que Brice Hortefeux  rencontre aujourd’hui le patron les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, pour tenter de mettre un frein à l’augmentation continue des violences dans les transports publics. Le ministre de l’intérieur a  promis de faire de ce fléau « sa priorité » (l’air est bien connu). Selon les chiffres communiqués par l’Union des transports publics, entre 2200 et 2600 actes visant des voyageurs sont recensés chaque année depuis douze ans dans les transports ; 32000 jours d’arrêt de travail ont été prescrits à la suite d’agressions des employés  en 2008. Depuis 1998, le coût du  vandalisme pour les transporteurs s’élève  à  153 millions d’euros, celui de l’insécurité en tant que telle à 128,7 millions d’euros.

Mais la peur promise par M. Charon ne vise pas les « racailles », mais les « indélicats » responsables des rumeurs sur des tensions au sein du couple présidentiel. Allusions qui, parties d’un blog du JDD, ont valu à ce journal du groupe Lagardère (ami du Président de la République) une sévère remontée de bretelles.  Le propriétaire du  titre  vient d’annoncer une action contre X pour « introduction frauduleuse de données dans un système informatique », laquelle fait suite à l’éjection, manu militari, des deux personnes reconnues  responsables de cette publication litigieuse.

Mercredi dernier Le Canard Enchaîné a affirmé  que Rachida Dati, privée récemment de  voitures et de gardes du corps (voir notre article en date du 1er avril), serait suspectée  d’avoir colporté les bruits en question,  « soupçonnée par l’Elysée d’avoir alimenté et même cautionné certaines rumeurs entourant le couple présidentiel » précise le JDD dans un article publié hier. Ce que Mme Dati  nie énergiquement,  soutenue dans cette tourmente médiatique par  le président de la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale et bras droit de Jean-François Copé,  Christian Jacob, qui a parlé d’ « attaques complètement folles », ou encore par  le sénateur UMP de Paris, Philippe Dominati.

« Ces attaques  a expliqué ce dernier, sont la manifestation d’une prise d’importance de Mme Dati de par ses déclarations télévisées au soir du premier tour des régionales et de par son positionnement de plus en plus dense (sic) sur la scène parisienne ». Si l’ex garde des Sceaux ne fait pas mystère des visées qui sont les siennes sur le fauteuil municipal de Bertrand Delanoë, c’est du  parti socialiste qu’est venu également un message de soutien. En l’espèce celui de  Dominique Sopo, président de  SOS racisme,  mettant en parallèle     «  le nom de Rachida Dati  lancé  en pâture sur des sites internet et auprès de journalistes comme étant à l’origine des rumeurs sur le couple Sarkozy-Bruni » et le fait  «  qu’à son entrée au gouvernement, Mme Dati avait fait l’objet d’une virulente campagne manifestement initiée par des individus qui n’avaient pas digéré qu’une personne s’appelant Rachida puisse devenir Garde des Sceaux ».

Si nous laissons à  M. Sopo la responsabilité de son « analyse » – assez  oiseuse- des tracas de  l’ancienne porte-parole de la campagne présidentielle de M. Sarkozy, le FN rappelle tout  simplement son attachement  à la protection de la vie privée. Rien ne serait pire que de  voir acclimater plus avant  sous nos latitudes, les dérives des medias  anglo-saxons livrant en pâture  l’intimité des personnes publiques.  Force est de constater cependant que ces dernières années en France,  beaucoup d’hommes et de femmes politiques ont ouvert sciemment  la brèche en se mettant complaisamment en scène devant les objectifs avec  famille, enfant(s), conjoint(s),   pour surfer sur la vague « pipole ».  Nicolas Sarkozy n’a pas été en reste dans ce genre d’exercice, il en fut même un des pionniers au niveau de responsabilité qui est le sien. Avec le risque de retour de bâton que cela implique.

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