Mais au-delà des témoignages passés de la grandeur et du rayonnement de la culture française, celle-ci est aujourd’hui en déclin, comme le relève dans son dernier ouvrage, Jurassic France, l’écrivain et historien Gérald Messadié. «On publie dix fois plus de livres dans le monde que dans les années 1950, mais bien que l’inflation de la librairie ait atteint la France, la place de la culture française s’est réduite » constate-t-il.
Un déclin qui touche particulièrement les Beaux-arts, alors que l’on déroule dans le même temps le tapis rouge aux imposteurs de l’Art moderne, -voir l’excellent dossier « canul’art » consacré à ces derniers cette semaine par l’hebdomadaire Valeurs actuelles-, à l’instar d’un Jeff Koons squattant le château de Versailles. Soit rapportait M. Messadié, « un lapin en baudruche métallisée et un assemblage rouge de cinq à six saucisses de baudruche que même un marchand de foire du trône eût honte de brandir, un gros cœur de la même baudruche et d’autres inepties furent exposées à grands fracas à Versailles, l’un des hauts lieux de l’art français ».
Rebelote à Versailles depuis la semaine dernière d’ailleurs avec l’exposition des mangas de Murakami installées dans les appartements royaux du château. Ici c’est encore le lieu choisi pour exposer les « œuvres » en question qui est contesté. Notamment, rapporte le dernier numéro de Rivarol par le collectif « Sauvegarde du château de Versailles », « les deux associations Versailles mon amour , dont la porte-parole est notre amie Anne Brassié, et Non aux mangas créée à l’initiative d’Arnaud-Aaron Upinsky, président de l’Union nationale des écrivains français, soutenu par le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, lointain descendant de Louis XIV ».
Cette mobilisation a obligé Jean-Jacques Aillagon « à capituler en rase campagne ». « Le 3 septembre, l’ancien ministre de la Culture promu en juin 2007 à la conservation de l’Etablissement public — dont il s’est depuis deux ans acharné à liquider et à dévaloriser l’image, évidemment trop élitiste à ses yeux — dénonçait bien sûr rituellement, dans une interview à l’AFP, l’activisme aux relents xénophobes » (sic) animant selon lui les adversaires de l’expo Murakami, mais il annonçait surtout que les prochaines expositions d’art contemporain n’auraient plus lieu dans les appartements royaux du château. C’est très exactement ce que réclamaient les opposants à cette exposition ».
Beaucoup l’ont vu et ce constat ne date pas d’hier, cet « art moderne », cette culture à la mode reflètent la pathologie d’une civilisation en déclin. « Art moderne » qui ne prospère que grâce au matraquage idéologique médiatique, à l’application proprement subversive, au domaine de l’esthétique et de l’Art du principe « Tout égale tout ». Un véritable terrorisme intellectuel, relayé et pratiqué par un microcosme parisien érigé en intelligentsia, et qui prétend régenter, selon ses fantasmes, l’ensemble des goûts de la communauté populaire.
L’année dernière dans Le Choc du Mois (juin 2009), E. Marsala notait à propos de « la grande mystification de l’art contemporain » que ce qui « distingue fondamentalement » celui-ci de « toutes les formes artistiques antérieures, c’est qu’il n’existe pas sans un copieux discours justificatifs sur ses dogmes, ses rites et ses divinités principales ».
« Un Caravage, un Titien, un David, un Courbet n’avaient pas être expliqués pour s’imposer à tous, Courbet n’avaient pas à être expliqués pour s’imposer à tous, non seulement comme de l’art, mais comme des chefs-d’œuvre. En revanche sans ces discours grotesquement érudits sur l’intention de l’artiste, sa vie, son parcours, ou sa place supposée dans l’histoire de la modernité, un urinoir de Duchamp, une conserve de caca de Piero Manzoni, un aspirateur de Jeff Koons ou une armoire à pharmacie de Damien Hirst ne sont rien d’autre qu’un urinoir, une boîte à merde, un aspirateur et une boîte à pharmacie »…
Et pendant ce temps relevait encore Rivarol, « un chef d’œuvre de l’art gothique, fleuron du patrimoine national et européen et surtout très haut lieu de notre histoire, la basilique cathédrale de Saint-Denis est, de l’aveu même de l’Etat, si croulante que des travaux d’urgence s’imposent, en particulier pour sauver la façade sud de la Rosace» –voir notre article en date du 12 mai.
«Mais ces travaux ont été chiffrés à 14 millions d’euros et l’argent manque, même si la municipalité de Saint-Denis et le département qui l’entoure ont été parmi les principaux bénéficiaire de l’extravagante politique de la ville que le défunt président de la Cour des comptes, Philippe Séguin, évaluait en 2008 à 50 milliards d’euros sur trois décennies. Pactole dilapidé en pure perte ».
Bruno Gollnisch a décidemment fait le bon choix en choisissant la basilique Saint-Denis pour lancer sa campagne, symbole de tous les échecs, de tous les reniements, de toute la nocivité du Système…