En réponse à une affiche incriminée de FNE qui souligne implicitement que les agriculteurs sont les propagateurs des OGM, le ministre avance qu’une quinzaine d’exploitants passent au bio chaque jour, nombre d’exploitations il est vrai en croissance en France de 20% par an.
Pour autant, il n’est pas inutile de rappeler que sur cette question des OGM, le gouvernement mène une politique pour le moins erratique, pour ne rien dire de la destruction de notre monde agricole, auquel la nouvelle mouture d’après 2013 de la Politique Agricole commune (PAC) portera un coup très dur.
En 2008 le Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait accusé son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, d’être entré dans « un concours de lâcheté » avec Jean-François Copé, président du groupe, à propos du projet de loi sur les OGM, transposition d’une directive européenne, elle-même élaborée sous la pression de lobbies mondialistes.
En mai dernier l’Assemblée nationale avait adopté le projet environnemental dit « Grenelle 2 » qui instaurait notamment une certification à « haute valeur environnementale » pour les exploitations agricoles, certification qui pourra s’appliquer aux exploitations mettant en œuvre des cultures OGM ou des élevages d’animaux génétiquement modifiés !
Une nouvelle fois notions nous alors, c’est l’entité bruxelloise qui impose ses vues puisque c’est la Commission européenne qui vient d’autoriser l’entrée et la culture d’OGM en Europe, contre le souhait des citoyens, et contre l’avis de plusieurs Etats membres. « Ce projet de loi sera adopté, parce que Bruxelles l’exige » prédisait avant son adoption Jean-Marie Le Pen. « Si les prétendus opposants à ce texte étaient cohérents relevait-il, ils dénonceraient la dictature européenne. Mais ils s’en gardent bien ».
Dés 2003, dans l’hémicycle du Parlement européen, Bruno Gollnisch avait rappelé que la question des Organismes génétiquement modifiés était une affaire de souveraineté économique, industrielle, scientifique, agroalimentaire. La nécessité aussi de ce que l’Etat français veille à empêcher tout monopole exercé par une quelconque multinationale sur les semences
Car il s’agit de ne pas se réfugier dans le déni, c’est pourquoi le FN précise qu’étant donné le fort développement des OGM – spécialement outre-Atlantique – il est nécessaire de poursuivre toutes les recherches en France sur les OGM. Mais celles-ci doivent cependant être effectuées dans des espaces confinés.
Nous estimons que les avantages nutritionnels des OGM sont a priori disproportionnés avec les risques potentiels qu’ils représentent pour la santé publique. Le principe de précaution scientifique doit être rigoureusement appliqué, ce qui implique que les aliments transgéniques soient testés pendant plusieurs années avant d’être mis sur le marché.
Nous souscrivons aux observations d’Henri Langeau dans l’hebdomadaire Minute qui notait la semaine dernière que « les OGM sont brevetés par quelques filmes comme Monsanto ou Bayer » qui font payer au prix fort leurs semences aux agriculteurs. « Les intérêts des scientifiques qui n’acceptent pas que leurs recherches soient bridées par le principe de précaution se conjuguent ici avec ceux des financiers qui escomptent tirer des OGM aujourd’hui et du clonage demain des bénéfices substantiels. »
Et de rappeler que « la publication des notes de Wikileaks a permis d’en mesurer les enjeux, à travers la résolution des Américains d’imposer « l’acceptation par les gouvernements (…) des aliments génétiquement modifiés. A qui profite le crime ? » La bonne question en effet…