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UMP : touchée, coulée ?

Le président du Parti radical Jean-Louis Borloo a résumé la fracture existant au sein de la « droite » : il y  a «deux majorités présidentielles»: «celle qui considère que voter PS ou FN, c’est indifférent, et celle qui prône le Front républicain». Et ce clivage pourrait poser des «problèmes majeurs à la majorité dans les mois qui viennent»…avec la montée en puissance d’un  courant centriste échappant au contrôle de l’UMP.  La politique étant encore et toujours une question de rapport de force, cette forte progression du FN, dont nous cernerons  mieux les contours lors du second tour des cantonales,  rend en effet assez intenable la position  du parti présidentiel.    

Un  FN qui notamment dans le sud-est qui avait accordé de très gros bataillons d’électeurs à Sarkozy en 2007,  renoue avec les sommets,  comme  à Marseille, où l’opposition nationale  relève l’Afp «  retrouve ses scores historiques du milieu des années 1980 en réalisant plus de 30% des voix. Il sera présent au second tour dans la totalité des 11 cantons ».

Pareillement, dans l’Est (Alsace, Moselle et en Franche-Comté), le FN enregistre des scores souvent supérieurs à 20% ; comme  à Metz, où la  candidate frontiste  Françoise Grolet (26,4%) arrive en tête devant le maire PS Dominique Gros (26,1%). Autre exemple,    en Rhône-Alpes sur les terres de Bruno Gollnisch et plus précisément dans le Rhône dirigé par Christophe Boudot ,  sur 27 cantons renouvelables le FN peut se maintenir dans 11 cantons,  et  réalise des scores importants  dans les quartiers populaires comme à Vaulx-en-Velin (21,08%), Givors (22,21%), ou encore Saint-Priest (32,30%). Dans son « fief » de Cluses (Haute-Savoie)  Dominique Martin arrive en tête et  frôle les 30%.  

Comme nous le relevions déjà hier, cette progression est remarquable  par rapport au précédent scrutin de 2004, le FN  dépassant la barre  des 20% dans plus de vingt départements  dans l’est, le centre et le nord, ainsi que dans certains départements d’Ile-de-France, comme le Val d’Oise ou le Val-de-Marne.

Si cette tendance se confirme l’UMP a effectivement du souci à se faire. Comme le souligne le très anti-frontiste journaliste  Hervé Gattegno dans Le Point, « l’UMP a cessé d’être un parti. À l’origine, l’UMP a été créée pour rassembler les grandes familles de la droite – les gaullistes, les libéraux et les centristes. C’était après le 21 avril 2002, l’objectif était d’assurer à cette formation un poids suffisant pour garantir une présence au 2e tour de la présidentielle ».

« Aujourd’hui, l’UMP, c’est plutôt un amas de contradictions et une addition de mécontentements. Les résultats des cantonales ont encore aggravé le phénomène. Et l’interdiction du front républicain dictée par l’Élysée creuse les divisions. Dimanche soir, il y avait une ligne politique. Lundi matin, c’était une ligne floue. Maintenant, c’est une ligne brisée ».

 Un parti ajoute-t-il qui « n’a a plus aucune lisibilité » :  «  Jean-François Copé dit qu’il n’est pas interdit de voter socialiste, Jean-Louis Borloo appelle clairement à le faire et François Fillon préconise de voter contre le FN. Et Xavier Bertrand, lui, a suggéré qu’on pouvait très bien voter blanc – on peut lui décerner la palme du faux-cul ».

« Ce qui se révèle, poursuit-il, c’est un doute affreux, profond, au sein de l’UMP sur la stratégie choisie par Nicolas Sarkozy pour ménager les électeurs du FN – et même parfois pour les flatter. Cette stratégie qui montre ses limites sur le plan de l’arithmétique électorale comme sur le plan de la morale politique. Si M. Gattegno, proche d’Arnaud Montebourg,  invoque la morale à l’appui de sa démonstration,  c’est que la situation doit vraiment être très grave… 

 

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