Ancien agent de la CIA recruté au moment de l’occupation de l’Afghanistan par les troupes soviétiques, Oussama Ben Laden, dont la famille eu des accointances économiques poussées avec la famille Bush et le complexe militaro-industriel américain (avant le 11 septembre), aura donc échappé près de dix ans aux « recherches ». En novembre 2009, un rapport d’une commission du Sénat américain rapportait qu’Oussama Ben Laden aurait pu être capturé en décembre 2001 à Tora Bora dans l’est de l’Afghanistan, mais que l’administration Bush avait choisi de ne pas pousser plus loin et avait ainsi permis sa fuite au Pakistan.
« L’ennemi public numéro Un », chef mythique ( ?) de la nébuleuse Al Qaïda, était crédité de nombreux et multiples attentats sanglants (New York, Kuta, Londres, Madrid, Bombay…) et du statut de « héros » dans de larges franges du peuple arabe, auréolé de son statut de « Résistant » aux menées guerrières des Etats-Unis et de l’Otan.
En Europe même, dans les mois qui suivirent de l’attentat contre les Twin towers, les services de l’Etat civil avaient enregistré une très forte augmentation du prénom Oussama donné aux enfants mâles au sein des communautés arabo-musulmanes.
Dans un entretien accordé en mai 2006 au quotidien israélien Haaretz, Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, plongeait dans ses souvenirs pour raconter que deux mois après les attentats de New York, « la mairie de Montfermeil avait organisé un festival de dessins dans notre jardin d’enfants et à l’école primaire. J’ai été stupéfait de constater que 20% des enfants, tous musulmans, avaient représenté Oussama Ben Laden en héros culturel » !
Pour autant la « popularité » de Ben Laden dans le monde musulman est aussi à relativiser, son extrémisme sanglant étant perçu comme une contre-publicité vivante pour l’islam, tandis que des mouvements musulmans armés comme le Hezbollah l’ont accusé nommément de faire le jeu de l’administration américaine.
Est-il nécessaire de rappeler que l’épouvantail Ben Laden, au même titre que les pseudo armes de destruction massive, servit de justificatif pour envahir l’Irak de Saddam Hussein accusé d’entretenir des liens avec Al Qaïda. Brent Scowcfrot, proche conseiller de George Bush lors de la guerre du Golfe, déclara peu après que le dirigeant irakien était au contraire « sur la liste de Ben Laden des personnes à exécuter », en tant que « dirigeant séculier » du parti Baas non « islamique ».
La traque des terroristes commanditaires des attentats du 11 septembre, justifia également l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Secrétaire général de l’Alliance atlantique, Enders Fogh Rasmussen s’est félicité de l’élimination de Ben Laden et a précisé, comme il fallait s’y attendre que l’Otan poursuivrait cependant sa mission et ses opérations militaires dans ce pays.