Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Ben Laden: “Barack Hussein Obama m’a tuer”?

La mort d’Oussama Ben Laden, tué au Pakistan par des forces américaines –on imaginait mal l’oncle Sam le récupérer vivant et gérer le « problème » posé par le  chef d’Al Qaïda en prison…- a été salué avec prudence, aussi bien par les Américains, que par leurs alliés. Les scènes de liesse enregistrées aux Etats-Unis ont été bien isolées…La déclaration ce lundi du  ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, résume assez bien l’état d’esprit général et les  craintes  des occidentaux et de  leurs alliés.   La mort d’Oussama Ben Laden,  est « une victoire de toutes les démocraties qui se battent conte ce fléau abominable qu’est le terrorisme ».  « Nous serons plus vigilants que jamais a ajouté M. Juppé. La menace terroriste est élevée. On l’a vu, hélas, encore à Marrakech il y a quelques jours ». « Le combat n’est certainement pas terminé contre ce qui est la pire des lâchetés, s’attaquer à des innocents.  »

Ancien agent de la CIA recruté au moment de l’occupation  de l’Afghanistan par les troupes  soviétiques,  Oussama Ben Laden, dont la famille eu des   accointances  économiques poussées avec la famille Bush et  le complexe militaro-industriel américain   (avant le 11 septembre),  aura donc échappé près de dix ans  aux   « recherches ».  En novembre  2009,  un rapport d’une commission du Sénat américain rapportait qu’Oussama Ben Laden aurait pu être capturé  en décembre 2001 à Tora Bora dans l’est de l’Afghanistan, mais que  l’administration Bush avait  choisi de ne pas pousser plus loin et avait  ainsi  permis sa fuite au Pakistan.

« L’ennemi public numéro Un », chef mythique ( ?) de la nébuleuse Al Qaïda,  était crédité  de nombreux et multiples  attentats sanglants (New York, Kuta, Londres, Madrid, Bombay…) et du statut de « héros »  dans de larges franges du   peuple arabe, auréolé de son statut de  « Résistant » aux menées guerrières des Etats-Unis et de l’Otan.

En Europe même, dans les  mois qui suivirent  de l’attentat contre les Twin towers,  les services de l’Etat civil avaient enregistré une très forte augmentation du prénom Oussama donné aux enfants mâles au sein des communautés arabo-musulmanes.

Dans un entretien accordé en mai 2006 au quotidien israélien  Haaretz, Xavier Lemoine, maire UMP  de Montfermeil,   plongeait  dans ses souvenirs  pour raconter que deux mois après les attentats de New York, « la mairie de Montfermeil avait organisé  un festival de dessins dans notre jardin d’enfants et à l’école primaire. J’ai été stupéfait de constater que 20% des enfants, tous musulmans, avaient représenté Oussama Ben Laden en héros culturel » !

Pour autant la « popularité »  de Ben Laden  dans le monde musulman est aussi à relativiser, son extrémisme sanglant étant perçu comme une contre-publicité vivante pour  l’islam, tandis que des mouvements musulmans armés comme le Hezbollah  l’ont accusé nommément de faire le jeu de l’administration américaine.

Est-il nécessaire de rappeler que l’épouvantail Ben Laden, au même titre que les pseudo armes de destruction massive,  servit de justificatif pour envahir l’Irak de Saddam Hussein accusé d’entretenir des liens avec Al Qaïda.  Brent Scowcfrot, proche  conseiller de George Bush lors de la guerre du Golfe, déclara peu après  que le dirigeant  irakien était  au contraire « sur la liste de Ben Laden des personnes à exécuter », en tant que «  dirigeant séculier » du parti Baas  non «  islamique ».

La traque des terroristes commanditaires des attentats du 11 septembre,  justifia également l’invasion de l’Afghanistan en 2001.  Secrétaire général  de l’Alliance atlantique, Enders Fogh Rasmussen s’est félicité de l’élimination de Ben Laden et a précisé, comme il fallait s’y attendre  que  l’Otan poursuivrait cependant  sa mission  et ses opérations militaires  dans ce pays.

Quitter la version mobile