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Gollnisch : le rôle pacificateur indispensable du FN

En marge du drame vécu par la Norvège, Bruno Gollnisch a accordé au site du quotidien Libération un entretien publié hier. Nous le relayons ici.

Libération : Craignez-vous que le profil du tueur d’Utoya, présenté comme nationaliste anti-islam, soit utilisé contre le Front National ?

Bruno Gollnisch : J’ai bien vu la manipulation se profiler. Parmi les commentateurs de cette affaire, un certain nombre sont sincères, d’autres beaucoup plus intéressés. Doit-on dire, après l’affaire Strauss-Kahn, que tous les socialistes sont des agresseurs de femme ? Nous condamnons sans réserve le crime abominable de ce week-end. Si nous étions au pouvoir et qu’il se produisait en France, l’auteur ne reverrait jamais la liberté, et le paierait peut-être de sa vie. Ce n’est pas la première fois qu’on tente de nous salir. On avait déjà essayé d’impliquer l’extrême-droite dans l’attentat de la rue Copernic, où elle n’avait absolument rien à voir. Idem à Carpentras : le FN n’était en rien responsable de cet acte immonde. Il n’y a pas de responsabilité collective.

Libération :Si l’auteur avait été musulman, le FN n’aurait-il pas dénoncé «les dangers de l’islam» ?

Bruno Gollnisch : Je n’ai jamais culpabilisé ou condamné tous les musulmans en raison des agissements de quelques-uns d’entre eux. Il y a, c’est vrai, une interprétation littérale du Coran qui permet à certains de partir en guerre contre les chrétiens, alors qu’une interprétation, même littérale, de la Bible ne permet pas l’inverse. Jamais un forfait aussi abominable n’a trouvé de justification dans la doctrine chrétienne. L’auteur se dit chrétien et conservateur, ce qui est le cas d’un Norvégien sur deux. Il est en revanche assez stupéfiant que personne ne mentionne l’appartenance de son auteur à la franc-maçonnerie.

Libération :Que répondez-vous à ceux qui accusent les partis nationalistes de préparer, par leur discours, le terrain de tels événements ?

Bruno Gollnisch : Je crois que le Front National a un rôle pacificateur, comme toutes les grandes formations responsables de droite nationale, qui ne s’en sont jamais prises à la personne des immigrés. Sans elles, compte tenu de l’exaspération d’un certain nombre de gens vis-à-vis des violences commises par des étrangers, il y aurait sans doute de la frustration, de la vengeance, des actes criminels. Le rôle d’un parti politique est d’exprimer ces tensions dans l’enceinte d’un parlement pour ne pas qu’elles s’expriment dans la rue.

Libération : Anders Behring Breivik a été membre, de 1999 à 2004, du Parti du Progrès, formation national-populiste. En tant que responsable des relations internationales du FN, êtes-vous étonné?

Bruno Gollnisch : Je connais ce parti, mais nous n’avons pas de relations avec lui. Il peut y avoir des fous ou des criminels qui adhèrent à un parti et dont les tempéraments, les inclinaisons, ne soient pas perceptibles. Le parti n’est responsable que s’il tolère des gens comme cela en toute connaissance de cause. Or, l’assassin a quitté ce parti, pas assez radical à son goût.

Libération: Plusieurs de vos soutiens ont été exclus du FN récemment, certains pour avoir affiché des opinions trop radicales à l’heure de la dédiabolisation. Craignez-vous que cet événement ne rende la direction actuelle encore plus intransigeante vis-à-vis de cette catégorie de militants?

Bruno Gollnisch : Ce serait dérisoire. J’espère que ce genre de propagande, dont le caractère mensonger n’échappe à personne, n’aura aucune audience chez nous. Quand on a résisté à toutes les provocations, je ne vois pas pourquoi on intégrerait le fait que telle ou telle idée puisse conduire à des expulsions.

 

 

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