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L’identité selon l’UMP

Le 30 mai dernier, le blog de Bruno Gollnisch prenait position contre le « gender » (théorie du genre), cette fumeuse théorie constructiviste, philosophique et sociologique, qui ne repose sur aucune base scientifique. Née dans les milieux de l’extrême gauche féministe, de la contre culture californienne des années 60, elle est étudiée (dans certains établissements et universités) depuis 40 ans aux Etats-Unis. Elle tente de nous persuader que toute identité différenciée est une construction socio-culturelle, laquelle expliquerait uniquement les différences d’aptitudes entre hommes et femmes. Bref c’est par la pression d’un « fascisme ordinaire sociétal latent », des « autres », de la « famille », des « conventions », de « l’entourage », que nous serait imposée notre identité sexuelle.

Des dizaines de milliers de pétitionnaires, principalement à l’initiative de ecole-déboussolée.org, ont écrit au le ministre de l’Education pour protester contre l’enseignement de la théorie du Genre dans les programmes de Première. En vain.  Luc Chatel, approuvé et soutenu par Nicolas Sarkozy, François Fillon et la majorité des « grands courageux » de l’UMP, a décidé d’imposer l’enseignement de cette théorie, sous la pression d’un lobby homosexualiste… dans lequel ne se reconnaissent d’ailleurs pas, loin s’en faut, tous les homosexuels de France et de Navarre.

Ainsi peut-on lire dans le manuel Hachette consacré à cet « enseignement  du gender que « le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et le contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l’autre. Devenir un individu sexué fait partie intégrante de la construction identitaire. »

Nous le constatons ici, comme dans tous les chapitres qui seront soumis dans les différents manuels scolaires aux lycéens sur cette question, et nous le rappelions fin mai,  il s’agit d’«une attaque en règle contre la loi morale naturelle, rejetant toute signification anthropologique et éthique à la différence naturelle des sexes. Dans ce nivelage, la différence corporelle, appelée sexe, est minimisée, tandis que la dimension purement culturelle, appelée genre, est soulignée au maximum et considérée comme primordiale (…) ».

« Selon cette perspective anthropologique, la nature humaine n’aurait pas en elle-même des caractéristiques qui s’imposeraient de manière absolue : chaque personne pourrait se déterminer selon son bon vouloir, dès lors qu’elle serait libre de toute prédétermination liée à sa constitution essentielle ».« Pour le gender en effet, l’homme et la femme n’ont pas de dynamisme naturel qui les pousserait l’un vers l’autre, seuls les conditionnements sociaux rendraient compte de cette soi-disant inclination. »

Dans la pétition envoyée à M.  Chatel, il est relevé fort justement que cette théorie est une entorse flagrante à la « neutralité », à la « liberté », à la « mission » des enseignants. Ladite pétition cite très opportunément « la fameuse lettre de Jules Ferry aux instituteurs : « Avant de proposer à vos élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Si oui, abstenez-vous de le dire. »

Relevons encore que 80 députés UMP, notamment les membres du courant dit de la Droite Populaire, ont cependant écrit au ministre de l’Education pour manifester le mécontentement des  électeurs devant la diffusion de cette « théorie du genre » dans les lycées.

Démissionnaire de l’UMP ayant rejoint le Parti Radical, Yves Jégo,  a crié au scandale aujourd’hui dans Libération contre cette « droitisation » de certains élus sarkozystes sous la pression du Front National. Il a clairement mis en cause la légitimité même de la Droite populaire. Une affaire qui souligne en effet la fracture grandissante qui se dessine au sein du parti présidentiel.

Comme l’avoue dans ce quotidien M. Jégo : «Je suis d’abord très malheureux pour l’UMP car j’y ai encore beaucoup d’amis qui se sentent caricaturés par la musique lancinante et répétitive de l’intolérance »(sic). Tout cela donne le sentiment que c’est l’ensemble de l’UMP qui s’exprime alors que ce n’est pas le cas. Dans ce contexte, je crois qu’on a intérêt à développer des structures politiques qui permettent à des sensibilités qui ne sont pas celles-là de s’exprimer. La Droite populaire déséquilibre la majorité présidentielle en l’entraînant vers la droite de la droite. C’est une très mauvaise chose. » Si c’est Yves Jégo qui le dit…

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