Le rapport Caspary rappelle avec justesse que le libre-échange n’est pas une fin en soi, qu’il existe des intérêts économiques, sociaux, environnementaux ou moraux qui doivent être défendus et qu’il peut arriver aussi que la mondialisation ne soit pas aussi heureuse que la Commission continue à le croire.
Le problème, c’est que le rapport Caspary croit en l’inéluctabilité de cette mondialisation et, fatalement, dans les vertus du libre commerce mondial, légèrement amendé par quelque régulation à la marge. Or, ce système, tel qu’il est conçu depuis près de 60 ans, s’est montré profondément injuste et pervers. Il faut donc en changer.
La libre circulation généralisée des capitaux, des biens, des services et des personnes a conduit au chômage de masse, aux délocalisations, à la désindustrialisation, à la pression sur les salaires, à la spéculation sans frein et, finalement, que vous le vouliez ou non, à la crise mondiale sans précédent que nous vivons aujourd’hui.
Nous ne serons pas, dans un proche avenir, compétitifs vis-à-vis de pays qui usent et abusent de leurs avantages comparatifs, ne respectent pas leurs engagements internationaux ou pratiquent le dumping et la contrefaçon. La guerre commerciale mondiale est déloyale; nous devons rétablir les nécessaires protections au maintien de nos systèmes économiques et sociaux.