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Désindustrialisation : les années Sarkozy

Le site du  Monde consacrait un article le  3 octobre aux « revers industriels du quinquennat de Nicolas Sarkozy », une tendance  que le candidat de l’UMP en 2007  entendait inverser. La journaliste Pauline Turuban relève d’ailleurs qu’ « on peut s’attendre à ce que l’industrie reste un axe prioritaire de la campagne à venir. Le projet de l’UMP pour 2012, en cours d’élaboration, évoque la nécessité pour notre pays de réagir avec énergie pour sauver  nos industries, indispensables au maintien de notre niveau de vie et de nos emplois. Mais le chef de l’Etat a certainement perdu de sa force de conviction dans le domaine » est-il noté.

 Le Monde égrène ainsi la triste litanie d’une France en voie de désindustrialisation complète, illustrée par la fermeture lundi,  ô combien symbolique,   du «  dernier haut-fourneau lorrain en activité (…) sur le site de Florange (Moselle)». « Arcelor Mittal et le ministre de l’industrie, Eric Besson , assurent qu’il ne s’agit que d’une fermeture temporaire, et brandissent comme garantie la perspective d’un projet de reclassement de grande ampleur. Mais le scepticisme domine chez les 3 000 salariés, les syndicats et les élus locaux. Chez Arcelor Mittal, on a déjà fait les frais de déclarations de soutien à l’industrie, non suivies d’effet, de la part de l’exécutif. La fermeture de l’aciérie de Gandrange est encore dans tous les esprits. »

  Pourtant , « avant son élection, Nicolas Sarkozy s’est positionné en adepte du volontarisme industriel. En campagne, le futur président de la Républiquesurveille de près le plan de restructuration drastique d’Airbus, Power 8, qui prévoit 4 300 suppressions d’emplois en France et la cession du site Airbus de Méaulte (Somme). Un plan qui sera mis en œuvre une fois le chef de l’Etat parvenu à l’Elysée. De même, Alcatel-Lucent a annoncé près de 1 500 suppressions de postes en 2007, 400 en 2008 et 850 en juillet 2009. Les syndicats affirment qu’avant son élection, en mars 2007, Nicolas Sarkozy s’était pourtant engagé à agir  sur les suppressions d’emplois de l’équipementier télécoms. »  

Et l’article de citer encore les cas  «de Michelin à  Toul (800 salariés) en Meurthe-et-Moselle, où  Nicolas Sarkozy avait annoncé la création d’un centre industriel sur le site à l’horizon 2011, dont on n’a plus jamais entendu parler »  et l’année noire » de  2009 avec « l’annonce des fermetures des  usines Continental, à Clairoix (où  la moitié des salariés attendrait toujours que les  promesses de reclassement soient honorées) , et Molex, à Villemur-sur-Tarn »,

 « Nicolas Sarkozy est-il encore indiqué,  a insisté, le 27 septembre, lors d’une visite d’usine à Compiègne : Mon devoir de chef de l’Etat c’est d’abord de penser aux ouvriers (…) qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l’Etat.  »

 Une posture qui ne trompe plus grand monde car elle supposerait comme préalable  que le gouvernement ait  encore la main sur le devenir de notre économie alors qu’il a abandonné de larges pans de notre souveraineté à l’Europe de Bruxelles.

Car cette désindustrialisation, comme l’a relevé Bruno Gollnisch,  puise aussi  sa source dans la soumission de la France  aux  principes régissant le commerce mondial comme ceux de l’Union européenne qui prévoient la libre circulation des biens et des personnes et la liberté d’installation des individus comme celle des entreprises qui entraînent  notamment la délocalisation de nos usines. Et ce, avec la bénédiction de l’Europe bruxelloise, puisque  « la légalité européenne »  est du côté de ceux qui prennent la liberté de délocaliser et non du côté des gouvernements qui esquisseraient quelques règles  protectionnistes…

 Nous le rappelions sur ce blog,  depuis 1980, la France a perdu environ deux millions d’emplois industriels. En 2009 avec la crise, le rythme s’est accéléré, avec quelque 200.000 emplois détruits en plus.  Entre 1980 et 2007,  la contribution de l’industrie à la richesse nationale est passée de 24% à 14% et, sur cette période, ses effectifs ont fondu comme peau de chagrin, passant de 5,32 millions à 3,41 millions –soit une baisse de 36% de ses effectifs, selon les estimations de la direction du Trésor.

 

 

 

 

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