Pour ce qui est de La France noire, l’article de Direct Matin pointe la volonté des auteurs d’éviter tout manichéisme ; «nourri par de nombreux documents inédits, l’ouvrage raconte une histoire à la fois politique et culturelle :de l’abolition de l’esclavage (1848) à l’arrivée d’Audrey Pulvar à la tête du journal de France 3 ». Annonce pour le coup plus consensuelle que celle qui consisterait à pointer « l’arrivée » de Dieudonné au théâtre de La main d’or !
Pour M. Blanchard, « il existe bien une histoire «propre» aux Noirs de France. Or cette approche historique est nouvelle en France. Elle s’inscrit dans la droite ligne des black studies anglo-saxonnes, ce mouvement universitaire né aux Etats-Unis dans les années 1960 lors de la lutte des Noirs pour leurs droits civils. Les étudiants afro-américains pensaient alors que la défense de leurs intérêts passait aussi par l’étude historique de leurs propres racines et la création de départements de recherche spécialisés. »
« Cependant, si un travail de recherche sur l’histoire noire s’imposait en France, ce n’est pas dans le sens d’une revendication black, estime Pascal Blanchard. C’est surtout parce que, dans ce domaine, la mémoire est allée plus vite que l’Histoire. Nos élites ont produit un non-savoir. Il y a des mythes à briser des deux côtés, pense-t-il. Il faut ainsi rappeler, d’une part, que l’arrivée des Noirs en France n’est pas une immigration récente :ils sont là depuis le XVIIIe siècle !», rappelle l’historien. »
En effet, ce qui est récent remarque Bruno Gollnisch , ce ne sont pas les liens existant entre la France et l’Afrique, la présence au sein de la communauté nationale de nos compatriotes des Antilles et de Guyane; Français ultra-marin que le FN a toujours considéré comme des Français à part entière et qui, d’Alexandre Dumas à Jules Monnerot, ont participé à notre génie national.
Ce qui a bouleversé la donne note le député européen frontiste, c’est la mise en place d’une immigration de peuplement en provenance notamment du continent africain. C’est bien ce phénomène qui explique selon nous ce constat de Pascal Blanchard rapporté ici, à savoir qu’ « aujourd’hui l’acceptation des minorités visibles -majoritaires dans de nombreux quartiers,NDLR- a atteint un de ses niveaux historiques les plus bas»…
Reconnaissons les vérités énoncées par le chercheur du CNRS qui estime « que les générations issues des migrations africaines et d’outre-mer ont trop construit leur imaginaire historique sur la souffrance et le malheur». « Il faudrait cesser d’affirmer que les tirailleurs sénégalais ont servi davantage de chair à canon que les Bretons, les Corses ou les Occitans. Comme on n’avait pas confiance en eux, ils étaient sur l’arrière-front et ne se sont pas beaucoup battus.»
« De la même façon, Pascal Blanchard considère que la «mémoire noire» a eu tendance à ne retenir que les figures qui lui convenaient ». M Blanchard aurait pu évoquer la trajectoire de l’intellectuel martiniquais Frantz Fanon, collabo actif du FLN en pleine guerre d’Algérie, mais il cite le nom de Gratien Candace (photo), dont «tout le monde a oublié l’histoire ! ». Membre de la Gauche radicale , M. Candace vota en effet les pleins pouvoirs au Maréchal Philippe Pétain le 10 juillet 1940 (comme l’ensemble des élus de son parti et 544 … des 569 parlementaires ayant participé au vote) et il fut sous l’Occupation, membre du Conseil national instauré par Vichy. Une mémoire sélective et une posture victimaire qui ne sont pas, il est vrai , l’apanage de membres de la « communauté noire de France ».