Les journalistes font ainsi actuellement des gorges chaudes d’une « information » rapportée par le journaliste Jean-Baptiste Malet, dans son livre très partial, « Derrière les lignes du Front » (aux éditions gauchistes Golias), selon laquelle le Conseiller régional FN du Nord-Pas-de-Calais , Paul Lamoitier, de son métier grossiste dans le commerce de la viande, distribue également de la viande halal. A la suite de nombreux sites de la blogosphère et des Inrocks, Ariel Wiezmann a notamment évoqué cette affaire hier sur Canal plus.
Un « scoop » censé mettre en porte-à-faux Marine Le Pen au motif que celle-ci avait alerté l’opinion sur le scandale qui a touché la chaine de restauration Quick, qui avait imposé ce type de nourriture à l’ensemble de sa clientèle. Si le FN entend lutter contre cette dérive insupportable, il n‘entend pas obliger les mahométans vivant dans notre pays de consommer chez eux ou dans leurs restaurants spécialisés des produits contraires à leurs interdits alimentaires, pas plus qu’il ne milite pour l’éradication des épiceries casher!
Bref, M. Lamoitier ne fait que « répondre à la demande » a-t-il été logiquement expliqué à la presse par l’entourage de la présidente du FN. Ce qui n’est pas en contradiction non plus avec le refus de Marine, le 8 novembre dernier, lors d’une Commission permanente du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais où elle siège aux côtés de Paul Lamoitier, d’accorder une subvention régionale –c’est-à-dire avec nos impôts- à une boucherie spécialisée dans le halal.
Autre polémique, celle entourant le voyage de Marine aux Etats-Unis, principalement à l’aune de ses rencontres avec des représentants d’Israël et/ou du puissant lobby juif américain. Changement radical de registre cette fois ci puisque de « fourrier des barbus », la présidente du FN est présentée par certains comme ayant des tendresses secrètes pour les menées du nouvel ordre mondial au Moyen-Orient, de par sa collusion supposée avec « l’entité sioniste. »
Suite a la rencontre de la candidate national avec l’ambassadeur de l’Etat hébreu Ron Prosor, le président Crif, Richard Prasquier, a tenu cependant à rassurer ses amis de l’Etablissement: «il n’y a pas eu la volonté du gouvernement israélien d’établir de contacts avec Marine Le Pen, il n’y a pas de page tournée et ce n’est certainement pas à Madame Le Pen de décider quand il sera temps de tourner cette page: certainement pas, en tout cas, tant qu’elle n’aura pas clairement désavoué les années marquées par l’antisémitisme et les petites phrases ignobles par lesquelles son père s’est rendu si tristement célèbre.»
Le porte-parole francophone du ministère des Affaires étrangères israélien, Ygal Palmor, rapporte le site communautaire Guysen.com, a également réaffirmé que « la position d’Israël vis-à-vis du FN n’avait en aucun cas changé ». Un ostracisme anti-national est-il expliqué plus ou moins explicitement ici ou là, qui tient largement au refus du FN de s’aligner sur les oukases israélo-américaines et atlantistes au Moyen-Orient. Bruno Gollnisch a eu de nombreuses occasions de le rappeler sur son blog ces derniers mois, cette politique là, le Mouvement national l’estime non seulement dangereuse, mais contraire aux intérêts de la France.
Enfin, un blog lié au Monde, Droites extrêmes, rapporte que « le voyage de Marine Le Pen aux Etats-Unis ne s’est pas arrêté à New York » puisque la présidente du Front national a rencontré « à huis-clos » le 5 novembre, à Palm Beach, en Floride, un « homme d’influence particulièrement influent ». En l’espèce, William J. Diamond, « l’un des directeurs de la Palm Beach Synagogue», un soutien du candidat à la primaire Républicaine, l’afro-américain ultraconservateur Herman Cain, « un proche de l’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani » et « cadre de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), structure qui se présente comme un lobby pro-Israël américain ».
« Au menu de la discussion, indique encore cet article, Islam, révolutions arabes, immigration. Sur ce dernier point Louis Aliot indique que les gens rencontrés en Floride sont sur les positions du FN, voire pires ».
Le FN ne proposant pas la politique du pire, mais cherchant au contraire à l’éviter, cette formulation est un peu étrange, mais il s’agit surtout de rappeler cette évidence, à savoir que les dirigeants du FN, à commencer par celui qui l’a présidé pendant près de quarante ans, Jean-Marie Le Pen, ne se sont jamais interdits de dialoguer avec quiconque. Sans perdre le nord.