Dans le même ordre d’esprit, l’UMP s’applique à empêcher toute réelle représentation du corps électoral dans les assemblées. Les dispositions législatives visant à priver les électeurs frontistes, mais pas seulement eux, d’élus dans les exécutifs ont été renforcées depuis 2007 et la proportionnelle, déjà réduite à la portion congrue, est en voie d’éradication complète.
Bruno Gollnisch le rappelait lors de son intervention sur le thème du « déclin de la démocratie française » aux « Journées d’été » de Marine Le Pen à Nice le 10 septembre, même dans les élections régionales « où l’élément de proportionnalité a donné lieu à des développements politiques tout à fait intéressants », il est « sans cesse contrebattu par la création d’une prime de 25 % au vainqueur, ne correspondant en réalité à aucun suffrage d’électeurs. »
Et « la réforme que messieurs Sarkozy et Hortefeux ont concoctée et qui devrait entrer en vigueur en 2014 sera pire encore : une gigantesque usine à gaz dans laquelle on fusionnera soi-disant les conseils régionaux et les conseils généraux. On élira au niveau de cantons – dont le nombre sera diminué de moitié pour en augmenter la superficie et la population – ces nouveaux élus locaux. Et tout élément de proportionnelle a disparu, en dépit des assurances qui nous avaient été données à l’époque par les intéressés place Beauvau. »
Dans ce climat, Marine Le Pen a tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés qu’elle rencontre à réunir les 500 parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Elle sera d’ailleurs présente au Congrès des maires de France (du 22 au 24 novembre) à Paris. Si la liste des parrainages doit être présentée le 16 mars prochain au plus tard, la présidente du FN a rappelé que cet écueil s’explique directement par l’absence de confidentialité desdits parrainages, ces derniers étant publiés au Journal Officiel. Députés, sénateurs, conseillers généraux, conseillers régionaux, et en premier lieu les maires refusent de plus en plus de signer « pour ne pas avoir d’ennuis », « à cause de pressions » et de « chantages aux subventions. »
La publicité des signatures est bien l’obstacle numéro un comme on le constate à l’étude des résultats des dernières élections sénatoriales. Dans les 30 départements métropolitains hors Île-de-France concernés par le scrutin, le FN a triplé ses voix de grands électeurs par rapport à 2001, passant de 300 à 1.031.
En charge du dossier des parrainages, Dominique Martin a prédit que sur les 44.000 élus pouvant soutenir un candidat, « seuls 10.000 le feront l’an prochain », soit moins qu’en 2007. « Le gâteau se réduit mais pas le nombre de candidats », souligne-t-il. Dans les faits précise encore le cadre frontiste, il y aura donc 33 000 maires qui « par lâcheté » refusent de donner leur signature à quelque candidat que ce soit.
Ses pressions de l’UMPS sur les élus ruraux, les propos de Monsieur Copé, les réformes électorales décidées en haut lieu, ne sont finalement que l’application, mais est-ce bien surprenant ?, des consignes d’ostracisme des officines mondialistes à l’encontre du Mouvement national. Elles ont été confirmées par Guy Arcizet, élu en septembre 2010 Grand sachem du Grand Orient de France (GODF).
Le « Grand maître » de cette secte anti-nationale n’entend pas apparaître comme celui qui aura contribué à œuvrer à la « dédiabolisation » du FN et de sa candidate. Il a donc rappelé que si les neuf loges du Grand Orient inviteront comme de coutume les principaux candidats à la présidentielle, Marine Le Pen sera exclue de ces agapes intellectuelles fraternelles et ne foulera pas le sol du temple de la raison.
Le FN, a-t-il clamé sur Europe 1, reste un parti « anti-Républicain » : « je n’accepterai pas sous mon mandat de voir Marine Le Pen traverser le grand hall de la rue Cadet. Ce serait un symbole lourd, une reconnaissance républicaine du FN alors qu’ils sont en train de chercher à blanchir leurs racines anti-républicaines » (sic).
« Nettoyage » dont la maçonnerie aurait bien besoin pour redorer, autant que faire se peut, son blason, à l’image des derniers scandales qui ont secoué une obédience concurrente, la Grande Loge nationale de France (GLNF). Quant à l’affaire de prostitution franco-belge, où des parties fines auraient été organisées au Carlton de Lille –voir notre article publié hier- le fils de la lumière Guy Arcizet a été contraint d’avouer qu’elle impliquait « trois ou quatre frères ». Selon L’Express, René Kojfer, membre du Grand Orient, chargé des relations publiques au Carlton, aurait fourni aux clients de l’hôtel des filles du réseau de Dodo la Saumure.
Mais certes, le plus important reste bien de détourner les Français du vote FN en les obligeant à se tourner vers une vertu incarnée si parfaitement par les « partis républicains »…