Hélas, rapportait l’Afp et L’Express en octobre, « Le Mur pour la Paix est régulièrement vandalisé (…). Des touristes viennent aussi écrire leur nom et la date de leur passage sur (cette structure) », ce qui accentue certainement son caractère « babélien » mais ne retranche rien à son « esthétique » pour le moins sujette à caution…
Beaucoup de parisiens considèrent en effet cette « oeuvre » comme une incongruité ratée. Un avis que nous partageons et qui est aussi celui de Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris et collègue de Bruno Gollnisch au Parlement européen. Son opposition aux lubies de grands architectes du couple Halter lui a valu d’être attaquée en justice par ces derniers « pour « diffamation ». En octobre, Mme Dati comparaissait devant le tribunal correctionnel de la capitale et le procureur avait jugé les dires de Rachida Dati «désagréables, mais pas diffamatoires». L’ex ministre de la Justice, qui a fait appel de sa condamnation, a finalement été condamnée aujourd’hui à une amende de 2 000 euros avec sursis, 4 000 euros de dommages et intérêts au couple Halter, ainsi que 3 000 euros de frais de procédure.
« Dans une pétition figurant depuis le 30 mars sur le site de sa mairie » indiquait L’Express, « Rachida Dati invitait ses administrés à se mobiliser pour obtenir le démontage immédiat du Mur pour la Paix, qui obstrue la perspective classée de l’Ecole militaire à la Tour Eiffel, en violation de la loi. Rachida Dati allait même plus loin, se disant choqué(e) par les méthodes et les déclarations mensongères de M. et Mme Halter, en vue d’obtenir la pérennisation de leur création sur le Champ-de-Mars (…), occultant systématiquement le caractère illégal de ce mur. » C’est la lecture de ce texte qui a décidé les époux Halter à partir en croisade contre Mme Dati.
Saluons en tout cas, malgré nos fortes divergences politiques, la détermination de Mme Dati, son combat pour la défense du bon goût et de notre patrimoine. Ce qui est d’autant plus méritoire qu’elle prend à rebrousse-poil une « vigie » du Système, Marek Halter, membre fondateur de SOS racisme et grand ami de Nicolas Sarkozy qui lui a remis en juin 2008 les insignes d’officier de la Légion d’honneur.
Certes, le journaliste français Piotr Smolar dans un article qu’il lui a consacré dans la revue XXI (octobre 2008), estimait que M. Halter, personnage « fascinant », était « un bonimenteur » faisant « un usage esthétique du mensonge », pointait ses amitiés sulfureuses, politiques et financières, ses trous de mémoire. Il rappelait aussi qu’il fut soupçonné par la DST d’être «un agent des services israéliens», qui de ce fait s’opposa à son obtention de la nationalité française. Il a donc fallu à l’époque que Lionel Stoléru et Simone Veil, alors membres du gouvernement, pèsent de tout leur poids pour qu’il l’obtienne…
Bref, Rachida Dati s’attaque à une construction dont le message est a priori…inattaquable puisqu’il est centré sur les thèmes de la « mémoire », de « l’écriture » et du « futur » comme l’ont expliqué alors M. et Mme Halter qui invitaient les parisiens et les touristes à glisser dans les interstices du mur, comme dans celui du temple de Jérusalem, leurs missives et leurs vœux. Un symbole du projet des internationalistes et de la droite humaniste suffisamment clair pour qu’il se passe plus avant de commentaires.