Quant à l’Institut pour la justice (IPJ), que ses détracteurs accusent de camper sur des positions très dures, dignes de la « droite américaine » (sic), sa vidéo bouleversante, le témoignage d’un policier, Joël Censier, qui raconte comment son fils a été massacré par une bande de racaille et dénonce le laxisme de la justice, a été visionnée plus de cinq millions de fois! «Ce coup de gueule précise Le Monde, se termine par un appel à signer le Pacte 2012 de l’Institut pour la justice (IPJ), pour obliger les candidats à l’élection présidentielle à nous écouter. »
L’IPJ se veut un réseau « apolitique » et son délégué général, Xavier Bébin, qui ne souhaitait pas voir son nom apparaître sur le blog de Bruno Gollnisch –nous avions fait état en mai 2010 de l’étude de l’IPJ sur le coût de la délinquance- récuse tout lien avec « l’extrême droite ». Le Monde précise tout de même sa proximité avec la majorité présidentielle, notamment avec «Jean-Paul Garraud (UMP), figure de la Droite populaire ». Et qu’en 2009, » l’institut, qui avait à peine deux ans d’existence, avait réussi un premier tour de force en organisant, au Palais-Bourbon, un colloque sur le projet de loi pénitentiaire, sous le patronage de la garde des sceaux de l’époque, Michèle Alliot-Marie, et de Jean-Paul Garraud, rapporteur du texte ».
Bien sûr la « droite » n’a pas le monopole de la pétition et une particulièrement tordue circule actuellement –rapportée notamment par Rue 89– visant à « (exiger) que le gouvernement français renonce » au transfert des cendres du général Marcel Bigeard, décédé en juin 2010, à l’hôtel des Invalides à Paris. Une « initiative » jugée « historiquement infondée, politiquement dangereuse et humainement scandaleuse ». Pétition qui a recueilli d’ores et déjà les signatures d’anciens terroristes du FLN, mais aussi du Président d’honneur du Mrap, Mouloud Aounit, de l’ex ministre communiste Anicet le Pors, du secrétaire national du PC, Pierre Laurent, du député écolo-gauchiste Noël Mamère, du président de la LDH, Pierre Tartakowsky…
« Après la loi du 23 février 2005 sur la colonisation positive , poursuit l’article, après les stèles de Marignane et d’ailleurs honorant la mémoire des membres de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), le transfert des cendres de Bigeard aux Invalides relève de la falsification historique, explique ce collectif. Marcel Bigeard avait souhaité que ses cendres soient dispersées au-dessus de Dien Bien Phu, le camp retranché des troupes françaises au Vietnam, pour « rejoindre ses camarades tombés au combat en mai 1954. Toutefois, les autorités vietnamiennes ont refusé d’accéder à son vœu.»
Héros de la guerre d’Indochine et d’Algérie, l’extrême gauche et le FLN reprochent à Bigeard d’avoir été « un acteur de premier plan des guerres coloniales, un baroudeur sans principes, utilisant des méthodes souvent ignobles ». Il dénonce aussi les propos de ce dernier en juillet 2000, selon lesquels la torture en Algérie était un « mal nécessaire » pour « obtenir des infos », faire avouer rapidement les poseurs de bombes avant que celles-ci ne frappent les populations civiles. Il précisait qu’il s’agissait d’une « mission donnée par le pouvoir politique », mais a démenti l’avoir pratiquée lui-même. Si le FLN a été vaincu militairement par l’armée française, les paras de Bigeard ont largement contribué au succès de la bataille d’Alger qui a permis d’ éradiquer le terrorisme de la ville.
Pour autant, ce « collectif » ne se trompe pas quand il pointe « une manœuvre politicienne » derrière le transfert aux Invalides des cendres du général « orchestrée par le ministre de la Défense (Gérard Longuet), dont le passé d’extrême droite est connu ». Il s’agit bien d’un nouveau clin d’œil à l’électorat droitier, que M. Guéant n’est pas le seul à distribuer actuellement !
La remise lundi, aux Invalides par Nicolas Sarkozy des insignes de grand-croix de la légion d’honneur à Hélie Denoix de Saint Marc, grand résistant, grand soldat, officier du 1er REP qui rallia le putsch de généraux à Alger en 1961, s’inscrit aussi dans cette même optique.
Mais pour aller jusqu’au bout de sa logique, nous attendons la signature par les « durs » de l’UMP de la pétition demandant au président de la République de « reconnaître l’entière responsabilité de l’Etat dans le génocide des Français d’Algérie et des Harkis ». Un génocide qui, s’il « a commencé avec la rébellion en 1954, s’est exagérément intensifié à partir de la Déclaration générale du 18 mars1962, date à laquelle, l’armée française a reçu l’ordre formel de ne plus combattre les terroristes du FLN mais, intensifiant la traque, sans répit et sans pitié, de la résistance française naissante, en Algérie n’épargnant, jamais, ni les enfants ni les femmes ni les vieillards (http://www.petitionenligne.fr/petition/reconnaissance-de-letat-francais/1897) »
.