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Pourquoi les électeurs du FN n’ont plus confiance en Sarkozy

Un nouveau complot américain contre notre pays  comme l’affirment certains ? « La France a été le pays le plus sévèrement menacé lundi 5 décembre par l’agence de notation Standard & Poor’s, qui envisage d’abaisser de deux crans la note attribuée à sa dette, actuellement « AAA », sur fond de croissance décevante » indique aujourd’hui une dépêche de l’Afp. Une dégradation inéluctable pronostiquait Marine Le Pen et qui ne devrait pas arranger la cote de Sarkozy et de son gouvernement. Car si la majorité présidentielle aime snober le FN du haut de ses compétences économiques auto-proclamées, les faits sont têtus : l’UMP au pouvoir a fait passer en quatre ans, la dette de la France de 63 à 86% du PIB et porté son déficit annuel à près de 10%, explosant au passage les critères de Maastricht… Selon le tout dernier sondage LH2/Nouvel Obs publié hier, François Fillon enregistre son score le plus bas en terme de popularité depuis son accession à Matignon en 2007 (52% d’opinions négatives, + huit points), tandis que Nicolas Sarkozy récolte 58% d’opinions négatives (+3 points).

 « Après une remontée significative des opinions favorables en novembre (+5 points), la popularité de Nicolas Sarkozy semble marquer le pas. » « La prise de recul du Président de la République à l’égard des affaires intérieures ne paraît pas lui apporter de gratification de même que le retour du gouvernement sur les thématiques sécuritaires ne suscite pas de bénéfices particuliers » souligne LH2.

 Ces thématiques sécuritaires censées séduire l’électorat frontiste sont appréhendées par ces derniers pour ce qu’elles sont : des leurres. Quel crédit accorder à l’UMP qui propose aux Français à quelques mois des élections des solutions (inspirées en partie de celles du FN) tout en ayant depuis 2002 appliqué quasi systématiquement une politique contraire ?

 D’autant que ces thématiques là sont systématiquement brouillées par des messages pour le moins contradictoires. A ce titre la réponse dilatoire de François Fillon rejetant la demande de Marine Le Pen  de garantir l’anonymat des élus qui parrainent un candidat à l’élection présidentielle est un modèle d’hypocrisie.

 Bruno Subtil,  Secrétaire départemental FN de l’Aube, à l’occasion de deux journées de mobilisation militante dans le cadre des « Week-ends Bleu Marine » le confiait au quotidien Est Eclair (article paru hier lundi), « nous sommes très très loin des 500 signatures ». Il a rappelé qu’ « en 2007 près d’un quart des élus qui s’était engagé à donner leur signature n’ont pas donné suite » et que si en 2002, une quinzaine d’élus avaient parrainé la candidature de Jean-Marie Le Pen dans l’Aube, en 2007, ils étaient huit… Et Bruno Subtil de préciser encore : « Nous avons contacté la moitié des maires du département. Une moitié nous a dit je vais voter pour vous en 2012. Mais ils ne nous donneront pas leur signature de peur qu’on leur reproche ». Des difficultés faut-il le préciser, que les frontistes mobilisés pour chercher des parrainages rencontrent sur l’ensemble du territoire.

 Enfin, au-delà même des difficultés faites par l’UMP à la candidate du FN pour trouver ses signatures –tâche épuisante, chronophage et couteuse financièrement- la partie de l’électorat frontiste susceptible de voter Sarkozy est surtout écœuré par les attaques dont elle fait l’objet de toute une frange de l’UMP, tant il est vrai qu’un Claude Guéant ou qu’un Xavier Lemoine ne sont pas les seuls, loin s’en faut, à s’exprimer.

 Il y a encore une majorité de ministres et d’élus sarkozystes pour affirmer que l’immigration est une chance pour la France, qu’il faut y recourir pour pallier notamment au problème des retraites. Bref qu’il est dans l’ordre des choses que nous demandions aux étrangers de faire des enfants à notre place ce qui revient à terme à substituer une population à la nôtre. Ces mêmes sarkozystes affirment d’ailleurs que le FN prône la haine au motif qu’il souhaite l’inversion des flux migratoires…

 Pareillement, l’electorat droitier se rappelle peut être comme Bruno Gollnisch,  que c’est l’actuel chef de l’Etat qui a supprimé en catimini « la double peine » qui permettait en toute logique d’expulser un criminel étranger du territoire national une fois sa peine exécutée.

Les plus informés savent aussi que la loi sur les peines planchers -qui peuvent être assorties en tout ou partie du sursis ce que l’on ne dit pas…- est sans effet puisque le texte comporte une dérogation de « circonstances exceptionnelles » systématiquement appliquée par les juridictions (loi du 10 juillet 2007). Last but not least, c’est ce gouvernement Fillon qui a passé de un a deux ans la durée d’emprisonnement qui peut être prononcée sans que le condamné ne mette un seul jour les pieds en prison (loi pénitentiaire).

 Ces quelques exemples démontrent la profondeur du fossé entre les aspirations du peuple et la politique de l’UMP.

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