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De la révolte de « la France des invisibles » à la « Révolution patriotique »

Sous la plume de Françoise Fressoz et Thomas Wieder, le quotidien Le Monde (édition du 6 décembre) a publié un long article fort intéressant sur cette « France d’à côté » qui « ne se sent plus représentée ». A dire vrai, les études présentées ici, réalisées par des universitaires de gauche, sur la France qui « se fissure », victime d’un « abandon démocratique » ; cette « France des invisibles » cette « France d’à côté », « qu’on n’entend pas, dont on ne relaie pas les colères et qui se sent de moins en moins représentée » n’est pas étrangère au Front National. FN qui est la seule formation politique à prendre en compte ses souffrances silencieuses et ses frustrations légitimes. Ce que le géographe Christophe Guilluy, auteur de « Fractures Françaises » résume de manière un peu lapidaire en affirmant que « les milieux populaires sont ceux qui ont été les plus exposés à la mondialisation et au multiculturalisme. Or on ne les a pas armés pour.»

« La crise de la dette explique cet article a un effet ravageur : elle sape la légitimité des gouvernants qui semblent courir derrière les marchés (…). L’idée prévaut que c’est une dette pharaonique, qui ne peut trouver de solution dans le cadre économique actuel. Pour rompre le nœud, il faut trancher. Pour beaucoup, cela passe par la sortie de l’euro , observe le sociologue Alain Mergier (directeur associé de l’Institut Wei, NDLR). Chez les ouvriers et les employés, plus de la moitié des électeurs souhaite la disparition de la monnaie unique, alors que ce sentiment n’est partagé que par un tiers de l’ensemble de l’électorat. »

« M. Mergier explique que s’est installée l’idée que deux France suivent des chemins opposés. Une partie de la société a le sentiment qu’elle fait marche arrière parce que l’autre fait marche avant (…) Ce sentiment de faire marche arrière, combien sont-ils au juste à le partager ? Jusqu’au milieu des années 2000, on pouvait dire que c’était l’apanage des milieux populaires, répond M. Mergier. Grosso modo la France du non, celle qui avait voté non aux référendums européens de 1992 et 2005, parce qu’elle se sentait perdante dans la mondialisation (…).»

 Alors, et c’est ici une interrogation majeure, « Que fera, en 2012, cette France qui se sent reléguée, à tous les sens du terme ? Pour qui voteront ces quelque 40 % d’électeurs qui affirment aujourd’hui ne se reconnaître ni dans la gauche ni dans la droite ? Le vivier est stratégique : si elles ne sont pas reconquises, ces quelque 16 millions de voix peuvent se réfugier dans l’abstention ou le vote Front National ». « Bouder les urnes devient de plus en plus une façon de sanctionner l’offre politique » relevé la sociologue Anne Muxel, même s’il s’agit d’une attitude ajouterons-nous, qui permet surtout au Systéme de se maintenir en place….

«  Politiquement, il s’est produit quelque chose dans cet électorat, un point de rupture, soulignent Alain Mergier et Jérôme Fourquet (de l’Ifop) qui, par des chemins différents, en sont arrivés à la même conclusion : pour une partie de l’électorat populaire, le vote FN n’est plus un vote de sanction ou d’avertissement mais un vote d’adhésion. »

Ouvrons ici une parenthèse pour rappeler que l’étude publiée par la Fondation Jean-Jaurès (liée au PS), intitulée justement « Le point de rupture », supervisée  par MM. Mergier et Fourquet et que nous évoquions fin août, insistait sur l’adhésion des classes populaires au discours du FN sur les insécurités (physique, économique, sociale). «L’effet d’attraction produit par le discours de Marine Le Pen s’explique par un fond commun de représentations structuré par un sentiment général d’ insécurisation » était-il relaté. « La tension sociale est réelle, la révolte et la colère sont à leur comble parmi les ouvriers et le sentiment d’injustice gagne du terrain parmi la classe moyenne ».

« (…). L’idée se répand selon laquelle le pouvoir réel et effectif serait non plus aux mains des politiques mais des marchés financiers, pendant que l’image d’un pouvoir sans partage détenu par l’oligarchie financière et confisqué à la sphère politique s’impose dans les milieux populaires. Marine Le Pen en dénonçant le carcan de la construction européenne et en défendant ardemment un retour au franc rencontre un public conquis. »

 Quant à l’article du Monde, il cite encore pour conclure le directeur de Viavoce, François Miquet-Marty, « le grand danger de la période a un nom : le populisme. »

 Un « grand danger » pour qui ? Assurément pour le microcosme note Bruno Gollnisch, pour cette classe politique qui a échoué dans la mission sacrée qui devait être la sienne à savoir protéger notre peuple et assurer un avenir à notre nation.

 Laissés sans protection face à la mondialisation anarchique et aux ravages du capitalisme spéculatif, tiers-mondisés, menacés dans leur identité et leur souveraineté par la crise et l’immigration sauvage, les Français n’en peuvent plus. Ils ne brûlent pas de voitures, ne saccagent pas le mobilier urbain, n’attaquent pas les policiers ou les pompiers, mais ils sont à bout. Sont-ils mûrs pour le grand sursaut, le redressement national, pour la Révolution patriotique appelée de ses vœux par Marine Le Pen et le FN ? A nous de les en convaincre car le temps nous est compté.

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