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Syrie : la stratégie de la terreur

Alors que 153 observateurs de la Ligue Arabe sillonnent le pays, les violences ne faiblissent pas en Syrie. Rappelons que depuis le début des affrontements, il ya plus de neuf mois, l’ONU estime à 5000 morts, le bilan de cette révolte. Les terroristes islamistes téléguidés par le Qatar et l’Arabie saoudite –des opposants syriens sont également entraînés par les services secrets de puissances atlantistes en Turquie…- ont déclenché une nouvelle phase dans la stratégie de la terreur en recourant désormais aux attentats suicides. Samedi soir, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) basé en Grande-Bretagne, onze soldats de l’armée régulière ont été abattus et 20 autres blessés à Basr al-Harir, dans la province de Deraa (sud). Quelques heures auparavant, des dizaines de milliers de personnes, scandant à l’issue de la cérémonie des slogans de soutien au pouvoir syrien, ont participé aux funérailles des 26 victimes et 63 blessés de l’attentat perpétré la veille à Damas à la mosquée Hassan à Midane.

C’est dans ce quartier historique et touristique du centre de la capitale qu’un un kamikaze s’est fait exploser vendredi. Samedi toujours, dans la ville de Homs, une roquette a été tirée sur un quartier où les habitants défilaient avec des bougies à la mémoire des victimes de l’attentat, faisant quatre morts et de nombreux blessés.

De manière peu convaincante, le Conseil national syrien (CNS), soutenu par Washington, ses alliés des dictatures du Golfe, les pays de l’Otan, et qui regroupe la très grande majorité des courants de l’opposition au régime , dont les Frères musulmans, a vu dans cet attentat la main du pouvoir.

Pour l’homme de la rue qu’il soit favorable à Bachar ou partisan  pacifique d’une alternative politique au pouvoir en place, ces attentats sanglants sont le fait des extrémistes  religieux armés par l’étranger, et ont pour objet de déstabiliser encore un peu plus le régime laïc autoritaire de Bachar al-Assad puisque ce dernier jouit toujours du soutien de la grande majorité du peuple. Syriens qui refusent en effet de voir la Syrie sombrer dans une  guerre civile  intercommunautaire qui provoquerait l’éclatement du pays…un scénario auquel certains travaillent depuis longtemps comme nous le relevions dernièrement.

Une peur, nous confiait un couple d’amis syriens de confession chrétienne vivant à Damas et qui gardent un regard critique sur le régime, très présente au sein de cette communauté. Chrétiens syriens qui  craignent par-dessus tout « en cas de victoire des terroristes fondamentalistes » qu’ « une chape de plomb à la saoudienne s’abatte sur la Syrie » ; « une évolution à l’irakienne ou a l’égyptienne », nations et Bruno Gollnisch ne s’y résout pas, où les chrétiens sont persécutés, agressés, violentés, contraignant à l’exil ceux qui le peuvent… A plusieurs milliers de kilomètres de là, ce sont des leaders chrétiens du Nigeria qui ont d’ailleurs dénoncé samedi le « nettoyage ethnique et religieux » dont ils sont victimes, à la suite des récents meurtres de dizaines de chrétiens, abattus comme des chiens par les islamistes fanatiques du groupe Boko Haram. Ils disent vouloir chasser les chrétiens du Nord majoritairement musulman et imposer la charia

Les obsèques des victimes de l’attentat de Damas , célébrées par le mufti de la capitale, Bachir Eid, entouré de dignitaires religieux, de nombreux ministres et responsables du parti Baas, ont été l’occasion pour le journal de cette formation nationaliste, As-Saoura, d’accuser les Frères musulmans, auteurs de nombreux attentats sanglants dans les années 80, d’être les responsables du massacre perpétré à Damas. Soulignons que le mufti de Damas, à l’instar du Mufti de Syrie, Ahmad Badr al-Din Hassoun, la plus grande sommité de l’Islam sunnite, qui a raconté à al Manar comment l’opposition a tenté de l’acheter en échange de sa démission, a apporté son soutien à Bachar.

Soutien au régime que le Russie a tenu très ostensiblement à signifier à son tour aux Etats-Unis et à ses alliés en envoyant une petite armada navale –dont son unique porte-avion Amiral Kouznetsov, des sous-marins, des contre-torpilleurs et des frégates- accoster à la base navale de Tartous en Syrie, où elle fera relâche pendant six jours. Une « visite (qui ) vise à rapprocher les deux pays et à renforcer les liens d’amitié entre la Russie et la Syrie», a déclaré un officier de la marine russe, Yakouchine Vladimir Anatolivitch, cité par l’agence Sana .

 

 

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