Jean-Luc Mélenchon lui aussi s’est piqué de parler d’humour, celui en l’occurrence de Marine Le Pen , qu’il continue a attaquer sans beaucoup de finesse. Peu importe puisque le candidat de l’internationale communiste a compris l’impact fédérateur des diatribes anti-Le Pen pour le segment électoral qu’il occupe et l’intérêt médiatique de la manœuvre. Mardi dernier, à la sortie d’un meeting organisé par la CGT, interrogé sur la présence de Marine au bal de la Hofburg à Vienne (voir notre article en date du 30 janvier ) il a affirmé que la candidate national était sa « principale ennemie », une « abomination », qu’ « elle est plutôt limitée, dans son humour comme dans son imagination ». Bel hommage du vice à la vertu !
En fait d’humour, Marine a tenu à affirmer qu’elle appréciait plus le jeu de mot plein d’esprit de Jean-Marie Le Pen sur le bal viennois de vendredi dernier – « C’est Strauss sans Kahn si vous voulez »- « que les traits des humoristes qui nous traitent successivement de gros cons, de salauds, d’étrons (…). Je vois qu’on est plus difficile avec l’humour de Jean-Marie Le Pen qu’avec l’humour de ceux qui sont payés soi-disant pour ça » a-t-elle noté avec beaucoup d’à propos.
D’humour, de goût et des couleurs, il est encore question avec cette autre réflexion de Jean-Marie Le Pen, interrogé sur France 3 à propos du succès colossal d’un aimable navet, « Intouchables » et le couple formé dans ce film par le « jeune » Omar Sy et le « paralytique » François Cluzet. Il n’y a pas vu le monument de rire et d’émotion sur lequel il est convenu de s’extasier. « La France c’est l’infirme qui se trouve dans le fauteuil et il va falloir tabler sur l’aide que vont apporter les jeunes des banlieues et l’immigration en genéral at-il analysé. Je ne souscris pas à cette manière de voir ».
Le président d’honneur du FN a d’ailleurs précisé : « Je suis peut-être idiot, mais je n’établis pas mon opinion à partir de celle de millions de personnes. » « (Il y avait peut-être (dans ce film) une arrière-pensée que j’ai voulu dénoncer ». Arrière-pensée notions nous le 2 janvier qui n’a pas échappé à Gérard Courtois dans les colonnes du Monde qui conseillerait ce film comme « un antidote efficace, on l’espère, aux peurs et aux rejets attisés par le Front National », « un remède qu’il convient d’administrer à quelques millions de Français supplémentaires…»
De même qu’il n’avait pas goûté le très médiocre Bienvenue chez les Cht’is au succès lui aussi retentissant, Jean-Marie Le Pen dit ce qu’il pense, reste un homme libre et refuse la démagogie. C’est bien là ce qui fait tout son charme dans notre démocratie totalitaire et aseptisée note Bruno Gollnisch. A fortiori en cette période où la grosse matraque du politiquement correct n’hésite jamais à frapper les dissidents et autres réfractaires à la pensée unique comme au rire sur commande. De cette chape de plomb là, de nombreux Français aussi ne veulent plus. Le fait d’être incapable de s’esclaffer devant les pitoyables spectacles de Gad Elmaleh, Jamel Debbouze, Dany Boon, Arthur, ou Patrick Timsit nous vaudra bientôt un aller simple pour le 17è chambre correctionnelle…
Vous l’aurez compris, M. Sy qui fait l’objet d’un une nomination aux César 2012 , a donc des chances de le souffler en cette année présidentielle au nez et à la barbe de Jean Dujardin. Pour autant, il s’agit de le souligner, Omar Sy est un garçon a priori sympathique et qui ne joue pas dans le registre de la haine. Car Omar a compris que son rôle à lui c’est le registre du gentil, pas du méchant… contrairement à Jean-Luc !