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Les électeurs patriotes victimes de la discrimination positive

Même un ancien du précédent gouvernement Fillon , le socialiste Martin Hirsch,  actuel Président de l’Agence du Service Civique en a convenu dans le Nouvel Obs :   la QPC déposée devant le  Conseil constitutionnel  par le FN sur   la publicité des parrainages –voir notre article publié vendredi 3 février-  « pourrait être un tournant quant à la place du Front National dans la vie politique française. (…) Il faut que le président de la République et le gouvernement nous disent ce qu’ils entendent faire, en fonction de la décision que peut rendre le Conseil constitutionnel et sans attendre que celui-ci se soit prononcé. S’ils continuent à dire que la règle est bonne et que le Conseil les désavoue, ils font courir le risque de donner une légitimité supplémentaire au Front National. S’ils considèrent que, puisqu’ils ont laissé le Front national atteindre un tel score dans les sondages et les élections intermédiaires, il serait malsain que ce parti, aussi néfaste soit-il, n’ait pas de candidat à la présidentielle, il faut qu’ils le disent et qu’ils nous expliquent comment ils comptent faire face à cette épineuse question. »

Mais l’absence de Marine  Le Pen de cette élection ne servirait-elle  pas  les intérêts de    l’UMP  et de son candidat ; voire même à plus long terme   l’ensemble de la classe politicienne? Jean-Marie Le Pen a estimé de son côté que l’élimination de la candidate national de ce scrutin  signerait «  la fin de M. Sarkozy. Il serait battu. Les électeurs du FN, ulcérés, ne le lui pardonneraient pas et ils ne seront pas les seuls!»

Dominique de Villepin, qui a lui aussi plaidé pour un anonymat des parrainages, partage cet avis et prédit  des « conséquences immédiates lors des législatives » en juin.  « Le déni de démocratie n’est bon pour personne » a-t-il ajouté.

A contrario, la note « d’un interlocuteur de l’UMP » circule actuellement sur internet. Elle s’arrête sur une enquête d’opinion qui tend à démontrer que d’ores et déjà  Nicolas Sarkozy serait le grand gagnant de cette mise hors circuit  de la présidente du FN. 

Concomitamment, un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche paru  hier  interroge opportunément les électeurs sur leurs intentions de vote dans le cas où Marine  n’aurait pas obtenu les parrainages nécessaires. Dans ce cas de figure   François Hollande et Nicolas Sarkozy  feraient jeu égal avec  33% des voix chacun au  premier tour,  alors que  le sondage Ifop  pour Paris-Match du 3 février donnait  le candidat socialiste cinq points d’avance  sur le président sortant   -29,5% des intentions de vote contre 24,5%.

Alors que Bruno Gollnisch animait la veille avec Frank Briffaut une belle réunion de plus de 300 personnes  sur les terres du Nord, Marine Le Pen, qui  tenait hier une grande  réunion publique à Toulouse devant 1500 personnes  a prévenu : «  Je ne me laisserai pas faire ! » Elle  a fustigé  l’hypocrisie d’une  classe politicienne ânonnant   que « ce serait ennuyeux (qu’elle soit absente), mais c’est la loi. Ils osent nous accuser de mensonge, (…) Fillon, Aubry disent Le Pen bluffe. Ce sont eux les menteurs (…) ce n’est pas de moi dont ils ont peur mais de vous, peuple France, qu’ils cherchent à faire taire ! ».« Quel aveu de la part du système qui essaie de nous empêcher d’avoir les parrainages nécessaires depuis des semaines ! ».

 Comme un symbole d’ailleurs, ce peuple de France était bien derrière Marine ce dimanche  à Toulouse  alors  que la squelettique  contre-manifestation des voitures-balais du Système,  organisée par le pauvre  Pascal Nakache, président de la Ligue des droits de l’homme,  a été un échec  historique  retentissant de la mobilisation anti-FN dans la ville rose

Outre Aubry et Fillon qui ont  été cités par Marine, Xavier Bertrand, ministre du Travail, a estimé que ce probléme des signatures  ressortait d’une « stratégie de victimisation »de la part du FN. François Baroin  a également traité par le mépris le pluralisme électoral : « On a une loi, qu’elle (Marine Le Pen, NDLR) se débrouille toute seule », a-t-il déclaré. Plus perfide encore, l’actuel ministre de la Défense et ex militant d’extrême droite Gérard Longuet a entonné un couplet similaire à celui des officines antinationales : « Pourquoi les maires — il y en a 36.000 — pourquoi il n’y en a pas 1% d’entre eux qui acceptent de signer pour Mme Le Pen ? Sans doute parce qu’elle dit des choses difficiles et inacceptables » a-t-il « expliqué »…

Une simple question que devrait se poser les pontes de l’UMPS :  les électeurs patriotes  accepteront-ils encore longtemps d’être tenus pour des citoyens de seconde zone, d’être  les victimes de cette discrimination positive de la part du système, de ses atermoiements dans cette affaire relevant pourtant purement et simplement du droit à la  liberté d’expression démocratique ? Ils feraient bien d’y réfléchir…

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