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Avec Nathalie et Guillaume, pas de fritures sur la ligne…

Bruno Gollnisch le constate comme d’autres, Nicolas Sarkozy  tente de nouveau la  martingale  gagnante de 2007: faire dans le même temps un gros clin d’œil aux progressistes et tenter de rallier l’électorat droitier, clé de son éventuelle présence au second tour et d’une hypothétique victoire finale. Emblématique de cet état d’esprit, le candidat de l’UMP aurait donc décidé que l’équipe des porte-parole de sa campagne sera chapeautée par Nathalie Kosciusko-Morizet, actuelle ministre de l’Ecologie. Au sein de ladite équipe, l’arrivée d’un petit nouveau n’est pas passée inaperçue : Guillaume Peltier, secrétaire national de l’UMP chargé des études d’opinion, membre de la cellule Ripostes et surtout nouveau spécialiste es FN de l’Elysée depuis plusieurs mois, aux côtés de Patrick Buisson, qui doit apprécier comme il se doit la fin de son monopole…

Ce choix de NKM, membre du club Le Siècle, caricature de la droite bobo-libérale déconnectée des aspirations populaires, mais appartenant de plein droit à  la société de connivence, révèle toute l’étendue de la difficulté de la campagne sarkozyste.

Auteur dernièrement d’un ouvrage anti-FN intellectuellement très indigent, peu digne d’une polytechnicienne et qui a été d’ailleurs un échec de librairie retentissant, Mme Kosciusko-Morizet est devenue en quelques mois seulement la bête noire des agriculteurs .

«Avec cette désignation (de NKM comme porte-parole), rapportait hier le site d’ Europe 1,  Nicolas Sarkozy pourrait faire des déçus chez les agriculteurs. En effet, la ministre de l’Ecologie n’est clairement pas leur chouchoute (…) Et (du coup) pour certains agriculteurs, pas de doutes (…) pas question de voter Sarkozy. »

En témoigne « l’opération menée vendredi dernier par des s agriculteurs en colère devant les bureaux de Nathalie Kosciusko-Morizet (…) Les manifestants entendaient ainsi protester contre l’empilement des mesures environnementales prises par le gouvernement. Mais la ministre ne fâche pas que le monde rural, au poids électoral indéniable. »

Selon les informations d’Europe 1, « cette mésaventure de NKM n’a en effet pas fait que des malheureux au sein du gouvernement (…) Certains étaient même au courant de cette opération coup-de-poing avant qu’elle ait lieu. Même du côté de l’Elysée, la ministre de l’Ecologie exaspère. Plusieurs conseillers la trouvent arrogante, la qualifient d’égérie des bobos (…) . Elle pourrait être un des ministres d’ouverture du PS, lâche même l’un d’entre eux pour conclure ce portrait peu élogieux. »

A défaut de savoir si le conseiller en question est Guillaume Peltier, ce dernier traîne une réputation droitière qui le sert particulièrement dans le contexte actuel ou le chef de l’Etat cherche à se rabibocher avec cet électorat patriote que la trahison de ses promesses et son euromondialisme échevelé a fait fuir.

Après un passage éclair au FN l’année 1997 –où il n’a pas laissé un souvenir impérissable-, puis au MNR avant de fonder avec Nicolas Bay -actuel porte-parole de Marine Le Pen – l’association Jeunesse Action Chrétienté (JAC) engagée notamment contre le PACS, M. Peltier a rejoint le MPF de Philippe de Villiers« flotteur droit du trimaranUMP », dont il est devenu assez rapidement le Secrétaire général, le numéro 2. Après les échecs électoraux successifs de M de Villiers, repéré par Brice Hortefeux il a rejoint officiellement l’UMP en 2009. Il a été investi également comme candidat pour les prochaines législatives à Tours, comme il le souhaite depuis 2007 -ce qui ne fait pas que des heureux au sein de l’UMP local- ville où il possède des attaches professionnelles.

Dans les faits, M. Peltier sait aussi (surtout) être politiquement correct, il l’a prouvé d’ailleurs lors de son passage au MPF. En octobre 2006, le quotidien Le Parisien avait consacré la Une d’une de ses éditions et un dossier de trois pages et demi « à la vraie nature » de Jean-Marie Le Pen. Dossier  dans lequel le numéro 2 d’alors du MPF enfilait tous les poncifs et les jugements douteux sur le président du FN. Et dire qu’il manifestait un comportement d’une rare déférence (pour ne pas dire plus) quand il croisait le Menhir dans les couloirs du Paquebot

En janvier 2007, il avait pris bien soin de condamner en des termes très virulents, en pleine polémique sur celles-ci,  la « les soupes au cochon » organisées par la mouvance identitaire au profit des SDF gaulois . Et si en avril 2007, il s’était prononcé « probablement » « pour la suppression du cordon sanitaire, comme c’est le cas depuis 20 ans, entre la droite et le Front National »…il expliquait qu’en cas de duel Le Pen-Royal, le MPF appellerait à voter « ni pour l’un ni pour l’autre ».

Enfin, juste avant d’abandonner le navire villiériste, M. Peltier fut en octobre 2007 la cheville ouvrière du ralliement du MPF à la majorité UMP, chargé de négocier des alliances dans le cadre des municipales et des cantonales avec Alain Marleix, Secrétaire national de l’UMP chargé des élections, étape qui l’amena définitivement à rallier la droite euromondialiste.

Un parcours d’une rectitude impeccable qui ne pouvait que le conduire dans ce dispositif de campagne  à la droite de M. Sarkozy et à la gauche de Mme Kosciusko-Morizet, à moins que cela ne soit l’inverse…

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