Bien évidemment, nous attendons beaucoup de monde. Car non seulement nous célébrerons le patriotisme autour de la personne de Jeanne d’Arc, le travail et les travailleurs, mais en plus, il y aura une prise de position politique dans la perspective du second tour de l’élection présidentielle.
Marine Le Pen appellera- t-elle à voter pour l’un ou l’autre des candidats ?
Je ne peux pas parler à sa place ni déflorer ses intentions. Le problème que nous avons, c’est qu’aucun des deux candidats ne nous donne de bonnes raisons de le choisir.
François Hollande, candidat par défaut, reviendrait au pouvoir avec une coalition écolo-socialo-communiste dont on constate chaque jour l’échec dans les collectivités locales. Quant à Nicolas Sarkozy, il retrouve en campagne électorale, comme en 2007, quelques accents sur l’immigration ou la protection des productions françaises. Mais, en réalité, il n’a rien fait durant son quinquennat.
Vous, personnellement, que voterez-vous le 6 mai ?
A titre personnel, je penche plutôt pour un vote Sarkozy que pour un vote Hollande. A une seule condition : qu’il désavoue ses lieutenants qui ont répondu qu’en cas de duel FN-PS aux législatives, ils choisiraient le candidat socialo-communiste. A ce jour, Nicolas Sarkozy s’est contenté de répondre que ce cas de figure ne se présenterait pas. C’est faux. On l’a connu précédemment et évidemment, on le connaîtra en juin dans un certain nombre de circonscriptions.
S’il laisse entendre qu’il préférerait voter FN que PS, alors je voterai pour lui. L’intérêt partisan du FN est que Sarkozy soit battu mais l’intérêt du pays passe au dessus. Ce serait le choix du moins pire.
S’il ne fait pas ce geste ?
Alors, je voterai blanc.
La manifestation du 1er mai organisée par Nicolas Sarkozy vous plaît-elle ou vous contrarie-t-elle ?
Ni l’un, ni l’autre. Il y a une volonté de concurrencer et notre rassemblement et celui de la gauche. C’est du racolage électoral. Mais le racolage n’a rien de scandaleux, c’est inhérent à la démocratie. On essaye d’attirer l’électeur.
Ce qui n’est pas admissible, ce n’est pas de faire des promesses, c’est de ne pas les tenir. En ce domaine, Nicolas Sarkozy n’a rien à apprendre.
Pensez-vous que l’électorat de Marine Le Pen est sensible aux tentatives de récupération de Nicolas Sarkozy ces derniers jours ?
Je ne sais pas, peut-être en partie. Mais je pense qu’en majorité, notre électorat est choqué par le mépris manifesté à son égard. On traite ces électeurs comme des objets de curiosité, des gens qui ont des problèmes et qu’il faudrait ménager, comme des gens qui ne feraient que manifester une humeur, n’auraient qu’un vote de rejet sans savoir ce qu’ils font. Alors que, pour la majorité d’entre eux, c’est un vote d’adhésion aux idées du FN. Ils savent parfaitement ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas.
Une alliance du FN avec l’UMP ou une partie de l’UMP est-elle possible aux législatives de juin ?
Il faudrait le leur demander. Ce sont des spéculations, nous n’en sommes pas là. Il est vrai que l’UMP est très composite et que, si Nicolas Sarkozy est battu, ce parti implosera. Par ailleurs, les sentiments des électeurs UMP sont très proches des nôtres. Mais plus on s’élève dans la hiérarchie du mouvement, plus il y a de distorsion avec leur électorat.
Quelles sont vos espérances aux législatives ?
Nous avons la possibilité d’avoir des élus vu les bons résultats à la Présidentielle. Par ailleurs, à droite et à gauche, il y aura des évolutions. Si Sarkozy est battu, il y aura des candidatures sauvages à droite. A gauche aussi, cela bougera que Hollande soit élu ou non car les socialistes maintiendront l’accord avec les Verts. Tout cela peut ouvrir des perspectives. Nous avons toujours combattu seuls de notre côté. Si nous avançons et que les autres se fragmentent, il y aura des possibilités pour nous.
Candidat dans le Var, pensez-vous gagner ?
Ce n’est pas la circonscription la plus facile mais celle où j’ai des attaches familiales. Ce ne sera pas facile. J’ai l’habitude d’être battu sur mes idées pas d’être élu sur celles des autres. Mais je ferai une campagne dynamique.
Source : Le Progrès