Si l’absence de proportionnelle intégrale ne permettra pas à l’opposition nationale d’avoir 100 députés, ce qui aurait été le cas au prorata du nombre de ses électeurs, le FN inspire toujours des réactions hystériquement haineuses.
Sur le site Médiapart, le dénommé Jean-Paul Bourgès ressort du placard à mauvais fantasmes, tous les poncifs éculés et délirants pour justifier l’interdiction du FN au motif que « l’Allemagne et le monde entier ont vu … ce qu’a coûté en horreur le fait d’avoir laissé l’auteur de Mein Kampf faire son entrée au Bundestag. »
« Il n’est que temps d’exclure le FN du jeu politique car ses scores, sans cesse à la hausse, mettent en évidence l’avancée de la gangrène (…). Même et surtout si le FN frôle désormais les 20 %, il ne faut pas instaurer une dose de proportionnelle sans avoir, légalement et préalablement, interdit à ce parti l’accès à la représentation démocratique (…). Ceux qui voudraient voter pour le FN, si on exclut ce parti du jeu politique, se redistribueront sur les partis autorisés en fonction de leurs convictions. » Il suffisait d’y penser !
Le mot d’ordre des plus extrémistes reste donc « pas un seul député » pour les six millions et demi de Français qui ont voté Marine le 22 avril. Un vœu qui a au moins pour effet pratique de mettre en pleine lumière les solidarités et les alliances de revers existant entre partis du Système.
Bruno Gollnisch l’a relevé, citant son propre cas, « c’est l’union sacrée contre moi ! ». « Le candidat MoDem s’est retiré » pour faciliter la tâche du sortant, l’UMP Jean-Pierre Giran, qui est pourtant « un député ectoplasmique ». « Et il y a plusieurs candidats d’extrême gauche comme Jacques Nikonoff, ancien fondateur d’Attac, qui dit venir spécialement me combattre !»
A Hénin-Beaumont, circonscription détenue historiquement par la gauche dans laquelle Jean-Luc Mélenchon s’est parachuté face à Marine Le Pen pour attirer l’attention des médias, les méthodes staliniennes refont surface. L’initiative prise par deux sympathisants de l’opposition nationale ont rendu fou de rage les miliciens du Front rouge. Ces deux électeurs marinistes ont en effet distribué dans les boîtes aux lettres de cette circonscription des tracts avec écrit « votons Mélenchon » en Français, et en arabe, reprenant le vœu exprimé par le candidat du FG à Marseille où il avait déclaré qu’ « il n’y a pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb. »
Une initiative « qui va permettre d’engager un débat de fond » s’est félicité Bruno Bilde, chef de cabinet de Marine. Or, repérés hier par les hommes de M. Mélenchon, ils ont été séquestrés par ces derniers à l’intérieur de leur camion. Nos amis ont porté plainte pour séquestration tandis que le Front rouge a déposé plainte à son tour pour « infraction au code électoral » (sic).
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il s’est longuement épanché sur son blog pour protester de sa bonne foi et de la profondeur de son humanisme démocratique. Il s’est ému de ce que Jean-François Copé, déclare que « les programmes du Front de Gauche et celui du FN sont semblables » (mais existe-il un électeur censé pour donner foi à cette ânerie ?) et que le patron de l’UMP mette « sur le même plan Brasillach et Robespierre », « l’homme qui voulait la déportation des enfants juifs et celui qui le premier a donné la citoyenneté aux juifs de France. »
La diversion n’est pas très fine. Pour le grand malheur du grand oriental Mélenchon soucieux en bon marxiste de tordre les faits pour réécrire l’histoire à sa guise, la réalité c’est que de très nombreux électeurs de cette 11ème circonscription du Pas-de-Calais ne mordent pas à son hameçon empoisonné.
Ils mettent avec lucidité sur le même plan la candidature Mélenchon et celle des autres figures socialo-communistes qui se succèdent dans une région qui a lourdement payé le prix de toutes les trahisons et des reniements des héritiers autoproclamés de Jean Jaurès. Des Français qui ont compris qu’on ne mettra pas à bas ce système à bout de souffle en votant pour une de ses roues de secours.