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La catastrophe annoncée

Pas d’état de grâce pour la nouvelle majorité : la cote de  popularité de François Hollande dévisse brutalement de 11 points avec 47 % d’opinions défavorables, dans le dernier baromètre Ipsos-Le Point. Le chef de l’État devrait s’exprimer à la télévision le 9 septembre pour tenter de reprendre la main et montrer qu’il est bien taillé pour le rôle… Ce qu’il a  essayé de faire bien maladroitement  lundi en présentant  sa vision de la  place et du rôle de la France dans le monde. On retiendra  de cet exercice, la morne frilosité du président socialiste, une tentative de synthèse stérile pointée par le quotidien Le Monde,  visant à satisfaire  à la fois « les tenants d’un gaullo-mitterrandisme défendu par les amis d’Hubert Védrine », et «  ceux qui penchent pour des accents plus atlantistes rasssemblés (…)  autour de Pierre Moscovici»

 Point question donc de  quitter  le commandement intégré  de l’Otan.  Et surtout, clou de ce spectacle désolant, annonce aussi incongrue qu’aberrante (pour satisfaire Bernard-Henry Lévy ou son  ego ?) que la France reconnaîtrait le « gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie » victime des tentatives de déstabilisation  islamiste que l’on  sait et  plongée dans le terrorisme, le  cauchemar de la guerre civile…

 Même Le Monde l’a souligné,  cette reconnaissance, « qui (répond )en fait (de la part de M. Hollande) à une demande expresse de l’opposition syrienne, qu’il a reçue à son retour de vacances » , « n’est pas une mince affaire au regard des divisions qui agitent encore les opposants à Bachar Al-Assad (…).  Ni les Etats-Unis ni les partenaires européens, arabes ou turcs, n’ont jusqu’à présent indiqué publiquement leur intention de franchir le pas d’une reconnaissance… »

  Au-delà  de ses questions de politique étrangère qui sont assez loin du quotidien et des préoccupations premières de nos compatriotes,  le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est lui aussi malmené selon les résultats de cette même enquête d’opinion Il  ne récolte que   46 % d’opinions favorables, du jamais vu quelques mois seulement après la vague(lette) rose de la présidentielle et des législatives.

 Sans crainte d’être contredit,   Le Figaro relève que « Les temps prochains devraient être particulièrement difficiles. La contrainte budgétaire semble irréalisable sans consentir à davantage d’austérité: 4,5 % de déficit cette année et 3 % en 2013 alors que la croissance ralentit. »

 Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, explique que « l’image du gouvernement a été écornée par une série de couac, que   le mécontentement social  touche d’abord le pouvoir en place. Les Français sont inquiets »; ils ont « le sentiment que l’exécutif n’était pas assez mobilisé. Dans ce contexte la question du prix de l’essence est un sujet sensible.»

Un dossier qui souligne en effet  parfaitement la pusillanimité de ce gouvernement illustrée par « l’accord » annoncé hier  par le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici,  à l’issue d’une réunion avec les pétroliers.   Les prix des carburants doivent aujourd’hui baisser,  pour une durée de trois mois, jusqu’a 6 centimes d’euros par litre .

Mais comme l’explique très justement Le Parisien,  « L’Etat va baisser la taxe sur les carburants (TICPE) de 3 centimes par litres ce sera ensuite aux industriels de faire le reste, en fonction de leurs possibilités, sachant qu’ils ont l’interdiction de vendre à perte. Du coup, les détaillants qui pratiquent déjà des marges quasi nulles risquent de se contenter de répercuter la baisse de taxe de 3 centimes consentie par l’Etat, sans coup de pouce supplémentaire, à moins d’obtenir des rabais auprès de leurs fournisseurs de carburant… ».

Bref une gestion gouvernementale du prix de l’essence pas du tout à la hauteur des enjeux : est-il besoin de rappeler qu’entre 2001 et 2011, le litre de gazole a augmenté de plus de 62%, le Sans Plomb 95 d’environ 40% ?

 Bruno Gollnisch le relevait encore en janvier dernier, la conjoncture internationale sert trop souvent à justifier la flambée des prix. Or, le prix de l’essence est constitué principalement par la fameuse Taxe Intérieure de consommation sur les Produits Pétroliers (TIPP), un impôt indirect concernant tous les produits payé par les consommateurs comme la TVA.

En clair les taxes constituent l’un des éléments les plus importants du prix du litre (66 % pour l’essence et 56 % pour le gazole). C’est donc celles-ci qu’il convient de baisser drastiquement  pour donner de l’air à tous les Français , et notamment à nos artisans,  commerçants, entrepreneurs, asphyxiés par cette hausse sans fin ni frein.

Notons encore que le ministre du Travail, Michel Sapin, cautère sur une jambe de bois,  présente ce mercredi  en conseil des ministres sa version des  « emplois-jeunes » de l’ère Jospin, son   projet de loi pour la création des « emplois d’avenir ». Soit 150 000 contrats destinés   aux 16-25 ans « sans qualification ou peu qualifiés » ,  « prioritairement dans les zones urbaines sensibles »…Pour faire bonne mesure, le jeune gaulois   vivant « dans des zones rurales extrêmement éloignées » pourra lui aussi théoriquement bénéficier de ce dispositif…

Il s’agit, explique M Sapin, de donner « un vrai boulot » à une partie des « 400 000 jeunes de moins de 25 ans dans la galère », boulot qui sera subventionné ici par  l’Etat,  c’est-à-dire par les Français qui payent (encore)  des impôts,  à hauteur de 75% du smic…

 Nous l’aurons compris, l’Etat PS,  fait tout de travers et n’entend pas s’attaquer aux vraies causes du déclin économique français , pointées par Bruno Gollnisch dans son livre d’entretien «  Une volonté, un idéal » : «  Nous subissons la situation paradoxale d’une économie écrasée, au plan interne, par les fléaux de la bureaucratie et de la fiscalité, mais livrée, sur le plan extérieur, à la concurrence la plus sauvage, la plus débridée (…). »

 « Pour que le travail redevienne pour tous la source de l’enrichissement individuel et la prospérité collective », « il faut protéger raisonnablement  notre économie du dumping social, environnemental ou autre, que pratiquent  certains concurrents étrangers, et la libérer des contraintes qui pèsent sur elle à l’intérieur de nos frontières : l’excès de règlements, comme l’excès de taxations ».

 Il s’agit donc de « diminuer les charges sociales, frein à l’embauche et boulet pour la compétitivité de nos entreprises (…). » Il faut faire en sorte que « les véritables entrepreneurs, petits ou grands, initiateurs de projets et vrais créateurs d’emplois (…) soient aidés et non plus entravés », il faut parallèlement « réduire non seulement la fiscalité qui spolie, mais aussi la bureaucratie qui paralyse ( …). ».

 « Les nationaux » veulent également, expliquait Bruno Gollnisch,  « une réforme fiscale dans précédent, supprimer l’impôt sur le revenu du travail, le plus pénalisant, le plus arbitraire et le plus tracassier, afin que ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus en aient la possibilité, et que le fruit de leur travail ne se transforme pas en impôt supplémentaire ».

 Bref, l’exacte antithèse de la vision socialo-mondialiste  exposée par ce gouvernement depuis son arrivée au pouvoir,  qui entraîne notre pays vers une catastrophe annoncée.

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