Non content d’expliquer fin août qu’il est «impossible» de voter contre le traité budgétaire européen, en contradiction avec la posture qui était la sienne lors des primaires socialistes, force est de constater que François Chéréque secrétaire général de la CFDT, a justement dénoncé ce mercredi sur France Info les « coups de menton » de M. Montebourg. Ce dernier a pris acte hier des conclusions du rapport commandé par le gouvernement à Emmanuel Sartorius, qui juge inévitable une réorganisation des activités de PSA et une réduction de ses effectifs. « M. Montebourg nous a dit avant l’été : je vais tout casser, je vais tout empêcher, c’est inadmissible. Il a donné de l’espoir aux salariés de Peugeot et aujourd’hui il nous dit : calmez-vous, soyez raisonnables.Au lieu de se prendre pour un super-syndicaliste, je pense que le rôle du ministre (…) était plutôt de regarder la réalité en face et les difficultés telles qu’elles existent », a relevé le dirigeant syndical.
Incapable par essence, de mener une politique différente de celle de l’UMP, soumise aux mêmes diktats et à la même idéologie que la droite mondialiste, c’est bien sur les questions sociétales, que la gauche au pouvoir tente de créer l’illusion du changement , de l’alternance… La réactivation du débat sur le mariage homo et l’homoparentalité participe de cet écran de fumée, quand bien même une large fraction des dirigeants de l’UMP y est également favorable…contrairement à la très grande majorité de ses électeurs
Dans la proposition 31 de son programme, François Hollande s’était engagé à ouvrir le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels. Le garde des sceaux, Christiane Taubira s’est chargée d’activer cette promesse. Elle annonçait hier dans un entretien paru dans le quotidien La Croix « l’ouverture au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels », « dans les mêmes conditions que les hétérosexuels ». « Le projet de loi va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté. Nous ouvrirons donc l’adoption aux couples homosexuels et ce, dans un cadre identique à celui actuellement en vigueur » .
Interrogée sur une légalisation de l’aide médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes, et donc des mères porteuses, Mme Taubira a cependant indiqué que ce projet « ne prévoit pas d’élargir l’accès à la procréation médicalement assistée ». Dans la distribution des rôles visant à faire croire que ce gouvernement joue une partition mesurée dans ce dossier, Nicolas Gougain, le porte parole de l’Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et transexuel) a joué le rôle qu’on attendait de lui. Il a donc tancé le garde des Sceaux en exigeant que « la Chancellerie corrige rapidement le tir sur l’APM. On demande à être reçus dans les plus brefs délais, parce que, pour le moment, on a le sentiment que Christiane Taubira se contenterait de faire le service minimum » !
Au nom des progressistes de l’UMP, le député Frank Riester a déclaré être « frappé par l’impréparation du gouvernement, sur tous les textes, et là, encore plus sur un sujet aussi sensible » (sic) : « Je ne voterai ce texte que s’il instaure vraiment une égalité entre les citoyens », a-t-il affirmé sur Europe 1. Comme c’est touchant… M. Riester, comme Henriette Martinez, l’ex-ministre Yves Jégo, avaient soutenu la proposition du PS en faveur du mariage homo . L’ex ministre Chantal Jouanno s’était dit favorable à une évolution législative tout comme le député-maire de Nice, Christian Estrosi, qui célèbre déjà des Pacs dans sa mairie. En novembre dernier, six secrétaires nationaux de l’UMP Sébastien Chenu, Samia Badat, Frédéric Bouscarle, Nathalie Fanfant, Stéphane Jacquot et David-Xavier Weiss avaient signé une tribune demandant à leur «famille politique » « d’ouvrir le mariage aux couples du même sexe » – /2011/11/24/offensive-a-l%e2%80%99ump-en-faveur-du-mariage-homosexuel/
Dans ce débat, Le Collectif pour l’enfant, qui regroupe 80 associations de protection de l’enfance, a de nouveau fait savoir « son opposition farouche au mariage et à l’adoption par les personnes de même sexe ». Selon sa porte-parole, Béatrice Bourges, « le mariage entre personnes de même sexe est la porte ouverte à la reconnaissance légale de la polygamie. Car, en ne réservant plus le mariage à l’homme et à la femme qui s’engagent dans la durée pour fonder une famille mais en l’ouvrant à des personnes de même sexe au motif qu’ils s’aiment, pourquoi ne pas, dès lors, le permettre entre plusieurs personnes qui peuvent également éprouver des sentiments les unes pour les autres ? Est-ce véritablement ce que nous souhaitons pour notre pays et nos enfants ? »
« Le mariage est avant tout l’institution reconnaissant et pérennisant l’engagement d’un homme et d’une femme pour fonder une famille (et non pas simplement la reconnaissance sociale d’un amour, lequel peut prendre des formes variées). Dés lors qu’on autorise le mariage (et l’adoption) pour les personnes de même sexe, on en transforme la nature même. Derrière le projet de mariage et d’adoption par les homosexuels se cachent d’ailleurs les tenants de la « théorie du genre » qui entendent nier et supprimer la différence entre les sexes, entre l’homme et la femme, à autoriser toute les formes de sexuation et à légaliser la polygamie. »
Dans une tribune publiée en juin 2007 dans le quotidien Le Monde, Sylviane Agacinski, philosophe, professeur agrégée à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, énonçait un certain nombre de vérités. Contrairement au FN, elle reconnait le droit à l’adoption des homosexuels, tout en préconisant que celui des deux parents non adoptant se voit reconnaitre un lien juridique de type « beau-parent ».
Mais elle notait aussi que « Dans une civilisation comme la nôtre, héritière du droit romain, le mariage a toujours été l’union légale d’un homme avec une femme, dont il fait la mère de ses enfants : le mot français matrimonial garde la trace du mariage latin, le matrimonium, qui a pour but de rendre une femme mère (mater) » et le mariage (…) repose encore sur l’union des deux sexes en raison de leur complémentarité dans la génération. »
« On invoque généralement un culturalisme intégral pour affirmer que le droit civil et particulièrement l’institution du mariage et de la filiation sont de pures constructions, étrangères à la sexuation et à la génération. Mais il n’en est rien, car le lien de filiation unissant un enfant à ses parents est universellement tenu pour bilatéral, et cette bilatéralité serait inintelligible si elle ne s’étayait directement sur la génération sexuée. »
« C’est, à l’évidence écrivait l’épouse de Lionel Jospin, le couple complémentaire et dissymétrique mâle-femelle qui donne son modèle à la distinction des côtés paternel et maternel de la filiation. Qu’il y ait ici deux côtés ne signifie pas, bien entendu, que les parents civils soient toujours les mêmes personnes que les géniteurs ou parents naturels. On sait bien que la parenté civile ne coïncide pas nécessairement avec la génération biologique, comme on dit. Mais cela n’empêche pas que, en général, on ait cherché à faire coïncider l’une et l’autre : la fidélité des épouses a toujours été exigée pour que les pères soient, autant que possible, les géniteurs (…) ».
« Si l’ordre humain, social et symbolique, donne aux individus une filiation double, mâle et femelle, ce n’est pas en raison des sentiments qui peuvent lier les parents entre eux, des désirs qui les animent ou des plaisirs qu’ils se donnent, c’est en raison de la condition sexuée de l’existence humaine et de l’hétérogénéité de toute génération dont la culture a jusqu’ici voulu garder le modèle. »
« Il s’agit donc de savoir si l’institution du mariage et de la filiation doit continuer à inscrire chacun dans l’ordre d’une humanité elle-même sexuée, ou bien si l’on veut briser ce modèle dans lequel s’articulent la génération, la différence des sexes et celle des générations. »
« Ajoutons que, inévitablement, la reconnaissance du mariage entre deux personnes du même sexe leur ouvrirait un droit à l’adoption conjointe, voire à la procréation assistée. Dans ce cas, la société serait conduite à autoriser, voire à prendre en charge, les procréations médicalement assistées (PMA) pour des couples de femmes (insémination avec donneur), mais aussi pour des couples d’hommes, et alors la légalisation des « mères porteuses » tenterait de s’imposer au nom précisément de l’égalité des couples. » Nous y sommes…
La position du FN est claire, elle a été rappelée au cours de la camapgne présidentielle par Marine Le Pen et elle était énoncée, notions nous sur ce blog, déjà en février 2007 par Bruno Gollnisch lors de son passage dans feu l’émission de Marc-Olivier Fogiel sur M6 : « Le mariage c’est entre un homme et une femme pour transmettre la Vie. Les autres formes d’associations qui existent sont parfaitement libres et (je pense) que l’Etat n’a pas à s’en occuper (…) Je ne condamne absolument pas les personnes (les homosexuels, NDLR) » mais « la société se doit de favoriser le mariage (entre un homme et une femme) parce que c’est le mariage hétérosexuel qui assure la transmission de la Vie, la perpétuation de la société, l’éducation et l’équilibre des enfants. »