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Mariani, Dupont-Aignan… : alors on bouge?

Au nombre des sept courants identifiés de l’UMP,  le Collectif Droite populaire a connu son ascension médiatique  dans les dernières années du quinquennat Sarkozy,  en charge de couper l’herbe sous le pied au Front  National en tenant un discours musclé sur les questions liées à la sécurité, à l’immigration, aux valeurs… Le but de la manœuvre était assez transparent, ses auteurs ne s’en sont guère cachés,  il consistait à  dire aux  électeurs sarkozystes de 2007 et/ou  à ceux tentés par le vote FN que l’UMP des NKM, Pécresse Fillon, Juppé et consorts était susceptible  d’entendre leurs craintes et de répondre à leurs attentes… Dans le cadre du  congrès de l’UMP en novembre,  ce Collectif entend se constituer  en mouvement –il  doit pour cela recueillir au moins 10 % des suffrages des militants.

Là où  Nicolas Sarkozy avait promis, s’il était réélu, de ramener l’immigration légale à 100 000 entrées annuelles, contre environ 200 000 en moyenne sous son quinquennat,   la Droite populaire  a fait savoir mercredi,  par l’intermédiaire de Thierry Mariani, que la France doit tendre vers « une immigration zéro ». « Alors que les flux migratoires sont devenus un défi majeur, il ne peut y avoir d’assimilation sans maîtrise de l’immigration. Nous devons aller vers l’immigration zéro afin de donner leur chance aux étrangers en situation régulière » est-il   écrit dans le texte d’une motion déposée la veille à l’UMP par ce Collectif.

Il aura donc fallu de longues, de très longues années perdues,  pour que des élus de la droite classique osent le dire, qu’ils  intègrent le fait que l’immigration dans sa forme actuelle coûte des dizaines de milliards d’Euros (nous y revendrons  demain sur ce blog),  que les Français sont las d’être pillés par une immigration à 69% d’origine africaine et maghrébine. Immigration  qui profite souvent des largesses de notre système, des aides sociales et des dispositifs de solidarité qui avaient été mis en place après la deuxième guerre mondiale par et pour nos compatriotes français. Mieux vaut tard que jamais ?

« Il est encore indiqué que la Droite populaire   entend  « réaffirmer clairement un triple refus »: refus  des « demi-mesures » et des « compromis dictés par les médias » car « un discours qui exprime fidèlement les attentes et les espoirs du peuple français n’est jamais trop offensif »; refus  des « concessions politiques faites à une gauche à la fois sectaire et prête à tous les reniements »; refus « quelles que soient les circonstances, d’appeler à voter pour un candidat socialiste » en cas de second tour gauche/FN…

« Face au terrorisme intellectuel et à l’activisme judiciaire de groupes de pression qui veulent lui dicter leur loi, la République doit être une République militante (sic), qui sanctionne sévèrement les manquements à la laïcité et les insultes à la Nation.» « L’acquisition de la nationalité française ne peut être un automatisme », indique encore la Droite populaire. A l’évidence, elle  s’est beaucoup inspirée du vocabulaire (l’emploi notamment  du mot assimilation en lieu et place d’intégration n’est pas neutre…) du  programme du Front National…et du souhait d’une large partie de la base du parti.

Sans être dupes des calculs politiciens qui ont présidé à ladite motion, celle-ci est  tout de même emblématique du déplacement du centre de gravité de la vie politique française -et plus largement européenne d’ailleurs-  vers des positions jugées jusqu’alors comme extrémistes, ce que nos adversaires appellent pour faire court la « crispation identitaire », le refus du « multiculturalisme »…

Les bouleversements sociaux, économiques, démographiques qui se sont poursuivis et accélérés ces dix dernières années  ne sont bien  sûr pas étrangers à cette prise de conscience, à cette saine réaction de survie  des peuples européens. Aussi,  c’est bien avec la complicité de la   droite mondialiste   qu’une  gauche du même tonneau  a pu s’emparer,  les uns après les autres  depuis 2004,  de tous les exécutifs,  de toutes les assemblées, de tous les pouvoirs.

Alors, la grande question est de savoir si l’UMP est « réformable »  de l’intérieur,  ou si le destin des membres (sincères) de la Droite Populaire) n’est pas justement  de larguer les amarres, de  quitter un parti voué à l’implosion comme l’a affirmé  Marine Le Pen  et de s’allier à terme avec l’opposition  nationale autour d’une plateforme commune ?

Nicolas Dupont-Aignan, lui, a appelé d’ores et déjà un « rassemblement de tous les patriotes pour un programme de salut public ». Le président du petit parti Debout La République a exhorté les Français au début du mois  à  « ne pas  se plier devant la dictature du politiquement correct et à se battre contre la gauche et la droite européistes ». Il  a  précisé  que c’est « le contexte historique exceptionnel » qui le pousse au dialogue avec le FN,  avant de demander expressément à Marine de «  mettre fin aux dérapages extrémistes d’une frange xénophobe » ( ?), de « couper le cordon avec l’obsession identitaire » (sic).

  « Si le Front National continue ainsi ( ?) poursuit-il,  il devient l‘alibi du système. Ce parti a atteint un plafond de verre, il ne suffit pas de faire 20% pour rassembler »…ni 1,79% des voix à la présidentielle d’ailleurs. Pour rassembler,  il s’agit en effet de poser de prime abord  les jalons d’un dialogue entre gens de bonne volonté. Faut-il rappeler que la droite dite parlementaire  a toujours jusqu’alors refusé systématiquement d’attraper la main que lui tendait le FN pour faire barrage à la gauche et aux politiques antinationales ?

Enfin, et Bruno Gollnisch l’a lui aussi souligné, il faut être bien « naïfs » pour croire que « la diabolisation  dont fait l’objet le FN, est  le fruit accidentel  de  dérapages  ou de maladresses » ; le  prétexte utilisé encore par certains  pour justifier leur refus de tout accord avec le Mouvement national.

Dans les faits, « Il existe  des réseaux qui travaillent contre les nationaux de façon naturelle, spontanée, tout simplement parce que toute résurgence d’un sentiment national heurte des intérêts financiers importants, notamment les intérêts du mondialisme. La libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, à mon avis, a des effets ravageurs sur notre économie, sur notre culture, sur notre civilisation, et même sur notre peuple puisqu’elle s’accompagne d’une immigration de masse. »

« Mais il y a des gens qui ont un intérêt à cela, soit un intérêt matériel et souvent financier, soit un intérêt moral parce que ça rentre dans leur philosophie. Ces gens là ne sont pas des enfants de chœur. Ils ne soutiennent pas l’immigration massive simplement parce qu’ils sont sensibles à la misère du tiers-monde (…). En réalité derrière tout cela il y a des intérêts, féroces, cyniques, prêts à utiliser tous les moyens et qui peuvent se conjuguer avec d’autres » relève Bruno.

 M. Mariani et ses amis,  M. Dupont-Aignan et les siens,  le savent pertinemment. A eux, ici et  maintenant,  de prouver concrètement  la sincérité de leur démarche, leur courage, leur  sens de l’intérêt national…

 

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