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Trois partielles, quelques enseignements

S’ouvre aujourd’hui et  jusqu’à demain la Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion  sociale à l’initiative du Conseil  économique, social et environnemental. Les chiffres sont  terribles : au-delà des quatre  millions de demandeurs d’emploi   (dont près de 2 millions de chômeurs  de longue durée), 14,1 % de la population, soit 8,6 millions de personnes, vivaient en  2010 au  dessous du seuil  de pauvreté fixé à 944€ par mois ; environ 3,6 millions de personnes  sont mal logées…Une situation de paupérisation accélérée  de notre pays, nous l’avons souvent dit ici,  qui est le fruit empoisonné des lâchetés,  des démissions, de l’immigrationnisme, de l’euromondialisme  des partis de gouvernement. Partis  qui apparemment, gardent la cote auprès des électeurs  si l’on en croit les résultats des trois  législatives partielles de ce dimanche…

Dans ce contexte de crise sociale et économique aiguë, notons au passage que  le résultat du sondage Opinion Way  pour le quotidien gratuit Métro publié aujourd’hui n’est pas pour surprendre. «Interrogés sur les mesures qu’ils souhaitent  voir prioritairement mises en œuvre dans les mois à venir »,  « le mariage pour tous » (10%) et « l’acte 2 de la décentralisation » (4%)   sont « reléguées en queue de peloton » par les personnes interrogées.

Le mariage homosexuel « arrive par ailleurs en tête (46%) lorsque l’on demande aux Français  à quels engagements le gouvernement devrait renoncer dans les prochains mois (…) 72% des sympathisants de droite, contre 26% des sympathisants de gauche, se prononcent pour son abandon. »

 Si le PS paye au prix fort  les désillusions de ses électeurs, l’UMP n’a pas semblé souffrir de la guerre  François Fillon-Jean-François Copé, la cote de satisfaction de  ces deux derniers  chutant de 18 points pour s’établir  respectivement à 33% et 17% selon ce même institut de sondage.

 Il convient ainsi  de  souligner  que le virage (sémantique)  « à droite (décomplexée) toute » initiée par M. Copé pour contenir la poussée du FN, n’a pas fait fuir les électeurs, du moins ceux qui se sont déplacés pour aller voter…

Comme nous le notions aussi sur ce blog, il faudra également  quelques mois pour que l’électorat traditionnel de l’UMP  « digère » le chaos engendré par  la guerre  Fillon-Copé. En, attendant il croit voter  utile en faveur du  candidat le mieux placé pour « battre la gauche »…

Ainsi dans  la 13e circonscription des Hauts-de-Seine,  Patrick Devedjian (4,78 % des voix  pour le candidat FN Michel Georget, dont un militant  s’était fait  violemment agressé sur le marché de Bourg-la-Reine le 1er décembre), et l’UDI-UMP  Henri Plagnol dans   la 1re circonscription du Val-de-Marne (11,3 % , contre 9,38 %  en juin pour la frontiste % Anne-Laure Maleyre),  virent en tête.

La déception pour le FN vient bien  sûr de  la 6e circonscription de l’Hérault ou un taux d’abstention supérieur  de 20 points  à celui du  mois de juin, n’a pas permis à la candidate FN France Jamet, arrivée en troisième position, d’être présente au second tour, faute d’avoir obtenu 12,5% des inscrits.

Le « copéiste » Elie Aboud, qui comme M. Devedjian,  avait pris grand soin de gommer  toute référence à l’UMP sur ses affiches et qui avait décliné la proposition de M. Copé de venir le soutenir sur place,  arrive largement en tête face à la socialiste Dolorès Roqué.  France  améliore cependant légèrement le score précédent du FN dans cette circonscription avec 23,37%  des  suffrages.

Les médias ont glosé  sur cet « échec » du FN du fait de la fidélité du noyau dur de l’électorat UMP à ce parti malgré la crise qu’il traverse. L’abstention, qui a toujours fortement handicapé le FN, a été beaucoup moins évoquée… Editorialiste sur RMC et au Point, Hervé Gattegno  explique que« dans cette circonscription (de l’Hérault, NDLR,) » , l’UMP apporte « la preuve » qu’il «peut se fracturer au sommet et se rassembler dans les urnes. Pas du tout le genre de signe qui va ramener Jean-François Copé et François Fillon à la raison… »

« Ce qui est mis en doute (par les Français, NDLR)  dans les deux grands partis affirme-t-il encore,  c’est la capacité à changer les choses, mais en menant des politiques réalistes tout en tenant un discours de vérité. C’est une capacité qui est encore moins reconnue au FN qu’au PS et à l’UMP. »

Nous ne contesterons pas cette obligation pour l’opposition nationale de gagner encore en crédibilité. Invitée  ce matin de RTL, Marine Le Pen a insisté également, ce fut d’ailleurs un des axes du programme défendu par   Bruno Gollnisch lors de la campagne interne,  sur la nécessité de  l’enracinement local.  

« Je plaide  a dit Marine pour qu’aux municipales nous ayons le plus de candidats possible, que nous ayons le plus de conseillers municipaux possible, que nous ayons le plus de maires possible car je crois que la faiblesse de notre implantation locale a des conséquences directes sur nos résultats aux législatives. »

Pour autant, le FN poursuit  sa progression dans les urnes, et sur France Inter, Piotr Smolar relevait que ce résultat en demi-teinte pour le FN ne préjugeait pas des résultats du FN aux municipales de 2014 où il a  prédit de très bons résultats pour l’opposition nationale.

« Après 40 ans, le temps n’est pas venu de se reposer. Il est venu de gagner ! » a rappelé Marine  lors du dîner de gala pour les 40 ans du FN à la Mutualité auquel assistait bien  évidemment Bruno Gollnisch.  Y-a-t-il plus ardente nécessité pour notre pays ?

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