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La faucille et le marteau…ou la flamme?

faucille et marteauLe 36ème congrès du parti communiste « français » s’est achevé  hier dimanche à Aubervilliers par la réélection avec 100% des voix de Pierre Laurent -seul candidat au poste de secrétaire national. Il  a  indiqué la volonté de son parti  de  « réorienter la politique sociale-libérale du gouvernement », avec l’aide «de toutes les forces de la gauche». Parmi les priorités du PC, figurent ainsi  l’interdiction des licenciements boursiers, le droit de vote des étrangers, ou encore l’accord sur l’emploi. Annonçant pour 2012, 7000 nouveaux adhérents (sic), la direction communiste entend se rassurer sur sa pérennité en évoquant le sondage  Ifop paru jeudi dans L’humanité. Alors qu’en août 2010, le PC « F » était amené à disparaître pour une large majorité de Français (58%), cette idée ne serait  plus partagée aujourd’hui que par 47% des sondés. L’effet Mélenchon  – son OPA sur les scores traditionnels de l’extrême gauche à la dernière présidentielle avec ses 11 ,2%du premier tour- est indéniablement passé par là.

 La réalité c’est qu’un Parti communiste aussi falot que son secrétaire national se dissout  et s’efface au second plan avec la création du Front de Gauche (FG). Une  alliance qui fait frémir les « stals » et autres « cocos » à l’ancienne.  Soit le  rassemblement du PC, du  Parti de Gauche de l’ex socialiste et grand oriental Jean-Luc Mélenchon,  et de plusieurs groupuscules trotskystes. Une  main tendue par le  PC en 2009   aux « vipères lubriques », faut-il que la situation soit désespérée !

 Dans l’esprit des Français c’est justement le FG, notamment dans sa dimension mélenchoniste,  qui tendrait à incarner l’avenir des idées communistes. Aussi il est assez logique que 58% des sondés estiment que « l’existence du Front de Gauche risque de conduire à la disparition de l’identité  du Parti communiste », idée  partagée par 45% des sympathisants du Front de Gauche.

 Au-delà de la pure arithmétique électorale,  il est assez évident que le communisme possède encore  dans notre pays une influence  délétère sans commune mesure avec son soutien dans l’opinion.

 Reflux dans les urnes et les cœurs qui se vérifient depuis des décennies. L’écroulement du rêve léniniste à l’Est est passé par là certes, mais surtout au tournant des années 90,  le choix stratégique qui a vu la place du colonel Fabien  abandonner  sa posture  patriotico-populiste  au profit du combat « sociétal », du  soutien apporté à toutes les minorités, de préférence  les plus exotiques.  Ce fut la deuxième  mort de Georges Marchais,  organisée par Robert Hue et Marie-Georges Buffet.

 Certes,  le PC possède encore quelques bastions municipaux :  28 communes  de plus de 30 000 habitants –principalement dans les banlieues plurielles- , 50 de 10 000 à 3 000 habitants, 761 maires communistes et apparentés et plus de 8 000 conseillers municipaux.

 Des fiefs qui se réduisent  comme peau de chagrin, d’autant que  le PC échappe au naufrage uniquement  grâce  aux largesses et aux accords passés avec  les traîtres sociaux-démocrates du PS. Socialistes  qui utilisent les cocos comme force d’appoint ou faire-valoir  et qui  marchandent toujours avec eux dans les assemblées d’élus pour former  des majorités. Quant à l’argent  du grand capital qui irrigua il est vrai la révolution bolchevique dès ses débuts,  il bénéficie encore  à un journal-vitrine  sans lecteurs,  L’Humanité qui , sans  l’appui financier de M. Lagardère,   aurait lui aussi disparu depuis longtemps.

 Autre face du Janus internationaliste, le communisme n’est plus en mesure depuis longtemps de s’opposer au mondialisme capitaliste constate Bruno Gollnisch. Ultra-libéraux antinationaux qui  partagent avec les vieilles  barbes  rouges, le rêve d’un monde débarrassé définitivement  de ses frontières, de ses enracinements, de ses peuples différenciés remplacés par  des masses dociles de consommateurs interchangeables. Du passé faisons table  rase …

 Pierre Laurent est aussi accusé au sein même de son parti  de vouloir  liquider  définitivement ce qui reste du   communisme de grand papa –dont est  issu il faut le dire des générations de militants exemplaires, fils du peuple  dont beaucoup ont rejoint par la suite les  rangs du Front National –   et d’achever la mue du « PC »F…Celle là même qui a conduit à la disparation corps et bien  du PC italien qui s’était engagé sur la voie de la modernité…

 Ainsi,  sans débat interne ni avis du conseil national du parti, après avoir été retirés de très nombreux supports ces dernières années,  la faucille et le marteau, un des symboles fort de l’identité communiste,  ont été  également effacés   des cartes d’adhérent du PC. C’est tout sauf un détail sans importance. Symbole officiel de l’URSS dés 1922, adopté dans la foulée  par le PC en France, faucille et marteau  ont donc  été remplacés par la mention « gauche européenne » et l’étoile du Parti de la gauche européenne (PGE),  fédération de partis communistes ou assimilés, créée en 2004 et dirigée aujourd’hui par Pierre Laurent.

  La faucille et le marteau c’est « un sigle qui ne résume pas ce que l’on est aujourd’hui. Nous voulons nous tourner vers l’avenir » a expliqué le camarade Laurent. Il fait donc «le choix symbolique de l’Europe, de la normalisation », de «  l’euro social-démocratie» a fustigé dans un communiqué le PCF du Bassin d’Arcachon.

 Emmanuel Dang Tran,  ancien candidat à l »investiture communiste à la présidentielle, secrétaire de section à Paris, assurait au  micro de France Info : « Tout le parti est choqué par ça », accusant Pierre Laurent « d’inféoder le PCF, avec le Front de gauche, des verts, des trotskistes, à la social-démocratie. »

 « Que représentent dans l’imaginaire le marteau et la faucille ? s’interroge le blog (communiste)  de « Diablo »,  commun commune : « Parti populaire, ouvrier et paysan –du moins il y a longtemps, NDLR- , le PCF a trouvé dans la faucille et le marteau un emblème dont la signification la plus évidente (l’union des travailleurs industriels et agricoles) semblait bien correspondre à son identité réelle (…) ». «  Le marteau, c’est le travail industriel assurément, mais c’est aussi l’ouvrier, plus généralement l’homme caractérisé par sa vigueur corporelle (…) Quant à la faucille, c’est loin d’être seulement un symbole du travail agricole (…) la faucille c’est l’outil de la femme à la campagne (…) . La faucille, c’est donc aussi la femme, ce que suggèrent peut-être implicitement ses formes arrondies. »

 « Il était normal qu’en France, où la pratique des symboles politiques était familière (avec le bonnet phrygien, par exemple), l’attirance pour le symbole nouveau fut vive. Dans la tradition républicaine et socialiste française, bien des éléments préparaient son adoption. La franc-maçonnerie avait déjà popularisé la représentation emblématique des outils du travail (le niveau, le fil à plomb). »

 Et de poursuivre: « un emblème a une certaine importance, puisque tant à travers sa perception consciente que par ce qu’il évoque dans l’inconscient, celui-ci doit aider à mobiliser les individus en faveur de la réalité qu’il évoque. »

 « Diablo » ne croit pas si bien dire car faucille et marteau ont aussi dans nos contrées, une résonance plus profonde, plus occulte peut être,  qui en  prolonge la symbolique  léniniste.  Tant il  est vrai que dans notre Age sombre d’inversion des valeurs, et de confusion  généralisée, l’emploi détourné de certains supports n’est jamais neutre, même si cela échappe à beaucoup de leurs utilisateurs.

 Le marteau, symbolise l’esprit l’intelligence, la volonté et d’autre part la brutalité, l’agressivité instinctive et destructrice. La faucille comme la faux, dans son acception négative, est associée à la planète Saturne et à la mort mais dans son acception positive  à la déesse latine Cérès,  la Déméter grecque, la première reprenant largement les attributs de la seconde.

  Soit la Déesse de l’agriculture, des moissons, protectrice de la terre cultivée et des animaux domestiques, personnifiant la terre nourricière. La faux (faucille)  symbolise aussi « l’élimination des incertitudes qui doivent  laisser place aux énergies nouvelles » (Laura Tuan).

 Le 2 février dans la Rome antique, on promenait dans les rues des lumignons et chandelles allumées car la tradition voulait que Cérès, recherchant sa fille Proserpine enlevée par Pluton,  ait allumé des torches au sommet de l’Etna.

 C’est sur ce même volcan, l’Etna  que se fait la rencontre  entre  la faucille et  le  marteau, attribut du dieu forgeron Héphaïstos -le Vulcain des latins, qui façonna la première femme, génie protecteur des forgerons  et des batteurs de métaux, qui  s’identifiait à lui . Précipité du ciel par Zeus car laid et difforme,  Héphaïstos-Vulcain vivait sous l’Etna,  la porte de l’enfer.  Le dieu au marteau représente  la double nature du volcan : les ravages du feu  qui détruit le monde ancien  et la  fécondité de la lave rouge   qui le régénère…

 En abandonnant  faucille et  marteau, le PC abandonne donc  aussi symboliquement à la fois son attachement à la terre, aux paysans, aux ouvriers,  et sa dimension virile,  révolutionnaire, au profit de l’inaccessible  étoile à cinq branches du PGE, symbole ésotérique du microcosme.

 La flamme frontiste elle,  plantée bien droite  dans le sol de notre pays, restera un point de ralliement, un môle ; elle  continuera de réchauffer et d’éclairer tout ceux qui entendent  dissiper les ténèbres mondialistes. Le FN lui,  n’a pas  renoncé à  la révolution (patriotique) sous l’égide de laquelle se déroula le Congrès de Tours. Révolution, qui, étymologiquement, ne veut pas dire subversion et chaos mais précisément  l’opposé , à savoir  retour à un  point de départ et mouvement ordonné autour d’un centre…à mille lieux du communisme.

 

 

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