La réalité c’est qu’un Parti communiste aussi falot que son secrétaire national se dissout et s’efface au second plan avec la création du Front de Gauche (FG). Une alliance qui fait frémir les « stals » et autres « cocos » à l’ancienne. Soit le rassemblement du PC, du Parti de Gauche de l’ex socialiste et grand oriental Jean-Luc Mélenchon, et de plusieurs groupuscules trotskystes. Une main tendue par le PC en 2009 aux « vipères lubriques », faut-il que la situation soit désespérée !
Dans l’esprit des Français c’est justement le FG, notamment dans sa dimension mélenchoniste, qui tendrait à incarner l’avenir des idées communistes. Aussi il est assez logique que 58% des sondés estiment que « l’existence du Front de Gauche risque de conduire à la disparition de l’identité du Parti communiste », idée partagée par 45% des sympathisants du Front de Gauche.
Au-delà de la pure arithmétique électorale, il est assez évident que le communisme possède encore dans notre pays une influence délétère sans commune mesure avec son soutien dans l’opinion.
Reflux dans les urnes et les cœurs qui se vérifient depuis des décennies. L’écroulement du rêve léniniste à l’Est est passé par là certes, mais surtout au tournant des années 90, le choix stratégique qui a vu la place du colonel Fabien abandonner sa posture patriotico-populiste au profit du combat « sociétal », du soutien apporté à toutes les minorités, de préférence les plus exotiques. Ce fut la deuxième mort de Georges Marchais, organisée par Robert Hue et Marie-Georges Buffet.
Certes, le PC possède encore quelques bastions municipaux : 28 communes de plus de 30 000 habitants –principalement dans les banlieues plurielles- , 50 de 10 000 à 3 000 habitants, 761 maires communistes et apparentés et plus de 8 000 conseillers municipaux.
Des fiefs qui se réduisent comme peau de chagrin, d’autant que le PC échappe au naufrage uniquement grâce aux largesses et aux accords passés avec les traîtres sociaux-démocrates du PS. Socialistes qui utilisent les cocos comme force d’appoint ou faire-valoir et qui marchandent toujours avec eux dans les assemblées d’élus pour former des majorités. Quant à l’argent du grand capital qui irrigua il est vrai la révolution bolchevique dès ses débuts, il bénéficie encore à un journal-vitrine sans lecteurs, L’Humanité qui , sans l’appui financier de M. Lagardère, aurait lui aussi disparu depuis longtemps.
Autre face du Janus internationaliste, le communisme n’est plus en mesure depuis longtemps de s’opposer au mondialisme capitaliste constate Bruno Gollnisch. Ultra-libéraux antinationaux qui partagent avec les vieilles barbes rouges, le rêve d’un monde débarrassé définitivement de ses frontières, de ses enracinements, de ses peuples différenciés remplacés par des masses dociles de consommateurs interchangeables. Du passé faisons table rase …
Pierre Laurent est aussi accusé au sein même de son parti de vouloir liquider définitivement ce qui reste du communisme de grand papa –dont est issu il faut le dire des générations de militants exemplaires, fils du peuple dont beaucoup ont rejoint par la suite les rangs du Front National – et d’achever la mue du « PC »F…Celle là même qui a conduit à la disparation corps et bien du PC italien qui s’était engagé sur la voie de la modernité…
Ainsi, sans débat interne ni avis du conseil national du parti, après avoir été retirés de très nombreux supports ces dernières années, la faucille et le marteau, un des symboles fort de l’identité communiste, ont été également effacés des cartes d’adhérent du PC. C’est tout sauf un détail sans importance. Symbole officiel de l’URSS dés 1922, adopté dans la foulée par le PC en France, faucille et marteau ont donc été remplacés par la mention « gauche européenne » et l’étoile du Parti de la gauche européenne (PGE), fédération de partis communistes ou assimilés, créée en 2004 et dirigée aujourd’hui par Pierre Laurent.
La faucille et le marteau c’est « un sigle qui ne résume pas ce que l’on est aujourd’hui. Nous voulons nous tourner vers l’avenir » a expliqué le camarade Laurent. Il fait donc «le choix symbolique de l’Europe, de la normalisation », de « l’euro social-démocratie» a fustigé dans un communiqué le PCF du Bassin d’Arcachon.
Emmanuel Dang Tran, ancien candidat à l »investiture communiste à la présidentielle, secrétaire de section à Paris, assurait au micro de France Info : « Tout le parti est choqué par ça », accusant Pierre Laurent « d’inféoder le PCF, avec le Front de gauche, des verts, des trotskistes, à la social-démocratie. »
« Que représentent dans l’imaginaire le marteau et la faucille ? s’interroge le blog (communiste) de « Diablo », commun commune : « Parti populaire, ouvrier et paysan –du moins il y a longtemps, NDLR- , le PCF a trouvé dans la faucille et le marteau un emblème dont la signification la plus évidente (l’union des travailleurs industriels et agricoles) semblait bien correspondre à son identité réelle (…) ». « Le marteau, c’est le travail industriel assurément, mais c’est aussi l’ouvrier, plus généralement l’homme caractérisé par sa vigueur corporelle (…) Quant à la faucille, c’est loin d’être seulement un symbole du travail agricole (…) la faucille c’est l’outil de la femme à la campagne (…) . La faucille, c’est donc aussi la femme, ce que suggèrent peut-être implicitement ses formes arrondies. »
« Il était normal qu’en France, où la pratique des symboles politiques était familière (avec le bonnet phrygien, par exemple), l’attirance pour le symbole nouveau fut vive. Dans la tradition républicaine et socialiste française, bien des éléments préparaient son adoption. La franc-maçonnerie avait déjà popularisé la représentation emblématique des outils du travail (le niveau, le fil à plomb). »
Et de poursuivre: « un emblème a une certaine importance, puisque tant à travers sa perception consciente que par ce qu’il évoque dans l’inconscient, celui-ci doit aider à mobiliser les individus en faveur de la réalité qu’il évoque. »
« Diablo » ne croit pas si bien dire car faucille et marteau ont aussi dans nos contrées, une résonance plus profonde, plus occulte peut être, qui en prolonge la symbolique léniniste. Tant il est vrai que dans notre Age sombre d’inversion des valeurs, et de confusion généralisée, l’emploi détourné de certains supports n’est jamais neutre, même si cela échappe à beaucoup de leurs utilisateurs.
Le marteau, symbolise l’esprit l’intelligence, la volonté et d’autre part la brutalité, l’agressivité instinctive et destructrice. La faucille comme la faux, dans son acception négative, est associée à la planète Saturne et à la mort mais dans son acception positive à la déesse latine Cérès, la Déméter grecque, la première reprenant largement les attributs de la seconde.
Soit la Déesse de l’agriculture, des moissons, protectrice de la terre cultivée et des animaux domestiques, personnifiant la terre nourricière. La faux (faucille) symbolise aussi « l’élimination des incertitudes qui doivent laisser place aux énergies nouvelles » (Laura Tuan).
Le 2 février dans la Rome antique, on promenait dans les rues des lumignons et chandelles allumées car la tradition voulait que Cérès, recherchant sa fille Proserpine enlevée par Pluton, ait allumé des torches au sommet de l’Etna.
C’est sur ce même volcan, l’Etna que se fait la rencontre entre la faucille et le marteau, attribut du dieu forgeron Héphaïstos -le Vulcain des latins, qui façonna la première femme, génie protecteur des forgerons et des batteurs de métaux, qui s’identifiait à lui . Précipité du ciel par Zeus car laid et difforme, Héphaïstos-Vulcain vivait sous l’Etna, la porte de l’enfer. Le dieu au marteau représente la double nature du volcan : les ravages du feu qui détruit le monde ancien et la fécondité de la lave rouge qui le régénère…
En abandonnant faucille et marteau, le PC abandonne donc aussi symboliquement à la fois son attachement à la terre, aux paysans, aux ouvriers, et sa dimension virile, révolutionnaire, au profit de l’inaccessible étoile à cinq branches du PGE, symbole ésotérique du microcosme.
La flamme frontiste elle, plantée bien droite dans le sol de notre pays, restera un point de ralliement, un môle ; elle continuera de réchauffer et d’éclairer tout ceux qui entendent dissiper les ténèbres mondialistes. Le FN lui, n’a pas renoncé à la révolution (patriotique) sous l’égide de laquelle se déroula le Congrès de Tours. Révolution, qui, étymologiquement, ne veut pas dire subversion et chaos mais précisément l’opposé , à savoir retour à un point de départ et mouvement ordonné autour d’un centre…à mille lieux du communisme.