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Manif pour tous: l’avertissement solennel de Bruno Gollnisch

bruno-gollnisch-discours-villepreux-1024x682Hier, la veille du  premier anniversaire de l’élection de François Hollande, et confirmant les sondages catastrophiques  pour le chef de l’Etat et le gouvernement, les Français de  droite, de gauche et d’ailleurs, étaient dans la rue. Les uns  pour poursuivre la mobilisation  pour la défense des familles, des enfants et  du mariage ; les autres  pour dénoncer l’austérité et les promesses trahies du candidat pour lequel les dirigeants des petits partis  membres du Front de gauche avaient appelé à voter. Concernant le rassemblement parisien de l’ extrême gauche hier, nous croyons bien  volontiers Jean-Luc Mélenchon quand il  dénonce un trucage de Manuel Valls. En l’espèce l’estimation mensongèrement très basse de cette mobilisation fournie par le ministère de l’Intérieur, soit 30 000 manifestants, six fois moins que le chiffre annoncé par le FG. Au même moment, dans le cadre de la Manif pour tous, plus de 125 000  personnes manifestaient à Amiens, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier,  Paris, Rennes, Toulouse…

 Le Figaro y a vu « un joli tour de chauffe avant la grande démonstration de force du 26 mai » et l’avis du conseil d’Etat sur la constitutionnalité de la loi Taubira. « Sur le podium, barré d’une banderole Non à la marchandisation des femmes, spécialistes de l’enfance, juristes et parents adoptifs se succèdent ». Vincent Rouyer, « pédopsychiatre qui dit avoir recueilli de nombreux témoignages d’adultes élevés par deux parents du même sexe, profondément perturbés dans leur identité sexuelle, »  dénonce  «une lente intoxication de la pensée a abouti à une sacralisation du désir.»

 Des manifestants « qui non seulement ne lâchent rien, mais s’engagent encore davantage. » Et cet article de rapporter le cas emblématique  de  « Pascal et Carole ». «La famille, lâche ce couple de quinquagénaires venus de l’Oise, il ne nous reste plus que ça! Bac + 5 comme son épouse, Pascal, après trois reconversions, est aujourd’hui ambulancier. On n’arrive plus à payer notre loyer, raconte-t-il. Qu’ils s’occupent de l’économie, au lieu de nous chambouler la famille d’un revers de main! L’homoparentalité, ça ne va pas de soi(…) !

C’est à Lyon,  ville où elle  a passé son  enfance,  que Virginie Merle alias Frigide Barjot, était présente dimanche  pour s’exprimer devant environ  20 000 participants, dont la plupart des élus frontistes Rhône-alpins  (notamment Christophe Boudot, tête de liste FN  à Lyon en 2014,) et de  nombreux  militants nationaux.

 Drapeau arc-en-ciel à la main ( !), symbole des associations dites LGBT   (Lesbiennes, Gays, Bisexuel et Transsexuel),   la porte-parole de la Manif pour tous a été mal accueillie par les manifestants quand elle a vanté à la tribune  le Contrat d’union civile (CUC)   préconisé par une très large partie de l’UMP, Jean-François Copé et François Fillon. Nous doutons que ce soit pour voir et entendre cela  que les adhérents de  l’Association familiale catholique (AFC),  par exemple,  se sont mobilisés !

 Le Salon Beige rapporte ce témoignage : « Huée,  elle (Frigide Barjot, NDLR) a quitté le podium, furieuse,  s’est réfugiée au Mac Do de la place Bellecour et réclame la presse… ».

 « Hervé Mariton (député UMP, NDLR) ramène Frigide Barjot sur le podium de la manif pour tous. Mais les sifllets redoublent dès que celle-ci aborde la question de l’union civile ou revient sur la défense intégrale du mariage. Le courant semble ne plus passer du tout

 A l’évidence, l’exaspération monte, devant les compromissions tant doctrinales que politiciennes. Mais n’était-ce pas prévisible ? Avant son déroulement, Bruno Gollnisch a souligné que « cette manifestation est une manifestation contre la défiguration du mariage  que constitue le prétendu mariage homosexuel. Elle ne saurait être une manifestation en faveur d’un  mariage gay repeint aux couleurs de je ne sais quel Contrat d’Union Civile. Tout autre objectif relèverait de l’arnaque pure et simple. »

 Certes, le dernier sondage Ifop pour Valeurs actuelles,  indique qu’au moins 54 % des Français sont  opposés à l’adoption pour les couples homos puisqu’ils disent  préférer une union civile pour les couples de même sexe,   en ce qu’elle  offrirait les mêmes droits que le mariage mais sans l’adoption.

 Pour autant, Bruno Gollnisch réaffirme  que ce passage à la trappe de  la filiation et de  l’adoption pour les couples de même sexe dans ce  CUC défendu par  l’UMP,  participe aussi  de l’effacement des repères. C’est une attaque directe contre l’institution du mariage qui perdrait  ainsi son caractère unique, exclusif comme   fondement légal de la vie commune.

 Plus largement d’ailleurs, cette promotion  du CUC par Mme Barjot-Merle est assez significative des atermoiements de cette dernière dans son souci  apparent  d’éviter le conflit, de flatter les minorités progressistes,  de viser le  consensus,  de dépolitiser le débat, pour tenter de rassembler autour du plus petit dénominateur commun, le moins clivant possible.

 Cela est bien évidemment  impossible et ne peut être tenté  que par l’utilisation de beaucoup de faux-semblants.

 Entendons nous bien : ce vœu de ratisser large contre la loi Taubira, sans agressivité excessive et dans le respect des convictions de tous,  est tout à fait légitime.  Et Bruno Gollnisch réitère tous ses souhaits de réussite pour les futures mobilisations,  avec les réserves exprimées plus haut, comme il l’a répété  avec constance  depuis les tous  premiers rassemblements.

 Pour autant, Bruno Gollnisch n’est pas un naïf, il sait notamment que quand on veut chasser par  la porte  la « politique », elle entre par la fenêtre  car le principe de réalité reprend toujours ses droits.

 Il faudrait être aveugle et sourd   pour ne pas constater que ce mariage pour tous est une question éminemment politique. Et qu’à de notables exceptions prés,  mais qui restent assez marginales, il   est surtout combattu par le peuple de  la droite des valeurs, au sens large, par les électeurs et sympathisants du Mouvement  national et de l’UMP.

 De plus, la nature apolitique de cette mobilisation vantée par Frigide Barjot-Valérie Merle  ne résiste pas à l’examen puisque  les manifestations sont cornaquées par l’UMP  de manière de plus en plus évidente et visible.

 Certes à Lyon, sous la pression du FN, les  organisateurs, et à la grande fureur des caciques locaux de l’UMP, n’ont pas donné  la parole à cette formation comme à aucune autre d’ailleurs.

 A dire vrai, en lieu et place de cette apparente stricte neutralité,  Bruno Gollnisch aurait préféré que chaque élu représentant une sensibilité politique puisse s’exprimer. Ce n’est pas l’option qui a été retenue, ce qui est  regrettable car «cela aurait pu créer une dynamique politique » dépassant le strict cadre du parti de MM. Copé et Fillon.

 Or, le député européen frontiste a été systématiquement  écarté des micros, notamment lors de la manifestation à l’Etoile le 21 avril dernier, tandis que les dirigeants de l’UMP et autres probes amis de l’amateur de peinture Claude Guéant, alors plein de morgue,  monopolisaient la parole.

 Pourtant, rappelle Bruno Gollnisch,  « au cours de mes  25 années de combat comme parlementaire et élu régional contre les politiques de désagrégation morale, qu’elles viennent de la vraie gauche ou de la fausse droite – théorie du Gender, promotion du LGBT, euthanasie, etc.- je n’ai pas le souvenir d’avoir vu les pontes de l’UMP  à mes côtés dans ces combats. Et cela continue chaque mois à Strasbourg et à Bruxelles. En revanche, j’ai des souvenirs très précis et très nombreux de l’action délétère des élus et ministres RPR/UDF, ou, aujourd’hui, UMP… ».

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