L’Equateur le Venezuela, l’Argentine, le Chili, le Brésil ont exprimé par la voie diplomatique leur mécontentement et leur solidarité avec leur homologue bolivien. L‘Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays), a fait part de sa « solidarité » et de son « indignation » , indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Pérou qui exerce la présidence tournante de l’organisation. Depuis Caracas, l’Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples, qui compte huit membres autour du Venezuela) a critiqué « une situation grave due à l’impérialisme nord-américain et ses alliés européens ».
Les partisans du président Evo Morales, nationaliste indigéniste campant sur des positions plutôt altermondialistes, partisan de la décroissance et lié aux régimes vénézuélien et cubain par une même opposition aux Etats-Unis, ont organisé hier une manifestation devant ambassade de France à La Paz. Des drapeaux français ont été brûlés, des pierres ont été jetées sur fond de slogans hostiles à notre pays.
Le quotidien Le Monde l’a relevé, « l’autorisation d’accès au territoire national fait partie des droits régaliens des Etats. Mais une interdiction après décollage d’un avion transportant un président et qui a fait approuver son plan de vol au préalable semble sans précédent. »
Avec une hypocrisie toute socialiste, Laurent Fabius « a téléphoné à son homologue bolivien pour lui faire part des regrets de la France suite au contretemps occasionné pour le président Morales par les retards dans la confirmation de l’autorisation de survol du territoire par l’avion du président », a indiqué le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot.
Car depuis Berlin, François Hollande a vendu la mèche. Il a confirmé qu’il était suspendu au feu vert de Washington interdisant tout départ de Edward Snowden. Il a ainsi avoué avoir « immédiatement donné l’autorisation de survol de la France à l’avion transportant le président bolivien, Evo Morales », uniquement quand il a appris que ce dernier était à bord de l’appareil sans l’ancien agent américain, car « Il y avait des infos contradictoires sur les passagers qui étaient à bord ».
Bref, M. Hollande joue aussi bien le rôle de féal de Washington que ne le fit en son temps M. Sarkozy, accusé en septembre 2006 par un Laurent Fabius alors dans l’opposition d’être « le futur caniche du président des Etats-Unis »…Le changement c’est pas maintenant.
La dernière réaction un peu digne et virile face aux activités d’espionnages récurrentes des Américains à notre endroit fut celle de Charles Pasqua en 1995, alors ministre de l’Intérieur . Considérant que les Etats-Unis avaient eu un «comportement inamical, venant de services alliés», cinq Américains (notamment quatre diplomates, dont le chef de poste de la CIA à Paris) qui «se livraient à des activités incompatibles avec le statut sous lequel ils résidaient en France» avaient été expulsés. Ils étaient accusés d’espionnage militaro-économique, notamment dans le domaine des télécommunications.
A contrario, en mai 2012, quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle, le piratage des réseaux informatique de l’Elysée par les Etats-Unis n’avait entrainé aucune réactions, alors même que des notes secrètes des plans stratégiques avaient été récupérés sur des disques durs, que des ordinateurs de proches conseillers de Nicolas Sarkozy avaient été fouillés rapportait l’Express…
Sur cette question plus générale de l’espionnage électronique dont la France fait l’objet, il s’agit de rappeler quelques vérités. Car si l’espionnage militaro-économique entre « bons alliés » a toujours été de mise, il existe toute de même des méthodes pour s’en prémunir, malgré les moyens colossaux dont disposent les services de renseignements américains comparés aux nôtres.
D’abord cette évidence : Il ne faut pas s’étonner que les agences yankees piochent, analysent et fouillent dans les données sensibles électroniques émanant de nos pays…quand elles sont hébergées stockées par les grands groupes américains qui sont en position ultra dominante et quasi hégémonique. Elles n’ont qu’à demander pour se servir.
Il s’agirait aussi d’avoir une production de composants logiciels/électroniques franco-françaises… afin de ne pas devoir les acheter à l’étranger !
Autre constat, la nécessité de la mise sur pied d’un chantier national consistant à sécuriser les WAN/MAN Français. Il est impératif de de dresser une digue solide capable de résister aux attaques informatiques internationalisées auxquelles ce livrent régulièrement la Chine, les États-Unis mais aussi d’autres Etats.
Bref, là encore constate Bruno Gollnisch, tout est question d’autorité, de souveraineté, de volonté politique ; toutes choses dont sont singulièrement dépourvues les politiciens de l’UMPS. Les enseignements de l’Histoire sont impitoyables : malheur aux peuples dont les chefs ont la main molle et qui comptent sur les autres pour assurer la sécurité des nations dont ils ont la charge.