Le porte-parole du PS, David Assouline a jugé « absolument détestable de mettre ça (la vidéo, NDLR) en exergue pour qualifier ou disqualifier un candidat au moment d’une élection. Que ces méthodes cessent vite parce que ce n’est pas comme cela que la campagne pourra intéresser les Français ». Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale a pour sa part qualifié de « salopards » les personnes diffusant la vidéo.
A l’UMP, les condamnations des propos et de l’attitude de Razzi Hammadi se sont multipliées à l’image de la candidate UMP à la mairie de Montreuil, Manon Laporte, dénonçant, ce qui est vrai, «une attitude en pleine rue indigne d’un député de la Nation.»
Pour autant, la décence voudrait que l’UMP fasse preuve d’un peu plus de discrétion au regard du pedigree de certains de ses candidats. Exemple emblématique aussi d’une certaine « nonchalance » des électeurs de droite qui le plébiscite, il est flagrant que le parcours de Patrick Balkany ne choque pas ses amis politiques .Cofondateur du RPR, membre de l’UMP, maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 et depuis 2001, M. Balkany est aussi député de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine (de 1988 à 1997 et depuis 2002) et candidat UMP à sa succession dans « sa» ville.
Si une information judiciaire vient d’être ouverte contre lui, soupçonné d’avoir utilisé un chauffeur de la mairie à des fins personnelles, notamment lors de vacances aux Antilles, Patrick Balkany est depuis longtemps dans le viseur de la justice. L’Express le rapportait en 2012, tout comme France Info en 2013.
En 1996, M. Balkany fut accusé «d’avoir rémunéré aux frais du contribuable, entre 1985 et 1995, trois personnes présentées comme des employés municipaux, mais qui ne s’occupaient que de son appartement de Levallois-Perret et de sa résidence secondaire près de Giverny. Il écope alors de 15 mois de prison avec sursis, 200 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité. Et ce n’est qu’un début. »
«En 1997, Patrick Balkany s’exile à Saint-Martin, dans les Caraïbes, pour chercher la paix et se faire oublier selon ses dires. Manque de chance, il est rattrapé par ses mensonges. Lors de son séjour sur l’île, il s’est fait passer pour le directeur de la radio locale RCI2. Cette dernière portera plainte ».
A son retour «en 1999, la chambre des comptes d’Ile-de-France (…) condamne Patrick Balkany à rembourser à Levallois-Perret les salaires des faux employés municipaux, soit 523 898 euros. Ce qui ne l’empêche pas de reconquérir sa mairie en 2001 et d’y reprendre un train de vie qui inquiète la cour régionale des comptes (CRC). Il y a des pots sans arrêt à la mairie, dénonce une élue socialiste. Les frais de réception explosent, de 239 951 euros à un million d’euros, entre 2000 et 2005, raconte 20 Minutes. La CRC rappelle Isabelle Balkany (son épouse, NDLR) à l’ordre, qui proteste, mais suit finalement ses recommandations.»
« En 2003, Patrick Balkany est alors condamné à 1500 euros d’amende pour images vexatoires et empreintes de mépris visant à abaisser et ridiculiser[…] de façon publique. » Connu pour son absentéisme légendaire sur les bancs de l’assemblée nationale, «des accusations d’harcèlement et de viol ont (aussi) terni l’image de cet homme politique ». « En 2010, une de ses anciennes suppléantes évoque publiquement les paroles déplacées qu’il lui aurait adressées. Marie-Claire Restoux, candidate sur la liste de Balkany en 2001 est devenue sa suppléante en 2007. Cette ancienne championne internationale de judo, victime du harcèlement de Balkany, démissionnera de son poste en 2010. »
« Mais l’épisode le plus affligeant remonte une fois de plus à 1996. Il aurait menacé sa maîtresse de l’époque, une conseillère municipale à Boulogne-Billancourt, avec une arme de poing afin qu’elle lui fasse une fellation. La jeune femme avait porté plainte contre lui pour viol et menaces avec armes avant de finalement se rétracter. »
N’en doutons pas l’étalage des turpitudes d’un Guérini ou d’un Balkany, sont un puissant facteur de rejet de la classe politicienne. Mais le vote FN ne peut se réduire à un vote protestataire de Français ne manifestant pas leur colère ou leur dégoût dans l’abstention. Il est aussi, et de plus en plus, un vote d’adhésion quoi qu’en disent les feignants incapables de changer de grille de lecture dans leur appréhension du « phénomène »FN.
Le site communautaire Al kanz a ainsi publié hier une vidéo du franco-égyptien Marwan Muhammad expliquant poussivement « pourquoi le FN n’est pas un parti comme les autres ». Né en 1978 à Paris, M. Muhammad, ingénieur en mathématiques financières et statistiques, est porte-parole depuis 2010 du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) . Créé en 2003, ce CCIF, coquille vide médiatique, est en cheville avec le lobby immigrationniste européiste, l’European Network Against Racism (ENAR), « réseau d’associations européennes contre le racisme ».
M. Muhammad qui a dernièrement attaqué M. Valls pour son « double discours face à l’islam de France et son attachement particulier à la communauté juive plus qu’aux autres groupes de la population » (Wikipedia), a d’ailleurs publié il y a deux ans un rapport sur le racisme en France pour le compte de l’ENAR.
L’ENAR est dirigé par Michaël Privot, Belge converti à l’islam, devenu membre des Frères Musulmans. Notons encore que l’on retrouve sur le site de l’ENAR la bannière d’une officine tristement célèbre, l’Open institute du militant antinational et activiste mondialiste George Soros, que l’on ne présente plus…
Dans sa vidéo, Marwan Muhammad explique, pour le coup avec justesse, que seules « les questions périphériques » permettent de différencier l’UMP et le PS qui sont en réalité «d’accord sur l’essentiel», mais il s’essaye aussi avec simplisme et au terme d’une analyse d’une grande indigence, de pointer ce qu’il appelle les « incohérences » de l’opposition nationale.
Le FN ne serait ainsi animé que par « une dynamique de rejet »: « contre l’islamisation prétendue de la société », «contre la réforme » ( ?) , «contre le patronat même si on en est souvent» (sic), «contre l’UMPS qui serait l’élite traditionnelle (sic) du pays», «contre l’Europe mais ça ne les dérange pas (les frontistes, NDLR) d’être députés européens», «contre l’etablishment », «totalement contre l’immigration » , «contre le modèle multiculturel », « contre les racailles de banlieues et ses populations là » (sic). Et au final contre la France puisque le FN « qui juxtapose des gens (…) en bénéficiant de leur rejet d’un système politique conventionnel », est incapable de « proposer un programme économique et social », ne prospérerait que dans les temps de crise et de troubles, se nourrissant du malheur des Français…
Une analyse navrante. Il n’est pourtant pas difficile de rétorquer à M. Muhammad que s’il y a effectivement des sympathisants ou des membres du FN venant de ce qu’il appelle le « patronat » ,du monde de l’entreprise, celui-ci n’a pas grand-chose à voir avec les mots d’ordre du Medef. Les chefs d’entreprise frontistes ont compris notamment que le rétablissement d’un protectionnisme intelligent, de droits de douane modulables, sont nécessaires pour lutter à armes égales avec les pays émergents dans la jungle de la mondialisation. Et que la doxa ultra libre échangiste européiste était une aberration sociale et économique, dénoncée comme telle par de nombreux prix Nobel. Difficile de croire que cet ingénieur en mathématiques financières et statistiques l’ignore…
M. Muhammad feint aussi de ne pas comprendre que si le FN s’engage dans la bataille des élections européennes, comme dans les autres, c’est parce que ce mandat permet de porter la contradiction aux idéologues bruxellois, d’informer les Français de leurs entreprises néfastes. Et le jour ou les électeurs se décideront à voter massivement pour des candidats souverainistes, patriotes, les mauvaises politiques des cénacles euromondialistes pourront être enrayées, et l’Europe des patries établies.
Last but not least, le FN, se scandalise encore Marwan Muhammad est « contre les partis conventionnels mais rêve de prendre leur place au pouvoir ». C’est pourtant là l’essence même et la finalité du combat politique : faire en sorte que les idées, l’idéal qui animent sa famille de pensée, son mouvement, puissent être effectivement appliqués par la mise en action de son programme.
Le FN , lui, souligne Bruno Gollnisch, n’est pas là pour faire de la figuration et pour quémander un pouvoir en y appliquant, une fois celui-ci atteint, les mots d’ordre de la Commission européenne. Autre point commun entre l’UMP et le PS, Sarkozy et Hollande, Fillon et Juppé, Hammadi et Balkany. M. Muhammad peut le rajouter sur sa liste.