Ce 1er mai se déroula sans autre incident qu’une pluie battante lors du discours de Marine place de l’Opéra , dont les premières gouttes se firent sentir lors de l’hommage à Jeanne rendu par Jean-Marie Le Pen à la tribune, et par les quelques tentatives de perturbation du défilé par des membres du groupuscule extrémiste Femen. Les amies de Caroline Fourest, rapidement évacuées, ont tout juste eu le temps de tomber le haut en beuglant sans grande imagination contre l’union fasciste, l’épidémie fasciste en Europe. En fait d’épidémie quel drôle d’insecte avait donc piqué l’une d’elles, qui se faisant passer pour une sympathisante FN, s’est approchée de Bruno Gollnisch, au prétexte de vouloir prendre une photo avec lui, avant de brailler et de se dépoitrailler?
Un happening pris avec le recul qui s’impose par Bruno: « J’ai trouvé ça très drôle ! Moi j’étais très content, surtout que c’était une jeune femme plutôt plantureuse. On a même gardé son chemisier en souvenir!»; « je ne suis plus habitué à ce qu’une jeune femme se jette sur moi et enlève le haut, voire le bas. […] Je n’étais pas du tout gêné, je trouvais qu’elle avait une plastique agréable!».
Autant dire que ces dernières ne sont pas les mieux à même de comprendre le programme, les valeurs dont le FN est porteur depuis sa création, la vocation de l’opposition nationale à rassembler les Français par delà les partis dits (par antiphrase) traditionnels, la nécessité d’en finir avec le jeu stérile du balancier gauche-droite.
Il est plus étonnant qu’un spécialiste du FN comme l’universitaire Sylvain Crépon, feigne (?) encore de ne pas le comprendre. Il notait hier, interrogé sur le site du Figaro, que «le FN a toujours su manier des symboles contradictoires. La figure de Jean Jaurès par exemple a été mobilisée par le FN bien avant Nicolas Sarkozy. Et durant la campagne de 2007, Jean-Marie Le Pen n’hésite pas à évoquer la bataille de Valmy. Le FN a toujours eu la volonté de brouiller les repères pour mieux parler à un électorat qui traditionnellement n’est pas le sien».
Non M. Crépon, le FN a toujours eu la volonté de s’adresser à tous les Français, à l’ensemble des catégories, quitte à convoquer en effet des figures symboliques de notre passé. Il ne s’agit certainement pas pour le FN de brouiller les repères. Il s’agit au contraire de les clarifier sainement en rendant visible le vrai clivage politique des dernières décennies. Entre d’un côté les défenseurs des identités et des souverainetés, et de l’autre les partisans du repli, d’une France rabougrie, moisie, qui jugent nations et peuples enracinés comme relevant de concepts dépassés. Pour eux, des vestiges à abattre , à sacrifier sur l’autel de l’ultra libre échangisme généralisé, de la soumission à des superstructures supranationales, à une idéologie internationaliste plus ou moins teintée d’un trouble messianisme. Il revient au FN le grand mérite d’avoir rendu perceptible cette vraie ligne de fracture là.
Marine a d’ailleurs rappelé hier lors de son discours -consultable dans son intégralité sur le site du FN- qu’ «Il y a des enjeux fondamentaux qui sont en train de se jouer, nous sommes en train de perdre notre liberté, notre sécurité, notre prospérité. Il s’agit de les reprendre et ça se passera le 25 mai lors des élections européennes!».
Ne nous y trompons pas précise Bruno Gollnisch, la présidente du FN et ses dirigeants ne dramatisent pas les enjeux de manière outrancière mais les exposent dans leur cruelle réalité. Sur France Culture, le 5 novembre 2011, Ana Navarro-Pédro, correspondante à Paris pour l’hebdomadaire portugais Visão relatait des confidences qui lui avaient été faites: «Dans les élites européennes et depuis longtemps, vous pouvez entendre dire qu’il faudra y aller pour créer une Europe unie, peut-être une Europe fédérale si c’est le but ultime (…), j’ai entendu ça de la bouche de plusieurs responsables européens en privé, peut-être faudra-t-il y aller par une sorte de despotisme éclairé.»
Président du cercle de réflexions( think tank) Notre Europe, l’ultra bruxellois, Tommaso Padoa-Schioppa, économiste italien, ex ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement Romano Prodi en 2006, ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne, l’écrivait noir sur blanc dans un article publié en 1999 ( Les enseignements de l’aventure européenne), dans la revue Commentaires. «L’Europe de procède pas d’un mouvement démocratique avouait-il. Elle s’est faite en suivant une méthode que l’on pourrait définir du terme de despotisme éclairé».
Ce despotisme nous le combattrons de toutes nos forces, sans esprit de recul, au nom des sacrifices consentis par nos ancêtres pour le maintien de nos libertés, pour la prospérité, l’identité, la souveraineté des générations futures, pour la France et les Français d’abord !