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Appelons un chat, un chat

hypocritesAvant-hier les commissions affaires économiques, marché intérieur et commerce du Parlement européen ont approuvé la désignation du socialiste Pierre Moscovici au portefeuille  «Affaires économiques», certainement pour le féliciter de ses échecs retentissants à la tête de son ministère sous la présidence Hollande. Les Bruxellois ne se sont pas arrêtés en si bon chemin puisque au nom du deal  habituel de partage des postes  entre euromondialistes de «gauche» et de  «droite», quelques heures auparavant c’est le lobbyiste pétrolier et « conservateur » espagnol Miguel Arias Canete qui était nommé au portefeuille… « Climat et Energie »…ça ne s’invente pas !

 Le même jour, l’élue écolo-gauchisteVerte») autrichienne Ulrike Lunacek avait invité avec d’autres groupes de gauche son compatriote travesti  Conchita Wurst, vainqueur de l’Eurovision, pour un concert  devant le Parlement européen de Bruxelles.  Une prestation placée sous le signe   de « la tolérance»,  de la lutte  « contre les discriminations », « le racisme », en faveur de«l’égalité des droits», du  « mariage» des paires homosexuelles et de «l’adoption » par les mêmes. C’est  beau, sensible, délicat, original et intelligent comme du Xavier Dolan, mais si vous savez,  le «jeune prodige canadien» …  Ce raout  (coût : 17 000 euros)  n’a réuni qu’environ 200 aficionados et  autres joueurs du « Club de rugby gay » de la capitale belge.

La veille,  ce sont des Kurdes du PKK, mouvement marxiste-léninisteindépendantiste à ses débuts mais réclamant aujourd’hui officiellement  simplement l’autonomie pour le peuple  kurde de Turquie,   qui manifestaient au Parlement européen.  Hébergé un temps par la Syrie d’Hafez-el-Assad et soutenu par la Grèce jusqu’à la fin des années 90 pour contrecarrer Ankara,  le PKK est toujours placé sur la liste officielle des organisations terroristes  par l’UE  et les Etats-Unis notamment. Le PKK est aussi connu pour financer ses activités par le trafic d’héroïne et l’extorsion de fonds, mais ce mouvement ne fait pas vraiment  l’unanimité au sein de la population  kurde.

Sur tweeter, Bruno Gollnisch a jugé ce débarquement intempestif des Kurdes au Parlement particulièrement  déplacé : « Ils feraient mieux de prendre un fusil et d’aller défendre leur pays contre les Djihadistes

Un avis partagé par le sous-préfet de police de Marseille, Gilles Gray, enregistré secrètement  par trois Kurdes qu’il avait convoqué pour les sermonner. M. Gray entendait leur signifier qu’il réprouvait leur  organisation sans  autorisation  d’une  manifestation,  sur le Vieux-Port le 2 octobre,  de soutien aux Kurdes de Syrie et d’Irak en lutte contre l’État islamique.

Le site du Point rapporte les propos de M. Gray  et notamment ceux-ci :  « Je ne comprends pas, vous êtes Kurdes, c’est un grand peuple, le peuple kurde, vous avez vos frères là-bas et vous êtes en train de mettre la merde à Marseille, mais vous n’y êtes pas (en Syrie, en Irak, NDLR). C’est comme la communauté juive. Moi, je suis juif. Enfin, si j’étais juif à Marseille, pensant à mon peuple et à mon pays, ben, je serais dans l’armée israélienne, pas à Marseille (…). Franchement, ne croyez pas que les gens s’intéressent à votre cause ! C’est pas un jugement de valeur, c’est un constat (…) Pourquoi on vous traiterait mieux que les autres ? Vous avez une tête comme ça, vous, les Kurdes. Vous croyez que vous êtes les rois du monde ? Vous êtes des gâtés. On vous a gâtés un peu trop d’ailleurs.»

Contacté par Le Point.fr, «l’entourage du ministre» de l’intérieur a confirmé  qu’ «il  y aura forcément des suites » après la divulgation de cet enregistrement fait à l’insu du sous-préfet. « Il ne se fait guère d’illusions sur les explications que pourrait lui fournir M. Gilles Gray. Lequel peut commencer à faire ses cartons ». Les piégeurs hors-la-loi auront donc la peau du serviteur de l’Etat.

Personne ne minore la situation dramatique à laquelle sont  confrontés de nombreux Kurdes face à l’EI en Syrie et en Irak. Pour autant, M. Gray a tenu, certes de manière bien peu diplomatique, sans langue de bois, et sur un mode passablement  énervé, des propos dont la teneur générale  est partagée par la très grande majorité de nos compatriotes. Des Français  qui en ont plus que  marre en effet  de  ces minorités gâtées  à nos frais sur notre sol,  et qui ne sentent pas (toujours) obligées de respecter nos lois,  nos coutumes, nos mœurs. Et il n’est pas difficile de comprendre qu’à Marseille  le sous-préfet Gray en a vu  de toutes les couleurs…

Un fait divers emblématique de cet Etat  sous domination de l’idéologie cosmopolite  qui entraîne la France dans sa chute et ne recule jamais devant le ridicule.

Nous  l’avons vu une nouvelle fois avec l’amende infligée mardi au député UMP Julien Aubert, au motif que respectant notre langue et l’Académie française, il avait appelé la socialiste présidant la séance, Sandrine Mazetier, « madame le président » en lieu  et place de l’incorrect «madame la présidente»   que veulent imposer les  progressistes.

Il est piquant de voir aujourd’hui le député filloniste Eric Ciotti dénoncer dans cette affaire  la «police de la pensée» socialiste  lui qui, courageux mais pas téméraire, n’a vraiment jamais levé le petit doigt en faveur de la liberté d’expression quand celle-ci est attaquée de manière beaucoup  plus  fondamentale .

Il est également tout aussi  facile de constater, pour rester dans ce simple registre sémantique, que l’UMP a pris toute sa part de cette involution. On se souviendra, exemple parmi d’autres, que c’est sous le  gouvernement Fillon et la présidence de Nicolas Sarkozy, sans la moindre réaction des élus et dirigeants de l’UMP, que la case « mademoiselle» fut  supprimée (début 2012)  des documents administratifs.

La « droite » au pouvoir s’était rangée à l’avis des groupuscules de gauche  Osez le féminisme! et des Chiennes de garde  qui avaient lancé en septembre 2011 une campagne pour la suppression de la case en question , estimant qu’il s’agissait d’une discrimination à l’encontre des femmes, ainsi contraintes de faire état de leur situation matrimoniale !

Répétons-le une nouvelle fois avec Bruno Gollnisch, les luttes politiques sont des luttes sémantiques . Celui qui impose à l’autre son vocabulaire lui impose ses valeurs, sa dialectique et l’amène sur son terrain, à livrer un combat inégal. Nous citions en  février dernier  l’académicien Jean Clair qui s’indignait  de la«novlangue ahurissante», du «langage maniéré, précieux et stupide des administrations d’Etat», de  «cet avilissement de la langue ».  «L’état dépressif » de notre pays «se lit dans le déclin de la langue. La langue, c’est le raisonnement, la logique. La grammaire c’est Dieu (…) sans cette rigueur de la syntaxe et des mots, on dit n’importe quoi ».

Laissons le(s) mot(s) de la fin à George Orwell qui dans son roman d’anticipation  1984 (publié en 1949), évoque ce concept de   novlangue (Newspeak), langue officielle dOcéania, en des termes qui sonnent terriblement justes à nos oreilles contemporaines:

« Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer.

Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. (…) Le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts.

Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n’y a plus, dès maintenant, c’est certain, d’excuse ou de raison au crime par la pensée.

C’est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La Révolution sera complète quand le langage sera parfait. (…)

Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu’en l’année 2050, au plus tard, il n’y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ? ».

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