Intervention de Bruno Gollnisch en session plénière au Parlement européen le 26 novembre 2014 au sujet de la reconnaissance de l’État palestinien.
Monsieur le Président, en droit international, un État, c’est une population, un territoire, un gouvernement et la reconnaissance juridique qui le sacralise et le constate.
Contre la reconnaissance d’un tel État pour le peuple palestinien, un certain nombre de mes éminents collègues ont déclaré qu’on pourrait peut-être envisager de restituer la Palestine à la Jordanie. Mais le Royaume hachémite de Jordanie a abandonné ses droits sur la Cisjordanie depuis longtemps. Dans ces conditions, que faire?
Peut-on se satisfaire du statu quo? J’ai entendu un certain nombre de nos collègues qui disent que la reconnaissance de l’État palestinien ne suffira pas à restaurer la paix. C’est évident, mais le maintien du statu quo suffira-t-il à restaurer la paix? Je suis assez étonné d’ailleurs, car j’ai entendu des collègues tchèques, polonais, de pays qui, pendant très longtemps, ont été occupés par d’autres, et de façon extraordinairement douloureuse souvent, et ont eu beaucoup de mal à faire reconnaître leur indépendance et leur souveraineté mais qui se montrent très hostiles à la reconnaissance de la même indépendance quand il s’agit du peuple palestinien.
On m’objectera bien sûr le terrorisme, tout à fait condamnable, mais il est évident que le terrorisme se nourrit du désespoir. On m’objectera l’absence de reconnaissance d’Israël par les Palestiniens mais, que je sache, cette reconnaissance a eu lieu en 1993 et même le Hamas s’est rangé récemment sous la bannière du gouvernement de M. Mahmoud Abbas.
Je crains, surtout pour Israël, qu’il ne soit trop tard. Si Israël ne négocie pas maintenant, si on n’a pas voulu négocier avec le gouvernement palestinien, on a le Hamas. Si on ne négocie pas avec le Hamas, on aura les djihadistes.