Thomas Liebig, co auteur de ce rapport de l’OCDE, nous ressert un bien mauvais potage lorsqu’il déplore notamment qu’«en France, seul un immigré hautement qualifié sur deux a un travail à la hauteur de ses qualifications. Les autres occupent un emploi sous qualifié ou ne travaillent pas ». Il omet de préciser que cette situation concerne aussi de très nombreux diplômés français et que la raison première en est un chômage endémique…que l’immigration-invasion n’arrange en rien, sans même parler de son coût astronomique pour les contribuables Français.
« Empêtrée dans ses chiffres du chômage, la France n’est pas bonne élève en matière d’optimisation de cette force d’appoint (immigrée, NDLR) qui se positionne souvent sur des créneaux non remplis par les travailleurs autochtones » sermonne Le Monde. « D’ailleurs, le taux de chômage reste de 15,7 % chez les hommes nés à l’étranger, contre 8,8 % chez les autochtones du même sexe. (…). Dans la trentaine de pays qui ont participé à l’étude, il existe globalement un différentiel de sept points pour l’accès à l’emploi entre les populations nées à l’étranger et celles nées dans le pays où elles travaillent (les taux d’emploi sont respectivement de 77 % contre 84 %). En France, un jeune diplômé né à l’étranger doit envoyer deux fois plus de CV que s’il était né en France ». Allez savoir si cet état de fait ne participe pas d’une sombre pulsion de préférence nationale de la part des employeurs…
Ce qui est en tout cas certain, c’est que les Français sont désormais majoritairement conscients que l’on ne peut continuer sur cette même voie économiquement et socialement aberrante. Ce changement passe-t-il par un rapprochement entre l’UMP et le FN ? Curieuse question quand on connaît la perméabilité de la droite au pouvoir à tous les aspects les plus problématiques, dramatiques du mondialisme. Outre son tropisme atlantiste et bruxellois, nous en voulons pour preuve l’immigration record subie par les Français sous la présidence Sarkozy. Pour ne rien dire de sa soumission au magistère moral de la gauche –nous nous souvenons par exemple du calamiteux bilan de Luc Chatel à la tête de l’Education « nationale ». Il est vrai aussi que sur le plan sociétal, la droite fait souvent mine de combattre les « avancées » de la gauche quand elle dans l’opposition… mais qu’elle ne les remet jamais en cause quand elle est au pouvoir.
Dans ce contexte, le magasine Marianne a publié vendredi un sondage Harris Interactive (« Le sondage qui fait mal ») réalisé auprès de sympathisants du FN et de l’UMP sur l’éventualité d’un rapprochement entre les deux formations politiques. Il apparaitrait ainsi que 64 % des électeurs de l’UMP et 55% de ceux du FN privilégieraient une alliance électorale, très majoritairement dans le but de battre une personnalité du Parti socialiste.
Pour autant, « les 72 % de sympathisants UMP préféreraient qu’en 2015 une région ne soit présidée ni par un socialiste ni par un frontiste, tandis que 53 % seulement des sympathisants FN seraient hostiles à l’idée qu’une région soit dirigée par un président issu de l’UMP comme du PS, 44 % se disant prêts à « gagner avec l’UMP ».
Assez logiquement apparait de nouveau dans cette enquête une proximité assez grande entre sympathisants UMP et FN sur les questions de sécurité, de famille, d’immigration, d’impôts et de pouvoir d’achat ; proximité que l’on pourrait d’ailleurs étendre à l’ensemble des Français. Le point d’achoppement reste sans surprise la question européenne, la propagande anxiogène des bruxellois restant pour l’instant très efficace.
Ouvrons ici une parenthèse pour noter que ce procès en légitimité-crédibilité, ce matraquage médiatique quotidien en période électorale sur l’incompétence supposée du FN, reste une hypothèque à lever pour emporter dans deux ans et demi la reine des batailles.
Selon un sondage Odoxa paru en octobre dernier, 67% des sondés ne feraient pas confiance à Marine comme présidente de la République…alors même que ses propositions sont approuvées par 43% des Français. Selon l’enquête publiée en novembre par ce même institut, 45% des sondés estimeraient que Marine Le Pen ferait « plutôt moins bien » que François Hollande, 29% qu’elle ferait « plutôt mieux » et 26% « ni mieux, ni moins bien. »
Nous touchons là aux effets de la propagande initiée par ceux-là même qui ont conduit notre pays au bord du gouffre. Mais aussi à une loi bien connue des sociologues et des politologues des instituts selon laquelle un sondé répond souvent à une question non pas tant en fonction de son intime conviction, que de ce qu’il croit savoir de l’opinion de son voisin sur cette même question et qu’il pense majoritaire…Un exemple de cette dictature de l’opinion appuyée sur les sondages, si contraire à la vox populi, que nous dénoncions la semaine dernière.
« Sur le terrain des valeurs» analyse Marianne, «les électeurs proches de l’UMP maintiennent à distance le FN (près des deux tiers mettent en avant des différences), alors que ceux du FN admettent davantage de communauté de vue (un sur deux reconnaît des valeurs communes, confirmant le sentiment des sympathisants du FN d’être dans le même camp que l’UMP) ».
Le magazine en tire comme conclusion que « ce sondage devrait peser sur les divergences d’appréciation (…) existant entre deux courants du Bureau politique du Front National : d’un côté, Florian Philippot et de l’autre, Marion Maréchal-Le Pen. D’un côté, le républicain souverainiste se prévalant d’un passage par la gauche, fervent propagandiste de la sortie de l’euro ; de l’autre, une nationale-conservatrice, se réclamant du Front National canal historique, celui de son grand-père, bien plus réservée sur le rôle de l’Etat dans les questions économiques que son rival. Dans les faits, le premier, au nom du refus de l’UMPS , défend l’idée que son parti peut gagner des scrutins par la seule force de ses propres électeurs, sur ses seules idées, quand la seconde accepte depuis quelque temps déjà le principe des alliances locales. Le premier compte sur un large rassemblement des électeurs venus de la gauche comme de la droite, quand la seconde parie davantage sur des gains parmi les électeurs et les abstentionnistes de droite ».
A dire vrai Marine gagne des suffrages aussi bien à droite qu’à gauche. La dernière enquête de l’Ifop, indique ainsi que 15% des électeurs de Sarkozy en 2012 voteraient pour elle si elle devait l’affronter à la prochaine présidentielle. En cas de duel Le Pen-Juppé, ils seraient 21% à lui préférer la présidente du FN. Quant aux électeurs de MM. Hollande et Mélenchon, respectivement 12% et 10% d’entre eux voteraient Marine en 2017….
Au-delà des enquêtes, des analyses des uns et des autres, il est une réalité: le FN reste bien un mouvement politique incarnant à la fois la droite des valeurs et une volonté de solidarité nationale, une exigence de justice sociale qui ne sont pas antinomiques, très loin s’en faut, avec le principe de libertés économiques défendu lui aussi depuis toujours par notre famille de pensée. Sur ce socle là, nous pouvons rassembler une majorité de Français.
Marine Le Pen et Bruno Gollnisch se disent persuadés en outre que les prochains succès du FN, et notamment celui de la présidentielle de 2017, ne pourront être construits que par notre capacité à bénéficier de l’immense réserve de voix en jachère, celles des abstentionnistes de gauche, de droite et d’ailleurs. Des déçus, des écœurés de la politique qui pensent que leur vote ne peut faire bouger, changer radicalement les choses. Nous devons employer notre énergie à les tirer de leur léthargie et à les convaincre. Nous en connaissons tous autour de nous, dans notre entourage. Cette tâche primordiale doit être celle de tous les sympathisants du Front National.