La volonté de salir la probité des défenseurs des identités et souverainetés nationales déborde la personne du Front National. Christine Ockrent, qui vient de publier un livre à charge contre le gouvernement actuel en Russie, « Les oligarques : le système Poutine », était la semaine dernière l’invitée d’Audrey Crespo-Mara sur LCI pour en parler. Elle s’est ainsi arrêtée sur le cas du jeune homme d’affaires Konstantin Malofeev, qui va financer les deux répliques du Puy du Fou de Philippe de Villiers, à Moscou et en Crimée.
Or, note Mme Ockrent pour que nous puissions juger de la vilénie du personnage, M. Malofeev est un « croyant orthodoxe » (c’est toujours suspect…), qui aurait de surcroit financé une réunion de mouvements patriotiques et populistes à Vienne (Autriche) il ya deux ans à laquelle s’était rendue Marine Le Pen, et aurait même présenté Philippe de Villiers à Vladimir Poutine. L’horreur absolue qu’on en juge !
L’ abomination pour la Caste au pouvoir c’est aussi de voir le succès populaire rencontré par le Puy-du-Fou, dont les spectacles magnifient notre histoire nationale et dont les versions russes s’attacheront tout aussi certainement à glorifier l’âme russe. M. de Villiers qui vient de publier un très réussi «Roman de Jeanne d’Arc » était à Orlando (Floride) le 18 novembre où il a remporté pour le Puy-du-Fou « l’Applause Award », la plus haute distinction existante pour les parcs d’attractions.
Interrogé à cette occasion par le journal francophone Le courrier de Floride, le vendéen rappelle qu’ «il est des constantes politiques, géographiques, qui nous ont apportés malheurs et bonheurs durant des siècles, et que nos contemporains ne devraient pas ignorer. La connaissance de l’histoire évite de répéter constamment les mêmes erreurs. Dans notre passé commun, nous avons aussi des exemples de surpassements incroyables. Jeanne fait partie de ces miracles français qui donnent à la fois fierté et espoir dans notre pays. Personne n’est jamais resté insensible à l’écoute de son histoire ».
Pour autant, les tentatives de la travestir et/ou de couper de notre longue mémoire le peuple français ne se démentent pas en cette période de Noël dont le cycle a débuté le 6 décembre, avec la saint Nicolas, et s’achèvera le le 6 janvier, jour de Rois. Un saint «laïcisé» à travers la figure du Père Noël notions nous en décembre 2012 sur ce blogue, popularisé à l’échelle mondiale et à des fins commerciales au début du XXème siècle par une firme comme Coca Cola. Mais Saint Nicolas représente sans doute la christianisation d’une très ancienne coutume, et/ou son transfuge en « Père Noël » incarne(nt) pleinement pour les peuples de notre continent la magie de Noël. Une magie à laquelle sont sensibles les croyants comme les non croyants et qui plonge ses racines au plus profond de l’âme des européens.
De même la Fête de la nativité pour les chrétiens du monde entier, s’incarnant notamment physiquement par la présence de la crèche, possède une résonance toute particulière, supplémentaire peut être pour les Européens. Le très peu chrétien Jean Mabire le notait: « Vieille fête du solstice d’hiver christianisé, fête de l’enfance et du devenir, fête du combat contre les ténèbres et fête des graines invisibles, Noël appartient à ceux qui luttent dans le silence, l’ombre et la solitude, Noël est la fête de l’invisible espérance. »
Aussi, s’attaquer directement ou indirectement au(x) symbole(s) de Noël n’est jamais anodin. L’offensive, la « riposte laïque » a été menée cette année par les extrémistes de la très révisionniste et intellectuellement très indigente Fédérations de la libre pensée (FLP) . Celle-ci a saisi le tribunal administratif de Nantes pour faire interdire la crèche installée dans les locaux du Conseil général de Vendée à la Roche-sur-Yon et, avec le soutien d’élus communistes, celle de la mairie de Béziers.
Au nom de la loi de 1905, «dans les locaux de la République, c’est la neutralité » qui doit prévaloir a affirmé la FLP sur son blogue. « La crèche de la Nativité est chrétienne (…) . c’est la raison de l’affaire dite des crèches de Noël . En Espagne, dans la Sierra Guadarrama, les mitrés hispaniques sont en train d’ériger 1 300 croix catholiques, au nom des 1 300 martyrs du franquisme assassinés par les odieux républicains. C’est la même croisade pour reconquérir l’espace public. Ces crèches chrétiennes sont une provocation politique contre le caractère laïque de la République ».
Et la FLP d’ajouter: «c’est une affaire montée de toutes pièces pour tenter de sacraliser le christianisme dans le pays, alors qu’il est en pleine perte de vitesse. Les Églises se vident, alors il faut occuper le terrain dans les bâtiments de la République (…). Les mêmes qui applaudissent agenouillés devant la crèche dans les bâtiments publics pousseraient des cris d’orfraie s’il s’agissait d’un symbole juif ou musulman. C’est la laïcité à géométrie variable. La République est laïque et pas chrétienne, n’en déplaisent aux manieurs d’encensoirs » (sic).
Pour contourner l’interdiction de sa crèche et en réponse au courrier du préfet de l’Hérault, Pierre de Bousquet, lui demandant de «reconsidérer son projet, dans son principe ou au moins dans ses modalités», Robert Ménard a donc décidé «d’inscrire la crèche dans l’ensemble des programmes culturels de fin d’année». Fustigeant les «ayatollahs de la laïcité», « le deux poids deux mesures », le maire de Béziers note justement que « quand la mairie de Paris organise une soirée festive pour le début du Ramadan, c’est considéré comme un événement culturel par Manuel Valls lui même, et quand il s’agit d’une crèche on dit c‘est religieux! Quand j’ai inauguré la crèche, il y avait des représentants du culte musulman, qui n’ont rien trouvé à redire».
Toutes les mairies FN qui ont installé une crèche dans leur commune n’entendent pas la retirer et ceux qui n’en ont pas comptent bien en installer une à l’avenir pour riposter à cette attaque délirante. En France, des parents de confession musulmane se sont élevés contre la présence de symboles liés à Noël dans des écoles (Père Noël, sapin…). Dans Le Figaro, Mathieu Bock-Côté, soulignait qu’au Québec il y a cinq ans, on est passé dans l’espace public de la mention « Joyeux Noël » à « Joyeuses fêtes », puis à… « Joyeux décembre », afin de ne pas heurter la communauté mahométane. «Les symboles de Noël ne sont pas attaqués d’abord en tant que symboles religieux, mais en tant que symboles identitaires de la majorité chrétienne dont il faudrait contester les privilèges symboliques. C’est en fait la querelle du multiculturalisme qui se révèle (…). On veut déconstruire la culture nationale pour mieux accueillir ceux qui arrivent.»
Mais force est de constater que ce sont ici , chez nous, aujourd’hui, les humanistes les plus sectaires qui sont à la manœuvre. Face à eux, notre ami Julien Sanchez (maire de Beaucaire) a appelé à la « résistance » et son collègue Franck Briffaut (maire de Villers-Cotterêts) résume l’opinion des autres édiles frontistes quand il déclare : «en France, on a des coutumes et des traditions. Si la laïcité est une arme pour détruire notre culture, c’est inadmissible ! Les crèches font partie des traditions culturelles. On ne fait pas autant de tapages quand il s’agit de youyous ou de drapeaux algériens dans la rue !» .
L’indignation des Français a été telle qu’un PS totalement démonétisé a choisi de faire profil bas sur cette question-voir Manuel Valls invité du JT de France 2 dimanche soir qui, mal à l’aise, a joué la carte de l’apaisement. Localement, sous la pression du FN, l’UMP a parfois résisté aux diktats laïcards. Ainsi à Metz où la Secrétaire départemental, Conseillère régionale et Conseillère municipale frontiste Françoise Grolet, s’étonnant de voir la crèche traditionnellement installée sur le parvis de la gare SNCF toujours vide de ses personnages, a eu le plaisir de la voir se garnir…
«Je ne laisse pas le bourgeois qui est en moi parler plus fort que le patriote » disait le député national Henri de Kerillis. Bruno Gollnisch l’affirme, nous ne laisserons pas le principe de laïcité parler plus fort que notre défense résolue de notre identité helléno-chrétienne. La France n’est pas une page blanche se réduisant à sa symbolique républicaine, la France n’est pas née en 1789, ni le fruit d’un « projet » concocté dans les loges ou les sectes messianiques, mondialistes avant l’heure. Les crèches font partie de notre paysage : on est chez nous !