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Leur nouveau désordre mondial

 

Bruno Gollnisch tenait hier soir une conférence à Paris  au Forum FNJ (Front National de la Jeunesse)  sur le thème du « nouveau désordre mondial ». Dressant un panorama historique, le député frontiste a rappelé les efforts constants  des sociétés humaines  pour  juguler les désordres par l’instauration de règles politiques, l’essor, l’avènement des grands empires  sur les débris  desquels ont émergé particulièrement  en Europe les Etats nations avec comme corollaire  la codification des relations  internationales. Depuis  l’effondrement de l’empire soviétique à vocation hégémonique,  Bruno Gollnisch a souligné  la mainmise sur l’Europe et  une  large partie du monde de l’hyperpuissance  américaine mais aussi d’une idéologie mondialiste dont les gouvernements successifs de  ce pays se font souvent le bras  armé. Un  mondialisme qui se confond toujours plus avant avec une super religion ayant comme credo les « droits humains », la volonté de bâtir une  « gouvernance mondiale » sur l’abaissement des nations, régnant sur des individus déracinés, des consommateurs interchangeables. Un projet de « civilisation nomade »  parfaitement  décrit par Jacques Attali et qui accouchera dans la douleur prévient ce dernier… Bruno a rappelé cependant l’évidence en arguant que  le fait national garde toute sa légitimité, correspond  à un besoin de la nature humaine ;   Etats qui au nombre de 30 en 1914 sont aujourd’hui 200,  preuve de l’éternelle modernité de ce modèle d’organisation humaine que le FN défend plus que jamais, tant il est vrai que  « notre  nationalisme est parfaitement  compatible avec les valeurs universelles ».

 Lors de son exposé, Bruno Gollnisch a souligné  la volonté constante de Washington et de ses vassaux  occidentaux ces dernières décennies, dans un but très trouble  de remodelage du Proche-Orient,  de détruire les régimes nationalistes laïcs dans les pays arabes;  régimes dont l’ossature  repose (reposait)  en général sur la prépondérance d’une tribu, de familles,  et  qui ont succédé aux califats. Nous voyons aujourd’hui les résultats catastrophiques du chaos généré par les agressions et les menées subversives atlantistes en Irak, en Libye, en Syrie…

 C’est dans  ce contexte  que quatre parlementaires  français ont rencontré, hier à Damas,  le président syrien Bachar Al-Assad, le président de l’Assemblée du peuple, Mohamed Jiham Laham,  le mufti de la République, Ahmed Badreddin Hassoun, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem…

 Une  « mission personnelle », dont s’est dissociée immédiatement l’Elysée et Laurent Fabius,  qui comprenait l’UMP Jacques Myard, membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée  nationale, et  trois membres du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée, le socialiste  Gérard Bapt, qui préside ce groupe, le sénateur  UMP Jean-Pierre Vial, le sénateur UDI  François Zocchetto.   

 Si  « la France » il y a trois ans, dés  la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a rompu ses liens diplomatiques avec Damas, et a même armé les miliciens djihadistes pour détruire cet Etat laïc,  il est notoire comme le souligne Le Monde,  que diplomates et autres spécialistes du renseignements  invitent de manière pressante  le gouvernement français  à  sortir de son jusqu’au-boutisme anti Assad. Et ce, au nom de la lutte contre les brigade internationales islamistes , contre un Etat islamique (EI)  au sein duquel évolue de nombreux djihadistes « français » bien décidés  à frapper en France  même,  comme cela fut le cas en janvier avec le tueur de l’hypercasher,  un Amedy Coulibaly se revendiquant de l’EI.

Se définissant comme « souverainiste », pas franchement sur une ligne « atlantiste », Jaques Myard  a le don pour ne pas se faire que des amis, y compris au sein de son propre parti.  Il fut ainsi déjà fortement  critiqué, voire conspué,  pour  ses analyses équilibrées sur  le   régime en place  à Téhéran, pour sa  volonté  de trouver une issue pacifique dans le dossier du nucléaire iranien -il était de nouveau en en visite en Iran  au printemps dernier.   Lorsque les bruits de bottes  retentissaient fortement en 2009, que les menaces d’une intervention militaire contre l’Iran  étaient au plus haut, il fut même traité d’ « antisémite avéré » par des sites communautaires  (pro)israéliens  tout en étant traîné dans la boue  en France par l’extrême gauche pour son tropisme pro russe,  ses prises de position très droitières sur l’immigration et le communautarisme islamiste. De quoi s’étonner, une nouvelle fois, que ce député soit  toujours membre de l’UMP et puisse continuer à soutenir  Nicolas Sarkozy… allez comprendre…

 Il y a en effet  urgence à stopper cet Etat  islamique,  et l’envoi  en catastrophe  du   porte-avion  Charles De Gaulle contre l’EI en Irak n’y suffira pas ;  EI,  sanglant  golem enfanté par les services occidentaux et soutenu (jusqu’alors ?) par  certains réseaux proches des gouvernements qatari et saoudien.

 Dans un  entretien accordé à Direct Matin mardi,  Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient,  était invité à réagir à l’enlèvement par les miliciens de l’EI dans la province de Hassaké  (Syrie) de 220  chrétiens, des agriculteurs, « des hommes de paix »  appartenant à « la communauté des Assyriens proches de la tradition orthodoxe, qui avaient déjà fuit les massacres commis en Irak dans les années 1930 ». « Dans la grande tradition de l’Islam, les chrétiens sont rattachés aux religions du livre et ne sont pas mis à mort. On peut donc s’attacher à cet espoir. Si un malheur leur arrivait, cela prouverait une fois de plus que le rapport du Daesh (Etat islamique, NDLR)  à l’Islam est particulièrement flou. Mais au regard des horreurs récentes, il existe de lourdes raisons d’être inquiet »

 Mgr Gollnisch notait pareillement la pusillanimité du gouvernement français,  « la faiblesse de (sa) réaction  après l’épouvantable mise en scène du massacre des 21 coptes (Egyptiens, NDLR), assassinés par Daesh  sur les plages libyennes. La présidence de la République n’a même pas employé le mot  copte  dans son communiqué. Mais il faut voir les choses en face : en visant le  Royaume de la Croix  comme ils le disent, c’est bien l’Europe que l’Etat Islamique veut frapper au cœur ».

 Or, « chaque jour de retard pris dans la neutralisation du Daesh ne fait que le renforcer du point de vue stratégique, économique et symbolique. Cette reconquête territoriale est préjudiciable de ce point de vue. Il est temps que la France adopte une position diplomatique et militaire lisible en Syrie ».

 C’est pourquoi affirme-t-il encore, il s’agit évidemment  de renouer le dialogue avec Bachar el-Assad.  « Voilà quatre ans que notre diplomatie préconise son éviction du pouvoir et il n’a jamais été aussi puissant. Il faut remettre à plus tard la question de l’avenir politique du président de la Syrie – qui était encore l’invité officiel de la France lors du défilé du 14 juillet 2008 – pour faire de la neutralisation du Daesh une priorité ».

 Une situation  qui permet incidemment de mesurer, une fois encore, que le FN avait vu juste dans son analyse et ses avertissements prodigués dés le début de la guerre en Syrie, comme il avait eu raison en s’élevant  il y  vingt-cinq  ans contre  la première croisade de l’Otan contre  Saddam Hussein en Irak et  en mettant en garde nos compatriotes  contre ses conséquences à moyen terme.  

 Dans le domaine des relations internationales,  là aussi,   l’urgente  nécessité d’une arrivée au pouvoir en France  des idées patriotiques, d’une « Politique de troisième  voie »,  n’est plus à prouver.

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