Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Les « républicains » contre le FN « qui comprend les gens »…logique ?

 

Invité exceptionnel  d’Europe1 le 19 février, Nicolas Sarkozy a répondu comme cela est d’usage aux messages des auditeurs. Interpellé   par  un ex électeur écœuré passé désormais  au Front National, il  a rétorqué : « Il a peut-être été déçu par moi. Qu’il me réessaye !», implorant, un brin pathétique,  qu’on lui laisse  « une seconde chance ». Soucieux de ne pas braquer les électeurs marinistes  qui seuls pouvaient lui permettre de battre Hollande au second tour de la présidentielle, M. Sarkozy déclarait en 2012 que Marine était « compatible avec la République ». Changement de braquet ces dernières semaines, notamment depuis la partielle du Doubs.  Le président de l’UMP hurle désormais avec MM. Cambadélis, Juppé  et Mélenchon pour fustiger l’antirépublicanisme  du  FN  et prévient qu’il fera appel à « tous les républicains» pour battre la candidate du FN  dans l’hypothèse d’un duel les opposant lors du second tour de la présidentielle de  2017. Dans un long entretien accordé  au Figaro et mis en ligne hier soir, le président-conférencier bling-bling de l’UMP dévoile un certain nombre d’annonces générales   pour « une politique alternative »…qu’il n’a pas voulu ou su mettre en place pendant les cinq ans passés à l’Elysée. Il prône ainsi la  lutte contre les corporatismes syndicaux, la réduction très conséquente du nombre de fonctionnaires, la réforme du code du travail,  la suppression de l’ISF, la retraite à 63 ans, une baisse drastique du nombre des fonctionnaires, une refonte de  la politique du logement et de la formation professionnelle pour lutter contre les déficits…

 Nicolas Sarkozy  réaffirme également  son souhait de transformer  au printemps  l’UMP en un nouveau parti ouvert au «centre». Il envisage pour ce faire  d’en changer le nom,  sigle en effet   « grillé », associé dans l’esprit de  beaucoup de nos compatriotes  aux  haines internes, aux  échecs,  malversations, mensonges et autres carambouilles que l’on sait.

 Ce qui permettrait aussi dans l’esprit du mari de Carla Bruni, d’en  finir avec l’appellation d’UMPS qui s’est popularisée,  ce qui l’irrite au plus haut point, et qu’il essaye de resservir au FN dans ce même entretien en affirmant que  « voter pour le FN au premier tour (des élections départementales), c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS! Voter pour l’UMP n’a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c’est le FNPS ».  La  seule  réalité, bien  perçue par les Français, c’est déjà que le FN est désormais en capacité de battre la gauche en devançant l’UMP dans les urnes.  C’est ensuite, cela  s’est hélas vérifiée ces dernières décennies, qu’il existe uniquement une différence de degrés mais non de nature entre  les Etats-majors de l’UMP et du PS,  deux formations  atlanto-bruxelloises  et immigrationnistes.

 Aussi  n’est-il pas étonnant que le dernier sondage Viavoice paru aujourd’hui dans Libération  fasse apparaître que d’ores et déjà,  pour un Français sur quatre  (24), le FN est décrit la formation politique qui « comprend le mieux les gens», loin devant  l’UMP  (19%), le PS (14%) le MoDem (12%),  le Front de Gauche et l’UDI (11%). A la question « à quels partis politiques faites-vous le plus confiance pour apporter des solutions pertinentes pour votre vie quotidienne? », le FN se classe cette fois trois points  derrière l’UMP avec 20% des réponses,  mais devant le PS (17%), le Modem (10%), les autres partis ne dépassant pas la seuil des 10%.

 Il est à relever que  plus d’un sondé sur quatre (27%)  « ne se prononce pas » sur  ces deux questions.  Autant de Français qui détiennent  peut être   la clé des futurs scrutins et surtout de  la présidentielle,   que  l’opposition nationale tentera de  tirer de leur léthargie, de leur désespoir, de leur dégout de la chose politique.

 Cette même enquête indique encore que 57% des personnes interrogées jugeraient  que Marine ferait une mauvaise présidente de la République, ce pourcentage, en baisse constante,  est en recul de deux points par rapport à la précédente enquête.  Certes, nous l’avons dit  ici, les effets de décennies de propagande antinationale, martelée quotidiennement par tous les gros médias et les partis du Système,  mettent forcément  du temps à se  dissiper, même si le choc du réel rend chaque jour  davantage perceptible la justesse des analyses frontistes. C’est pourquoi le FN  doit poursuivre ses efforts pour apparaître pleinement en capacité demain, dans deux ans, d’assumer la responsabilité du pouvoir pour y conduire la politique alternative  que, plus ou moins consciemment,  les Français attendent et espèrent.

 Autre enseignement de ce sondage, une très courte majorité ( 51%) estimerait que le FN  « incarne mal les valeurs de la République », mais  36% des sondés jugent a contrario  que le FN incarne «bien», voire «très bien», lesdites valeurs,  et même  46,7% des 18-24 ans.

 Il faut certes s’entendre sur les mots  et celui de République est bien galvaudé et souvent employé à toutes  les (mauvaises) sauces.  Bruno Gollnisch  rappelait dans une récente vidéo qu’il n’a pas le fétichisme de la forme de l’Etat et qu’il s’attachait avant tout à la défense de la France, de son peuple,  plus qu’à celle de la République qui est  contingente, accessoire, secondaire.

 «Modéré  en tout», Bruno est donc  «modérément républicain» et nous le rappelions aussi, il est tout sauf anodin qu’à la célébration de la « France » se substitue dans la bouche de la Caste   celle  de la  « République ». Or  la   France  «n’est pas réductible aux valeurs républicaines, à l’idéologie des droits de l’homme, n’est pas née en 1789,    elle est une réalité charnelle et spirituelle ».

 L’identité républicaine défendue par les adversaires du FN  est   bien souvent  le masque d’une volonté,  poursuivie opiniâtrement,  de déracinement, d’éradication de notre identité française, de  dénationalisation de  la France. Bref,  leur célébration  de la   « République »,   n’est qu’une simple étape tactique sur le chemin de  la gouvernance mondiale. Est-ce que cet avenir là à l’approbation de nos compatriotes, de celles et ceux attachés sincèrement à la « République Française » ? Nous ne le croyons pas.

Quitter la version mobile