Il est en tout cas évident que M. Valls, malgré ses dénégations, sera comptable de l’échec programmé de sa croisade contre l’opposition patriotique. C’est lui qui s’acharne à donner à ce scrutin la dimension d’un nouveau référendum contre le gouvernement socialiste. Elections qui confirmeront en outre, malgré le langage outrancier déployé par les pontes du PS, que les anathèmes et excommunications lancés contre un FN-danger-pour-la-république ne fonctionnent décidemment plus.
Cette obsession de M.Valls, qui effare autant qu’elle inquiète un nombre croissant de Français, était encore de mise lundi soir à Bresles dans l’Oise où, accompagné par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le secrétaire d’Etat chargée de la famille, Laurence Rossignol, le Premier ministre tenait une réunion publique…qui a fait un gros bide. Malgré les têtes d’affiches, moins de 350 militants et permanents avaient fait le déplacement… Il est vrai que dans cette petite ville de 4000 habitants, lors des élections européennes, le FN a engrangé 48 % de suffrages loin devant les partis européistes UMP (17,65 %) et PS (8,87 %).
Le lendemain, à l’Assemblée nationale, en réponse à Marion Maréchal-Le Pen qui dénonçait dans l’hémicycle son « mépris crétin », ses « prises de parole obsessionnelles » et « de plus en plus injurieuses », M. Valls agité par de curieux tremblements, a de nouveau éructé qu’il stigmatisera le FN « jusqu’au bout ». Propos s’inscrivant dans la logique haineuse d’une gauche aux abois, nous savons que les pulsions totalitaires et éradicatrices font partie de son ADN politico-historique, que sont venus corroborer la dernière saillie en date de Christiane Taubira. Invitée de RTL mercredi, « notre » ministre de la Justice a déclaré qu’elle « (contestait) aussi bien (la) nature républicaine que (la) nature démocratique » du Front National.
Autre signe du désarroi du gouvernement socialiste, Caroline Vigoureux dans le JDD, notait à l’instar de ses confrères qu’«en privé, les ministres avouent même leur impuissance face à un phénomène (la montée en puissance de l’opposition patriotique, NDLR) qui leur paraît désormais inéluctable. On ne peut pas gagner le débat idéologique avec le FN en étant sur le rationnel. Le monde rural qui vote FN n’a jamais vu un noir de sa vie (sic), soupire un membre du gouvernement. Un autre veut encore y croire : On ne peut pas apporter une réponse seulement morale au FN. Pour restaurer la crédibilité de notre parole politique, il faut des résultats. »
Les résultats ils sont là : le décrochage de la France, l’incapacité à changer de cap, l’entêtement à conserver le mauvais logiciel euromondialiste, la tiers-mondisation accélérée de notre pays racheté à la découpe par des groupes financiers étrangers.
Cela n’empêche pas les Juppé, Cambadélis, Sarkozy, Mélenchon , les spécialistes des gros médias de rependre à leur compte les propos de M. Valls assurant cette semaine qu’il faut « déconstruire » « la mascarade », le « programme du Front National » lequel « tromperait les petits gens, les ouvriers, les agriculteurs, ceux qui souffrent ».
Petites gens qui se tournent désormais logiquement vers l’opposition nationale, populaire et sociale car ils ont été sciemment abandonnées par un PS qui mise sur l’addition des minorités et des bobos-gagnants de la mondialisation pour conserver places et prébendes.
C’est aussi à cette aune qu’il faut comprendre la poursuite de l’immigration et des naturalisations massives, la volonté annoncée par le Premier ministre d’accélérer la babélisation du territoire français par la construction de logements sociaux dans les « villes riches », en octroyant aux préfets la signature des permis de construire. Il s’agit de mettre au pas les maires des communes plus de 3.500 habitants qui rechignent à respecter le quota minimum imposé de 25 % de logements sociaux, à l’accès desquels les familles françaises ne sont pas prioritaires…
Abandon-trahison des catégories populaires rappelle Bruno Gollnisch, que le groupe de réflexion socialiste Terra Nova avait théorisé et que l’on constate d’ailleurs dans la sociologie des candidats alignés par le PS qui ne présente… qu’un seul ouvrier aux élections départementales. Déjà en 2002, Pierre Mauroy avait interpellé le Premier ministre-candidat à la présidentielle Lionel Jospin : « Dans ton programme, Lionel, on cherche les ouvriers et les travailleurs. Ouvrier, ce n’est pas un gros mot tout de même ! ».
Nous avions fait état sur ce blogue en 2011 d’un article de Marianne relayant une « note ravageuse » de Terra Nova, intitulée « gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ?, qui dresse un constat de divorce entre la classe ouvrière et la social-démocratie. »
« Selon Terra Nova la classe ouvrière a définitivement basculé à droite, voire davantage. Elle ne partage plus les mêmes valeurs que la gauche. Et le nouveau noyau de la gauche est constitué des jeunes, des femmes, les minorités, les diplômés (…). Cette coalition serait mobilisable sur les valeurs de gauche comme l’émancipation , au détriment de la défense des intérêts des classes populaires. »
Bref, «les socio-démocrates, souvent issus de la deuxième gauche » à laquelle appartiennent ou se sont ralliés très majoritairement Manuel Valls, le banquier Macron, les ministres du gouvernement, «qui animent Terra Nova (son conseil scientifique est présidé par Michel Rocard) théorisent donc ce que le PS n’ose pas avouer: à force de ne pas s’opposer au capitalisme, dont la forme actuelle est la mondialisation et la financiarisation, ils ont perdu le contact avec le peuple sociologique. Ils ne peuvent donc espérer gagner l’élection que par la division des bataillons électoraux de l’adversaire, la droite et l’extrême-droite ».
Rien d’étonnant notions-nous alors, à ce que ce ralliement définitif des partis de gauche aux mots d’ordre du mondialisme, s’oppose un phénomène lui aussi à dimension européenne : la montée en puissance des mouvements nationaux et populistes.
En toute hypothèse, et au delà de ses enjeux propres, les élections départementales dessineront les contours de ce nouveau rapport de force. Elles matérialiseront le seul vrai clivage qui vaille. Celui existant entre d’un côté les tenants de l’identité, de la souveraineté, des protections nationales, qui souhaitent restaurer la grandeur de la France, son dynamisme, défendent le principe d’une libre coopération entre Etats souverains ; et de l’autre les partisans de la fuite en avant, du déclin et du repli mondialistes, qui ne croient plus dans les capacités de notre pays et de son peuple. Le choix n’a jamais été aussi clair.