Tout cela paraît tiré par les cheveux car cela fait bien longtemps que canal plus, chaîne dont le socle est constitué de beaufs de gauche et de lecteurs de Libé, est en voie de ringardisation accélérée. Ce n’est plus un média prescripteur de tendances, y compris en terme de choix politiques, mais un simple robinet à films et à matchs de foot. M. Bolloré, qui est avant tout un homme d’affaire, n’a pas besoin de M. Sarkozy pour constater que les grandes audiences des Guignols appartiennent au passé et que les recettes publicitaires sur cette plage horaire sont à la baisse. Au final la direction de la chaîne prendra la décision qui lui semblera la plus rentable, y compris en terme d‘image.
A la baisse, voire en chute libre dans les sondages, Nicolas Sarkozy se fait du souci et comme à chaque fois qu’il panique, il tape sur l’opposition nationale. Il a certes de quoi être inquiet puisque les premières enquêtes placent le FN en tête au premier tour des régionales, loin devant l’RPS, en PACA, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Languedoc Roussillon…
En réunion publique de soutien à Christian Estrosi hier soir à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), le futur candidat de la droite atlanto-bruxelloise a déroulé la lecture de ses fiches pour appâter l’électorat droitier, dénonçant pêle-mêle Daech à l’assaut de la « civilisation européenne », le prosélytisme islamiste en France, l’immigration incontrôlée, le PS, l’extrême gauche en Grèce…
Il s’est aussi (surtout) élevé contre la porosité existant entre l’électorat de la droite classique et du FN, affirmant s’être engagé dans une «bagarre à mort» avec le Mouvement national. FN qu’il a accusé comme à chaque fois, mais l’argument est-il encore porteur quand on voit le FN de plus en plus souvent virer en tête lors des élections devant la gauche, de favoriser la victoire des candidats socialistes
« Nous devons dénoncer les mensonges des socialistes et la démagogie du FN », «le changement en région Paca, c’est Christian Estrosi ,et non quelqu’un de la famille Le Pen qui comme Marine Le Pen a découvert il y a trois semaines que son père n’était pas fréquentable…» a-t-il notamment déclaré sans ciller.
Cette stratégie d’attaque contre le FN n’est pourtant pas la bonne si les partis du Système entendent faire baisser son audience rappelle Paris-Match dans la brève fiche de lecture que le site de l’hebdomadaire consacre au livre du « sondeur de l’Ifop » Jérôme Fourquet et du sociologue Alain Mergier, «Janvier 2015 : le catalyseur», dans lequel « ils scrutent l’impact des attentats de janvier sur les électeurs et les sympathisants frontistes».
«Leur constat, dans la droite ligne des travaux du géographe Christophe Guilluy ou du politologue Laurent Bouvet : ces évènements ont consolidé au sein d’une large part des classes populaires un sentiment déjà très prégnant depuis trois ans d’insécurité économique, physique et culturelle vis-à-vis de l’islam. Et renforcé l’idée que le Front National seul propose une vision du monde globale, structurée autour de la question de l’immigration et des frontières ».
« Selon Jérôme Fourquet et Alain Mergier, les attaques terroristes du début de l’année ont donc eu pour principal effet de fidéliser et d’arrimer solidement tous les nouveaux pans de l’électorat qui s’étaient tournés vers Marine Le Pen en 2012».
« Le FN ne serait que le relais des craintes identitaires des électeurs de la France d’en bas», pas la source. «Marine Le Pen est un haut-parleur, non pas des sentiments des milieux populaires mais des vérités objectives dont ils s’estiment dépositaires (…) Dans ce contexte, les autres partis politiques seraient bien avisés de ne pas laisser au mouvement frontiste le monopole d’un récit national et d’en finir avec les attaques ad hominem. Car l’attaque du porte-voix ne tarira pas la voix. Bien au contraire».
Mais pour porter le récit national, pour incarner la France, il faut l’aimer charnellement, de toutes ses fibres, ce qui n’est pas le cas d’un Nicolas Sarkozy qui en est incapable. Et ce n’est pas nous qui le disons, il en a lui-même fait l’aveu à Philippe de Villiers, nonobstant la politique qui fut la sienne entre 2007 et 2012 et qui le prouve pareillement
Mardi, M. Sarkozy a remporté mardi le Grand Prix 2015 du Press Club, Humour et Politique pour sa petite phrase prononcée dans une interview au JDD : « Pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j’aie un jour placé de l’espoir en lui.» Nous pouvons lui retourner la formule affirme Bruno Gollnisch, laquelle s’applique plus généralement aux autres marionnettes du Système.